Drôles de fêtes

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En principe, nous sommes entrés dans les fêtes de fin d’année, période pendant laquelle on va envahir les grandes surfaces pour offrir jouets et cadeaux à Noël pour les enfants et préparer les réveillons pour faire bonne chère en famille et plutôt entre amis pour le nouvel an, traditions enracinées.

Sans vouloir jouer les trouble-fêtes, on peut se demander si, après la Covid qui paraît déjà loin mais se rappelle à notre attention. On n’est pas en train de vivre une période où s’expriment davantage le pessimisme et les privations que l’optimisme et l’enthousiasme d’une société qui n’a jamais été aussi inégalitaire et qui ne voit pas de signaux positifs à l’horizon venant des pouvoirs au service du capital, de ses possédants et des politiques qu’ils adoptent.

Bien sûr cela étant vu du côté des catégories sociales les plus concernées par la baisse de leur pouvoir d’achat. Pour les classes dirigeantes qui ne jurent que par le libéralisme aucun souci à se faire pour leur capacité à très bien vivre chaque jour de l’année…à nos dépens.

Le 4 décembre 2 000, les Nations-Unies ont proclamé la journée internationale des migrants pour commémorer chaque année l’adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

En France, le gouvernement Macron très libéral et son opposition de droite (LR, RN) encore plus libérale essaient de se mettre d’accord sur un projet de loi « immigration » qui satisfasse les plus exigeants en matière de refoulement, de refus des régularisations,  d’amalgame, jusqu’à supprimer l’aide médicale d’État aux étrangers, autrement dit, adopter le texte du Sénar à majorité LR.

Voilà ce que Macron laissait entendre avant l’ultime rencontre de la commission mixte paritaire ce lundi  (7députés, 7 sénateurs), ce qui ferait de cette loi une négation des droits des migrants, des réfugiés demandeurs d’asile, des demandeurs de nationalité qui passerait de 5 à 10 ans  d’attente. Une loi qui ne repasserait plus devant l’assemblée nationale, pour devenir très…nationaliste et xénophobe.

Pour la CGT, « il s’agit du conditionnement des prestations sociales à 5 ans de présence régulière en France, nouvelles atteintes au droit du sol, rétablissement du délit de séjour irrégulier, suppression de l’aide médicale d’État, fin de non-recevoir à toute perspective de régularisation, durcissement encore accru de l’accès aux titres de séjour, course inflationniste et insensée à l’enfermement et aux expulsions

Autant de mesures qui constituent la base des négociations alors qu’elles portent atteinte à nombre de nos principes républicains, inconditionnalité d’accès aux soins et au logement, de respect de la dignité, de refus d’entériner des logiques de préférence nationale, alors que souffre en Europe un vent mauvais de remise en cause du droit international, d’affaiblissement des socles de l’État de droit. »

Le texte n’aurait plus rien à voir avec la déclaration de New-York de l’ONU du 19/12/2018 qui rappelle que « les réfugiés et les migrants jouissent des mêmes libertés fondamentales et droits de l’homme universels, qui doivent être respectés, protégés et exercés en toutes circonstances. » Comme on le sait les déclarations de l’ONU ne sont pas…contraignantes !
À près de 21 h, la fumée blanche n’était pas visible…

Pour Gaza : R-V à la préfecture le mardi 19 à 10h30
Autre sujet qui gâche les fêtes, même en France, l’acharnement de Netanhyaou à Gaza nous concerne. Sa détermination à exterminer les Palestiniens vivant à Gaza et à ne rien céder sur la colonisation de leurs terres, ne peut se traduire par une trêve de notre mobilisation pendant que l’État d’Israël, alimenté en armes par les E-U, accentue ses massacres civils dont 70% de femmes et d’enfants !

La France a renoncé à son « soutien inconditionnel d’Israël » au lendemain du 7 octobre. Sa ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est rendue récemment à Tel Aviv défendre « la nécessité d’une nouvelle trêve immédiate et durable » ...après avoir voté pour au conseil de sécurité puis à l’assemblée générale. Un agent du Quai d’Orsay a été tué ces derniers jours dans un bombardement à Gaza.

Désormais, les manifestations de soutien au peuple palestinien seront difficiles à interdire.

Macron pourrait prendre des initiatives en Europe pour peser sur Israël et contribuer à son isolement et à l’application du cessez-le-feu.

Une fois encore, les E-U persistent à fournir armes munitions à Israël ! Ils sont les seuls complices de leurs agissements criminels malgré leurs déclarations dilatoires tendant à dire qu’ils ne sont pas suivis dans leurs conseils ? De qui se moque-t-on ?

Un ancien officier français disait dans l’Humanité du 12/12/23 que « si Washington décidait de la fin de cette offensive, au bout de trois jours elle serait terminée. » Tout est dit.

Les sujets de préoccupations sont légion, de dimension planétaire et par conséquent nationale et locale. Ils incitent à relever des enjeux civilisationnels

René Fredon

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