Industrie : ça va mieux ? NON

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En rentrant de vacances on aimerait que tout aille mieux, après tout pour l’industrie il y a eu des bonnes nouvelles, le départ du Ministre de l’Écologie qui n’arrivait pas à admettre que l’industrie avait de l’importance, la poursuite du débat sur la loi PACTE qui veut insuffler un vent nouveau dans les entreprises, un nouveau visage au MEDEF, un rassemblement historique EDF-Dassault Systèmes-Cap-Gemini au chevet de l’industrie nucléaire, de bons résultats d’entreprises phares, Air Liquide, Bio-Mérieux, PSA…le maintien du cap pour la réforme de l’apprentissage, disons qu’avec l’été indien, l’arrivée des cèpes et des girolles, l’optimisme pouvait être au rendez-vous.

Patatras, les chiffres ne sont pas là, les capacités de production du pays ont poursuivi leur recul, mais pour la première fois depuis une vingtaine d’années les commentateurs en font état et s’en inquiètent ! Ouf ! C’est un premier résultat, mais il faut désormais convaincre de passer à la vitesse supérieure et faire taire les apôtres sournois de la décroissance, ceux qui attaquent systématiquement les activités de production en dénonçant les chefs d’entreprises et leurs lobbys. C’est la production industrielle qui a permis la vie sur terre de sept milliards d’habitants et la progression de l’espérance de vie, il faut combattre les dysfonctionnements mais ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Notre pays a besoin de redresser son secteur productif et tous les industriels n’ont pas pour ambition de mal nourrir les français, de les polluer, de les tromper, de s’en mettre plein les poches…

On ne peut pas demander un renversement de la situation rapide et l’essentiel me parait être d’aller dans la bonne direction, ce qui a été défait en vingt ans ne peut se reconstruire en 15 mois et l’abandon accéléré des années 2015 /2016 ne peut pas n’être qu’un souvenir cuisant, les plaies sont béantes, mais ne font visiblement pas encore partie  des « leçons du pouvoir » ! Cet aveuglement n’étonne personne.

Mais on peut, par contre, examiner les paroles et les actes, et les distinguer des postures et des coups de menton.

Il est clair que l’enthousiasme pour les éoliennes décroit dans le monde entier, et que les industriels allemands sont en train de réduire la voilure tandis que les candidats à investir dans de nouveaux parcs refluent.  Les professionnels du secteur électrique ont dénoncé les dysfonctionnements majeurs d’une augmentation de leur présence, les consommateurs n’en peuvent plus de payer les surcouts et les riverains n’ont pas le sentiment que toutes les tours ainsi élevées sont si indispensables. J’ai pris comme exemple les éoliennes en mer voulues près du cap Fréhel, à la lisière du plus beau gisement français de coquilles saint -jacques. Au nom de la défense de l’environnement pourrir les activités de pêche et massacrer une des merveilles de la nature est absurde, d’un rendement économique médiocre et je pense que les défenseurs de cet investissement devraient faire retraite comme l’ermite de Saint-Lunaire.

Le fait que le nouveau Ministre de l’écologie n’ait pas cité l’hydraulique dans les énergies renouvelables est, hélas, un signe d’une sorte d’aveuglement d’une partie de la classe politique , l’hydraulique est une énergie renouvelable pilotable et non intermittente, c’est donc la meilleure et un plan hydraulique, concessions et industrie, devrait être une priorité nationale.

La Commission Européenne, pour satisfaire les objectifs( !!!) d’installations d’énergies renouvelables, a fait disparaitre les droits de douane des matériels chinois de panneaux photovoltaïques. Faut-il vraiment subventionner les chinois pour satisfaire … quoi au juste ? C’est cela l’Europe du renouveau dont on nous rabat les oreilles ?

Et puis, celui qui est désigné pour défendre l’industrie française déclare tout de go que l’avenir industriel du pays sera « vert ». Vous vous souvenez tous du sketch de Coluche « plus blanc que blanc » c’est quoi et moins blanc que blanc …On se lance des « verts » à la figure à tout bout de champ, plus vert que moi on meurt, la finance verte … On va pouvoir s’offrir une électricité 100 % verte grâce à des commerçants dans le vent . Mais pas plus que Coluche ils ne peuvent définir le vert pur , le vert vraiment vert . Le noir, ça oui, c’est le charbon , mais le vert-vert ? Et le gaz ?  J’ai expliqué que les nouvelles batteries exigeaient du lithium et du cobalt et que la « verdeur » de ces deux produits n’était pas garantie, mais on peut décliner. Il est clair que si l’hydraulique est dans les statistiques des énergies renouvelables mais disparait dans les discours, c’est que la construction des barrages et la création de lacs artificiels n’apparait pas verte-verte, mais depuis des mois j’engage mes interlocuteurs à aller voir les mines de cobalt et de lithium. Je souhaiterais aussi que l’on aille voir en Afrique les décharges de produits considérés comme « recyclables » dans les écrits des apôtres verts . Arrêtons donc ces comédies et reprenons le cours de notre existence scientifique, technique et industrielle qui est faite de continuités et de ruptures non prévisibles mais dont le résultat est de faire vivre cahin -cahan une population toujours plus nombreuse  qui a besoin de disposer de toutes les sources d’énergie possibles . Le développement durable est notre objectif commun, le numérique permet d’entrevoir des solutions, l’industrie du futur est en marche et prend en compte à la fois la durée de vie et le recyclage , n’écoutons pas les idéologues analphabètes , ils ne nous sont d’aucune utilité pour préparer un futur qu’ils sont  incapables d’imaginer…heureusement !

Loïk Le Floch-Prigent

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