Draguignan : le ver à soie dans tous ses états

0

Conférence par Yvon Bouffier, membre de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan et du Var. Mercredi 14 octobre à 18h.

Histoire des magnaneries provençales
L’origine de la soie est chinoise, selon une légende, en 2700 ans avant Jésus Christ, l’impératrice Hsi-Ling-Schi, aurait découvert l’art de la soie, en essayant de retirer de sa tasse de thé un cocon tombé d’un mûrier.

Le ver à soie est élevé en Chine et la soie obtenue est tissée, la fabrication était gardée secrètement, ceux qui tentaient de voler des œufs ou des  vers étaient punis de mort.

Pendant près de 3 millénaires, Les Chinois conserveront ce monopole de la soie : ils commerçaient avec le reste du monde, les caravanes traversaient les déserts et les montagnes chargés d’étoffes de soie et divers objets précieux sur la route qui fut appelée La route de la soie. La France devra attendre le XII eme siècle pour être initiée aux techniques de la sériciculture, avec la création des magnaneries dans le sud du pays.

Le rôle de la magnanerie était d’assurer les meilleures conditions de conservation des chenilles, de leur éclosion au dévidage des cocons. Les mas  provençaux se sont rehaussés d’un étage : la magnanerie (le ver à soie est appelé magnan, en provençal). Ce local, couvrant toute la superficie de la maison, accueillait, accrochées à ses murs, des rangées d’étagères garnies de claies tressées en éclisses de châtaignier, qui recevaient au printemps le précieux ver, le bombyx du Mûrier.

Dans les rues des villages, en levant la tête, on reconnaît encore ces constructions à la présence de petites ouvertures sous les toits.

Au début de l’éducation, (on ne dit pas élevage) quelques jeunes feuilles de mûrier suffisent pour nourrir ces vers minuscules qui ne mesurent que 2 à 3 mm. Mais au bout de quelques semaines, le ver devenu gros et long de 7 à 8 cm dévore toute la journée. Dans les magnaneries, l’activité des mandibules faisait autant de bruit qu’une pluie intense…

Le développement de la plantation des mûriers
Elle se fit grâce à une loi de 1554 d’Henri II. Un jardinier de Nîmes, François de Troncat développa la sériciculture en distribuant des milliers de mûriers et des explications pour l’éducation des vers à soie. Olivier de Serres, seigneur de Pradel incita Henri IV à développer cette industrie, des mûriers furent plantés à Fontainebleau et un établissement consacré à cette culture fut créé au parc royal des Tournelles. Henri IV interdit par un édit l’entrée de soie étrangère en 1606. La culture du mûrier fut très prospère sous Louis XIV, lorsque la « révocation de l’édit de Nantes vint lui porter un coup fatal », les familles protestantes des Cévennes grands producteur de soie partirent à l’étranger. Jusqu’au début du siècle, la France était une grande productrice de soie. Aujourd’hui, seule la ville de Lyon a conservé cette tradition soyeuse, malgré des difficultés croissantes.

Véritable roman historique et social la conférence d’Yvon Bouffier devrait passionner les amateurs d’histoire locale dans la mesure où les magnaneries ont constitué toute une époque de la vie traditionnelle provençale chère à Mistral.

Conférence mercredi 14 octobre 18h  « L’histoire du ver à soie à travers les magnaneries en Provence » par Yvon Bouffier, membre de la Société d’Études. Contact et Réservation 21 Allées d’Azémar  Draguignan 04 94 68 38 32. Entrée Libre.

societudesdraguignan@wanadoo.fr  et http://societe-etudes-draguignan.com/

Jean-François Principiano

 

 

 

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.