France Insoumise : pas d’accords avec le Parti Communiste Français !

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Mercredi 10, Jean-Luc Mélenchon, invité de Bourdin sur BFM TV, a mis fin aux espoirs d’accords nationaux avec le PCF concernant le 1er tour des législatives.  A vrai dire les 6 réunions précédentes à la demande insistante du PCF, n’avançaient pas beaucoup, les négociateurs de la FI bloquant sur un accord limité à 30 circonscriptions sans concurrence pour la FI, idem pour le PCF. Soit 60 sur 577, à peine plus de 10%.

Si JLM n’a pas davantage révélé son vote au second tour… »pour rester groupés », il a admis que 7% de ses électeurs (Bourdin disait 11%) avaient voté pour la candidate FN (il ne s’agissait pas d’un sondage mais d’une enquête après le vote).

Il a indiqué « qu’il faisait des choses comparables avec Emmanuel Macron en voulant casser les anciens partis. Nous voulons mettre de l’ordre et mettre fin aux petites manoeuvres. Nous avons une seule étiquette ». Il a révélé qu’il serait candidat probable à Marseille. Il était également question de Lille et de Toulouse mais le choix semble arrêté, c’est la 4ème.

Sur les législatives, il s’est montré très tranchant, citant des candidatures non FI sans concurrence  (PCF)  et sans avoir signé la charte : Clémentine Autain (Ensemble), Marie-Georges Buffet…des accords avec deux fédérations du PCF (l’Ariège et les Deux Sèvres) sans plus de précisions.

Puis il s’est emporté : « qu’on arrête d’utiliser ma photo et mon nom…Pierre Laurent ment, il a fait une conférence de presse au sortir d’une réunion, je le regrette profondément…le cinéma habituel…il a préparé ses candidatures depuis septembre (2016)… » !

Pardi ! S’il avait fallu que le PCF attende le bon vouloir de la FI, il n’aurait plus qu’une semaine pour le faire, le dépôt des candidatures se faisant entre le 15 et le 19 mai 18h 00. Et il n’était pas difficile de comprendre pourquoi la FI ne voulait pas parler des législatives avant la fin du second tour des présidentielles. Et pourquoi il était si difficile d’avancer ?

Jean-Luc Mélenchon a même cité l’Humanité de janvier, sans préciser laquelle, pour faire dire au PCF, hors contexte, qu’il n’avait « jamais été question d’accord », osant affirmer que c’est le PCF qui n’en voulait pas ?? La preuve, ajoutait-il, c’est lui qui avait désigné ses candidats dès septembre !! Oubliant d’ajouter que c’est pour les mettre à la disposition des autres partenaires possibles qui, outre la FI, ne faisaient pas le forcing non plus pour des candidatures communes.

Pierre Laurent regrettait aussitôt « que la division menace à gauche », récusant toute intention de rompre et se tenant prêt à reprendre les discussions, au vu de l’enjeu. Il mettait en garde ses partenaires sur « le gâchis qui se prépare…Toutes les forces face à nous travaillent à élargir leur périmètre. Et nous serions les seuls à ne pas le faire ?…Les désistements réciproques dans 15 circonscriptions, ne sont pas à la hauteur… »

Le dirigeant communiste insiste pour qu’au delà de la FI, du PCF et d’Ensemble, les forces citoyennes du Front de Gauche et toutes les forces de gauche et écologistes se retrouvent sous une bannière qui puisse les rassembler pour élire partout des députés qui refuseront à Macron le droit d’utiliser le 49-3, les ordonnances pour casser le code du travail…tout en faisant reculer le FN. »

Le matin, JL Mélenchon n’était pas sur la même longueur d’ondes. Il multipliait les prétextes : « Chassaigne père et fils ne m’ont pas parrainé…ils ont préféré Poutou »!  Pourquoi n’avoir pas rappelé les 418  parrainages de maires et parlementaires communistes, plus de la moitié ? Ou bien, il lance : « les 7 millions d’électeurs veulent sortir du nucléaire…les dirigeants communistes ne veulent pas !! » Franchement il a été plus brillant ! Comme si la question pouvait être tranchée par oui ou par non, sans la moindre nuance. Mais attaquer les dirigeants du seul parti (avec Ensemble) qui le soutenait, ça manque vraiment de hauteur.

Et surtout d’efficacité pour contrer Macron aux législatives et possiblement conquérir une majorité d’opposition à gauche. Ce qui est aussi la démarche des écologistes d’opposition de David Cormand et des proches de Benoît Hamon que la FI invite à se regrouper derrière sa bannière. Quitte à diviser son propre électorat, Jean-Luc Mélenchon agit comme si ceux qui ne sont pas avec lui étaient contre lui !

Pour le PCF, « la responsabilité de créer une dynamique gagnante nous incombe ». Mélenchon est davantage préoccupé par les sièges qu’il peut gagner sans personne mais pas sans en faire perdre par la concurrence entre plusieurs candidats de gauche pour le même électorat. Pour le second tour, il a dit : « on verra… » plein de sous-entendus.

Il est plus dans la recomposition autour de lui que dans l’union du peuple de gauche pour une victoire collective. Une décision unilatérale qui n’aide pas vraiment, à un rassemblement majoritaire de tous les progressistes.

René Fredon

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