La caravane est passée par Le Pradet

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Toma Feterman chant, guitares, banjo,trompette
Olivier Llugany chant, trombone, fiscorn, clavier
Cyril “Zinzin” Moret saxophones, flute
Pat Gigon drums, loops
Ben Body basse

Japon, Corée, Nouméa, Italie, Jakarta, Bangkok , la Bretagne, Le Pradet, l’Alsace et la Lorraine … le moins que l’on puisse dire c’est que les kilomètres ne leur font pas peur. Les cinq musiciens qui forment le groupe « La Caravane passe » ont quitté la roulotte et le cheval de trait pour sillonner le monde. Ces manouches du XXIè siècle optent pour l’efficacité. TGV, Avion supersonique rien ne les arrêtera plus !

Toma Feterman et Olivier Llugany sont à la base de cette formation singulière.
Depuis leur premier album en 2006 Go to Plèchti! Ils n’ont qu’une logique, la rencontre, le mélange, la différence. Ce qui donne une musique métissée faite de rap, de jazz manouche, de fanfare balkanique, de rock alternatif, d’électro chantée en plétchi, langue qui est un grand mesclun fait de mots de langue Serbe, d’Italien, de Yddish, d’Espagnol, d’Arabe, de Bulgare et même de yaourt.

Au Pradet, pour les localiser ça n’a pas été très difficile, alors que la salle de concert vers 16h était pleine d’un silence assourdissant, il suffisait de suivre les éclats de rire pour trouver les loges. Cinq potes étaient là, à se raconter de bonnes blagues et passer du bon temps avant le concert.

C’est Toma et Olivier qui ont été désignés volontaires pour se mettre devant la caméra 5 minutes. Pour parler de tout et de rien, pour tenter une blague, pour un constat sur l’industrie de la musique. Écoutez les, ils ont la vitalité des jeunes gens qui savent que l’avenir leur appartient.

Leur musique ne montre aucune frontière apparente entre traditions et musiques actuelles, d’ici et ailleurs. Elle laisse se déployer un univers fait de voyage, de nomadisme et de déracinement.
Le point de vue caravanien, c’est le point de vue des gens de passage, qui découvrent une société et la décrivent avec poésie et étonnement, même si cela conduit à un parallèle étrange avec l’actualité. Par exemple, le jour où la caravane passait au Pradet, des écervelés d’une génération identitaire tentaient de bloquer des hommes, des femmes et des enfants au col de l’échelle dans les Hautes Alpes. En même temps, nos sinistres députés bavassaient sur la loi Asile et immigration qui est au mieux honteuse.
On pourrait tenter d’expliquer à ces néo fascistes et à nos députés que 60 millions … C’est le nombre d’êtres humains qui sont contraints à vivre sur une terre qui n’est pas la leur. Sous la tente, la tôle ou la tuile, ces errants trouvent souvent refuge dans des camps – et il n’y en jamais eu autant qu’actuellement. Si tous ces gens qu’on présente comme des migrants, des clandestins, des exilés, des voleurs de poules, des mangeurs de notre pain quotidien et autres sobriquets, si tous ces gens formaient une nation, ce serait le vingt-sixième pays le plus peuplé au monde.

Mais comment l’expliquer à ces identitaires qui rêvent encore d’une race pure et à ces députés qui somnolent avant de lever le doigt quand on leur dit de le faire? Non, parler à une brouette ne la rendra pas plus intelligente. La meilleure réponse c’est encore La Caravane passe qui la leur donne, alors écoutons les.
Laurent di Gennaro

En 2014, Toma Feterman devient également membre du groupe Soviet Suprem qui sera cet été au festival de Néoules du 19 au 21 juillet. Retrouvez toute la programmation 2018 à l’adresse suivante.

https://festival-de-neoules.fr

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