Le mardi 19 octobre Impulse le 5eme Quatuor à cordes de Suzanne Giraud sera donné à l’Espace des Arts du Pradet. Évènement.
Un nouveau lyrisme
Suzanne Giraud née en 1958 est une compositrice française contemporaine importante qui a déjà un catalogue bien fourni. Son style est résolument novateur mais sans radicalité. Elle compose une musique dans la meilleure tradition française d’une grande élégance. Sa maîtrise d’écriture l’a faite remarquée par la critique spécialisée. Ajoutons qu’il y a chez cette créatrice un lyrisme émouvant. On peut le découvrir dans une œuvre qui l’a rendu déjà célèbre tant par la forme que par le fond et que nous postons en vidéo. Il s’agit de Johannesbaum sur un poème mystique de Pascal Quignard pour trois voix de femmes et violoncelle. Cette musique fait penser aux meilleures œuvres de chambres de Dallapiccola ou Webern. On pourra constater, à l’écoute, la pureté de l’inspiration et la fluidité du souffle lyrique qui vascularise toute la partition. C’est sa marque. Son cinquième quatuor Impulse sera donné en seconde création par les Zaïde (la première eut lieu à Limoges par le quatuor Tana). Il s’agit de l’événement musical de ce début de saison dans notre région.
Le quatuor Zaïde
Formé de Charlotte Maclet et Leslie Boulin Raulet violons et de Sarah Chenaf alto et Julienne Salmona violoncelle, ce jeune quatuor, dans ses concerts interprète et défend des œuvres classiques et contemporaines principalement celles de compositrices à découvrir. Jamais on ne dira assez combien ce genre d’événement culturel est nécessaire en cette période d’inquiétude que nous vivons.
Non seulement le choix de Claire Bodin pour ce concert hors norme, en dialogue avec le Zaïde, est judicieux, mais il s’inscrit dans une continuité. La musique est une et indivisible. Mozart a aussi souffert du syndrome de Salieri comme Berlioz, Debussy ou Messiaen, lorsque le public viennois le boudait parce que trop novateur et lui préférait la médiocrité facile des productions épigoniques des opéras italiens qui attiraient les foules. Beethoven aussi avait besoin des mécènes qui défendaient sa musique « contemporaine ». L’engagement de ce Festival haut de gamme est dans ce même état d’esprit patrimonial et progressiste.
Programme original
Le quatuor intitulé Dying is a Wild Night de l’irlandaise Emma O’Halloran datant de 2017 étonnera par sa virtuosité exubérante et son expressivité démonstrative.
Les mélomanes découvriront également le quatuor en mi mineur d’Ethel Smyth (1858-1944) composé en 1914, d’une écriture contrapunctique robuste et hautement inspirée. Toute la partition baigne dans une douce lumière poétique post romantique ou frémissent encore les dernières ondes brahmsiennes.
Pour l’anecdote on doit à Dame Ethel Smyth la célèbre marche des suffragettes anglaises qu’elle composa en prison. La société de l’époque l’ayant condamnée à deux mois de forteresse pour engagement politique en faveur de la conquête des droits civiques des femmes. De nos jours les choses ont changé mais il reste encore des batailles à mener et à gagner.
Ce concert a lieu le 19 octobre 20h en la salle Espace des Arts 45 Espl. des Arts, 83220 Le Pradet. De 8 à 15 euros.
Rappelons que le Festival Présence Compositrices est soutenu par les mécènes suivants :
le Ministère de la Culture, le Centre National de la musique, la SACEM, la Spedidam, la Maison de la Musique contemporaine, la Préfecture de la Région Paca, la Région Sud, le Département du Var, la Métropole Toulon Provence Méditerranée, la Ville de Toulon, la Ville du Pradet, le Conservatoire TPM, la ville de la Garde, le Musée National de la Marine, Châteauvallon-Liberté, Pro quartet, l’Opéra de Limoges, Eurolactis.com, Vialma, RCF Toulon, Com’ndif.
Ces instances s’honorent d’un tel engagement au nom de toute l’Histoire de la Musique.
Renseignements et inscriptions www.presencecompositrices.com
Jean-François Principiano