Draguignan « Verte » de Marie Desplechin.

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Au Théâtre en Dracénie le vendredi 26 avril 20h30 voilà un spectacle drôle et tendre sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, sur l’identité et sur les relations mère-fille. Mais aussi un spectacle visuel qui fait la part belle à la magie et aux effets spéciaux. Léna Bréban et Alexandre Zambeaux adaptent à la scène l’œuvre de Marie Desplechin et s’entourent d’une distribution solide. À voir en famille ou en célibataire à condition d’aimer le mystère poétique du monde de l’enfance.

Récit d’enfance
À onze ans, la petite Verte ne montre toujours aucun talent pour la sorcellerie. Pire que cela, elle dit qu’elle veut être quelqu’un de normal et se marier. Elle semble aussi s’intéresser aux garçons de sa classe et ne cache pas son dégoût lorsqu’elle voit mijoter un brouet destiné à empoisonner le chien des voisins. Sa mère, Ursule, est consternée. C’est si important pour une sorcière de transmettre le métier à sa fille. En dernier ressort, elle décide de confier Verte une journée par semaine à sa grand-mère, Anastabotte. Puisqu’elles ont l’air de si bien s’entendre. Dès la première séance, les résultats sont excellents. On peut même dire qu’ils dépassent les espérances d’Ursule.

D’où venons-nous vraiment ?
« Verte » aborde le thème des origines de façon drôle et fantastique. Pour grandir il faut pouvoir accepter et affirmer son identité. Marie Desplechin traite des sujets graves ou profonds, en parvenant à trouver la distance suffisante pour en rire. Marie Desplechin vit et travaille à paris. Elle a trois enfants. Auteur de nombreux livres pour enfants et adolescents, comme «Verte» et «Le Journal d’Aurore», elle écrit aussi pour les adultes. « La Vie sauve », écrit avec Lydie Violet, a obtenu le Prix Médicis Essai en 2005. Marie Desplechin s’intéresse à de multiples domaines et travaille avec des artistes de différentes disciplines, comme Carolyn Carlson pour la création du spectacle « Le Roi penché ». Elle a étudié les lettres classiques et le journalisme et travaille toujours pour la presse. Son univers oscille entre le poétique et le fantastique. Son écriture est d’une grande clarté, d’un classicisme impeccable, sans surprise, d’une belle évidence.

Une ambiance mystérieuse.
Outre la belle écriture de Marie Desplechin, le public aimera le fond de l’histoire : une fillette comme les autres, qui veut vivre la même vie que ses copines, et qui en même temps se révèle sorcière, à son grand dam.

Pas du tout une ambiance Harry Potter, mais la vie de tous les jours, avec ses interrogations vis à vis des garçons, et surtout de sa vie de famille, la recherche du père, le matriarcat… Dans la famille de Verte, on est (On nait ?) sorcières de mère en fille. Et c’est comme cela depuis des générations ». S’il y a une constante dans la famille de Verte, c’est que les hommes ne comptent pour rien. Alors, le jour où Verte demande à sa grand-mère d’utiliser ses pouvoirs pour lui révéler qui est son père, c’est la catastrophe !

La forme aussi est intéressante, puisque nous avons à tour de rôle le point de vue de chaque personnage, ce qui introduit souvent une dimension cocasse, dans la différence de façon de voir. Rythmée, façon comics, la mise en scène de Léna Bréban garde le ton vif et l’humour du récit pour la jeunesse. Eh oui la jeunesse ! un trésor qui les contient tous disait Goethe ! C’est dire !

Jean-François Principiano

« Verte » de Marie Desplechin par Léna Bréban et Alexandre Zambeaux. Vendredi 26 avril 20h 30. Infos : 04 94 50 59 59. Ce spectacle vient de la scène nationale de Chalons sur Saone.

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