Hyères : Marie-Laure de Noailles peintre

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Exposition de peinture
du samedi 9 mars au dimanche 5 mai 2024
à la villa Noailles, Hyères

Dans la continuité des célébrations du Centenaire de la Villa Noailles et de l’année du centenaire du manifeste du surréalisme, cette exposition propose d’explorer un aspect moins connu de la vie de Marie-Laure de Noailles.
Célèbre mécène, muse, icône de mode, figure mondaine, écrivaine et poétesse, elle se revendique pourtant artiste.
Des clichés pris au Clos Saint-Bernard à Hyères révèlent Marie-Laure de Noailles dans son atelier, où elle crée des oeuvres initialement inspirées par Christian Bérard, un artiste ami qui a aussi peint son portrait. Elle élabore une oeuvre picturale qui sera plus tard marquée par le surréalisme, usant d’un vocabulaire proche de ceux qui seront à la fois ses amis et ses pairs Dorothea Tanning, Max Ernst ou encore Oscar Dominguez.

Avec ce dernier, avec qui elle entretient des liens étroits, elle explore notamment la technique surréaliste de la décalcomanie.
Personnalité excentrique, la vicomtesse de Noailles se joue des conventions ; elle incarne par sa personnalité autant que par son goût éclectique l’avant-garde des années folles.
Mais l’amie des peintres ne se contente pas d’être l’hôtesse irrévérencieuse et la mécène au bon goût.
Autodidacte, celle qui signe ses oeuvres littéraires puis picturales, depuis son premier roman en 1937 (elle écrit onze ouvrages publiés jusqu’en 1968) sous le nom de « Marie Laure », très souvent suivi d’une feuille d’arbre stylisée, se lance dans la peinture en 1946.

À l’âge de 44 ans, sans formation académique mais riche d’une vie au contact continu d’artistes, nourrie d’échanges avec les figures intellectuelles parisiennes et européennes, Marie-Laure de Noailles réalise, de 1946 à sa mort en janvier 1970, des huiles sur toiles, des lithographies, des eaux-fortes, de la peinture sur pierres et sur assiettes, des décors et costumes de ballet, et même des sculptures.

De plus, 24 scrapbooks, (albums compilant divers, dessins originaux, documents et souvenirs) dont certains figurent dans l’exposition, servent à documenter ces oeuvres.
Cette collecte de données rigoureuse et organisée traduit une ambition artistique caractéristique d’un peintre, plutôt que l’élaboration d’un journal intime.
En 1948, Marie-Laure de Noailles signe les décors d’un ballet intitulé Le Combat, par l’Américain William Dollar pour les Ballets de Paris de Roland Petit. Puis en 1953, Ilia Zdanevitch, dit Iliazd, éditeur et poète ayant travaillé avec Picasso ou Miró, lui commande l’illustration par soixante-six eaux- fortes de l’oeuvre rééditée de Jean-François de Boissière,Traité du Balet.

Le travail de Marie-Laure de Noailles a été exposé dans des galeries prestigieuses dès 1949, notamment à la Galerie Hugo à New York, fondée en partie par Elizabeth Arden et dirigée par le célèbre galeriste grec, Alexander Iolas. Ce dernier présentera par la suiteses oeuvres dans sa propre galerie new-yorkaise. S es créations ont aussi été exposées en Italie à la Galleria del Naviglio et en France à la Galerie du Dragon et à la Galerie Kleber (future Galerie Jean Fournier).
En 1964, soutenue par le critique et écrivain Patrick Waldberg, elle participe à l’exposition historique Le Surréalisme. Sources – Histoire – Affinités, à la Galerie Charpentier à Paris aux côtés, notamment, de Jean Arp, Victor Brauner, Salvador Dalí, René Magritte, André Masson et Man Ray.

Les oeuvres de Marie-Laure de Noailles sont aujourd’hui conservées dans les collections françaises du Fonds National d’Art Contemporain et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, et ont fait partie de collections privées notables comme celle du galeriste et résistant Daniel Cordier.
Cette exposition s’articulera en deux temps : cet hiver 2024, la présentation du travail de Marie-Laure de Noailles, peintre.

Cet été, la sélection d’oeuvres de l’exposition « Marie Laure, peintre. » sera enrichie par « Conversation », une sélection subjective d’oeuvres d’artistes de son époque, qui ont pu, ou non, influencer son oeuvre. Parmi eux figurent Dora Maar, Jean Cocteau, Salvador Dalí, Oscar Dominguez, Max Ernst, Georges Hugnet, Léonor Fini, Maurice Henry, Valentine Hugo, Jean Hugo, Jacqueline Lamba, Meret Oppenheim, Felix Labisse, Lucien Coutaud, Marcel Jean, Francis Picabia, Dorothea Tanning, Yves Tanguy ou encore Toyen.
Johan Fleury de Witte

 

Commissariat
Johan Fleury de Witte

Scénographie
Maria Jeglinska

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