Forte augmentation du chômage et de la pauvreté dans les Zones Urbaines Sensibles

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Selon le dernier rapport annuel l’Observatoire national de la politique de la ville publié le 6 mai 2015, la situation se détériore dans les Zones Urbaines Sensibles qui comptent 4,4 millions d’habitants sur l’ensemble du territoire national. Une situation qui concerne particulièrement notre département où des ZUS sont identifiées à Fréjus (La Gabelle), La Seyne (quartiers est et ZUP de Berthe) et Toulon (centre ancien, Le Jonquet, La Baume, le Guynemer, Sainte Musse). Dans le Var le pourcentage des populations concernées est de 65.000 personnes est inférieur à celui de l’ensemble de l’Hexagone : 7% de la population totale au plan national contre 6,42% dans notre département. Il en va de même pour la part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté: 38,4% au plan national.

L’Observatoire national de la politique de la ville signale que « l’écart de revenu moyen s’est accru entre 2004 et 2011. Malgré une apparente stabilisation de la situation de l’emploi en Zus, le taux d’activité est plus de dix points inférieur à celui constaté hors Zus. » Concernant les actifs de 15-24 ans, le taux de chômage atteint 42,1% et « 12,2% de signataires de contrats aidés (contrat unique d’insertion et emploi d’avenir) résident en Zus. A niveau de diplôme équivalent, des écarts significatifs de taux d’emploi subsistent entre les Zus et les unités urbaines environnantes. »

Dans une même agglomération, le taux de chômage dans une zone urbaine sensible (Zus) est près de deux fois et demi plus élevé qu’ailleurs : 24,2 % contre 9,9 % en 2012. Cela vaut également dans le Var. Pour l’Observatoire « cet écart s’explique d’abord par l’effet de la ségrégation urbaine. Ces quartiers ont connu le départ massif des couches moyennes. Ils concentrent les difficultés sociales : on y trouve les populations qui ont le plus de difficultés à obtenir un emploi (surreprésentation des catégories populaires, des immigrés, des jeunes et des personnes peu ou non diplômées notamment). A l’“effet quartier”, s’ajoute un “effet origine” : l’écart constaté est aussi une conséquence de la discrimination. Les employeurs opèrent aussi un tri plus ou moins explicite selon l’origine « ethnique » des postulants. »

Il est à noter enfin que depuis 2010, l’écart du taux de chômage entre les Zus et le reste du territoire des agglomérations où elles se situent s’est creusé. La crise de l’emploi a frappé plus durement ces zones en difficulté. Entre 2010 et 2012, le taux de chômage y est passé de 21,9 % à 24,2 %, alors qu’il augmentait de 9,4 % à 9,9 % dans les autres quartiers des villes comprenant une Zus : + 2,3 points d’un côté et + 0,5 point de l’autre.

La Caisse d’Allocations Familiales (Caf) du Var, présente une approche de pauvreté au travers des caractéristiques des allocataires du département : ils sont 45 340 qui vivent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté (3 650 francs par mois et par unité de consommation). Avec leurs familles, cela représente 101 700 personnes, soit 11,7 % de la population du département. Les deux tiers du revenu de ces allocataires sont constitués par des prestations de la Caf. Près de deux personnes sur trois perçoivent une aide au logement, plus d’1 sur 2 un des trois minima sociaux : RMI, API, AAH, et 12 % des prestations familiales sous conditions de ressources.

JL

 

 

 

 

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