Draguignan : Denis Lavant au pied de l’échelle

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Le Sourire au pied de l’échelle, 21 janvier 20h30 Théâtre de L’Esplanade à Draguignan est un spectacle adapté de la nouvelle d’Henry Miller. La mise en scène, la scénographie, la lumière et surtout l’interprétation du grand comédien Denis Lavant font de ce spectacle un véritable moment de bonheur littéraire et théâtral.

Le triomphe d’Auguste
Auguste. Un clown. L’un des plus célèbres. Un être solaire. Mais voilà Il n’en peut plus, Auguste. Il en a assez de son métier d’amuseur .Il ne veut plus faire rire, assez de perdre son identité propre tous les soirs.

Il arrête tout. Il abandonne son maquillage. Pour recommencer à zéro. Il erre sur les routes des USA. Et voici qu’il croise la route de l’un de ces petits cirques de campagne. Sans
le reconnaître, et pour cause, on l’embauche à nettoyer la piste, à nourrir les animaux, à ranger les accessoires… Quand un soir, le clown officiel du petit cirque tombe malade… Il prend sa place mais les choses se passent d’une façon inattendue. Et c’est tout le sujet de ce spectacle qui devrait plaire aux petits et aux grands. A mon avis plutôt aux grands.

Un conte philosophique
Le Sourire au pied de l’échelle est l’un des textes les plus subtils et profonds d’Henry Miller. Œuvre atypique, loin du style connu de l’auteur, il y brosse le portrait d’un clown à la recherche de lui-même, pris dans ses propres contradictions. Au-delà de l’émotion liée à l’imaginaire du cirque, c’est la recherche du sens de la vie qui  est proposée au spectateur.

Petit manuel de la joie de vivre.
Le texte de Miller a subi pas mal de péripéties. Il s’agit à l’origine d’une commande de Fernand Léger pour illustrer ses peintures sur le clown. À la suite d’un différend avec Léger par rapport à son texte, Miller décide de le faire publier en 1948 avec des illustrations de Picasso, Chagall, Rouault et Klee, avant une nouvelle édition en 1958.

L’idée force du spectacle  est « qu’il vaut mieux se cramponner au bas de l’échelle que se griser d’élévation ». L’écrivain américain (Tropique du Cancer et du Capricorne)  décrit la lutte contre sa propre hypocrisie. Comment être sincère avec soi-même ? Henry Miller, dont les romans sont âpres, laisse entrevoir dans ce court récit ce que peuvent être les luttes intérieures pour arriver à soi-même. « Celui qui fut tout au long de sa vie attaché à la recherche du bonheur livre ici un petit manuel de la joie. »

À noter que le texte  a été mis en musique par Antonio Bibalo en 1964 à l’Opéra de Hambourg et lu à Nice en 1968 par Henri Massadeau. Cette année l’interprétation de Denis Lavant a été saluée au Théâtre de l’Œuvre  par la critique unanime. A voir donc avec le bonheur en bandoulière pour bien commencer l’année.

Draguignan le mardi 21 janvier 20h30 Théâtre de l’Esplanade ; le « Sourire au pied de l’échelle » d’Henry Miller par Denis Lavant  Mise en  scène Bénédicte Nécaille, scénographie, lumière Ivan Morane.

Jean-François Principiano

 

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