Des vœux et un départ au Centre hospitalier de Sainte-Musse

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Vendredi matin, en présence de M. Hubert Falco, président du Comité de Surveillance du Centre hospitalier Intercommunal de Toulon La Seyne, et maire de Toulon, des élus et des représentants des personnels hospitaliers, M. Michel Perrot, directeur, a présenté ses vœux à l’ensemble des acteurs représentatifs de l’établissement.

Si la démarche est traditionnelle, elle s’inscrivait, cette année, dans un contexte particulier de crise budgétaire, d’inquiétude des personnels, et M. Perrot n’a pas occulté le malaise ni les difficultés, rencontrés en 2019 comme, sans doute, en 2020.

Il y a, pourtant, quelques lueurs d’espoir : la fin des baisses de tarifs cette année, la reprise du tiers de la dette liée à la construction de l’hôpital de Sainte-Musse – qui pèse lourdement sur le budget hospitalier – une croissance d’activité de 30%, qui encourage à poursuivre les efforts…

Mais au cœur de cette manifestation, il y a eu aussi un salut amical à un collaborateur qui est appelé à exercer de nouvelles responsabilités : le Dr Stéphane Bourcet.

De la CME à l’IGAS
Le Dr Stéphane Bourcet, rentré comme pédo-psychiatre au Centre Hospitalier, est, depuis 2011, président de la Commission Médicale d’Etablissement : il connaît donc les contraintes du métier, l’engagement des femmes et des hommes qui, dans chaque service, prennent soins des patients, de « tous » les patients…

Il quitte le CHITS pour exercer de nouvelles fonctions au sein de la prestigieuse Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS). L’IGAS réalise des missions de contrôle, d’évaluation, de conseils et s’intéresse à notre vie quotidienne : la santé, l’emploi, la sécurité sociale…

Sa connaissance du terrain permettra au Dr Stéphane Bourcet de garder un regard d’expert sur les problématiques sociales qui se posent à l’échelon national, régional ou local.

TV83.info lui souhaite une pleine réussite dans ses nouvelles responsabilités.

Voici le VERBATIM du discours prononcé par Michel PERROT Directeur du CHITS, ainsi même les absents pourront savoir ce qui a été dit exactement.
Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Ministre et Président du Conseil de Surveillance, Madame le Député,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,

Nous voilà réunis pour nous souhaiter ensemble une bonne année 2020, et pourquoi pas de bien commencer une nouvelle décade. S’y ajoute également aujourd’hui un autre évènement sur lequel nous reviendrons.

Des vœux pour notre établissement d’abord, très utiles, car le monde hospitalier vit des moments compliqués. Il n’est certes pas le seul mais l’hôpital occupe une place tellement importante dans la vie de la cité que notre devenir suscite toujours et heureusement, de l’intérêt, même si nous avons plutôt l’habitude de travailler dans la discrétion.

C’est vrai que l’actualité hospitalière nourrit des inquiétudes relayées par les professionnels ou par tous nos usagers potentiels. Devons- nous pour autant sombrer dans le pessimisme ?
C’est vrai que quelques constats nous y conduiraient volontiers.

En premier lieu, et tout le monde le sait, les difficultés financières de nos établissements sont toujours plus présentes et ont forcément un impact sur la gestion quotidienne, parce que les tensions budgétaires engendrent des tensions « tout court ».

L’hôpital public contribue en tout cas largement à la maîtrise des dépenses de santé, depuis plusieurs années, avec le sentiment que le relai des économies doit maintenant être pris par d’autres : par exemple un rapport de la DRESS 2018 sur les dépenses de santé relève que les frais de gestion des organismes complémentaires ont dépassé pour la première fois ceux de l’Assurance Maladie, soit 7,5 milliards d’euros, alors que ceux de la Sécurité Sociale se montent à 7,3 milliards, pour une prise en charge bien supérieure des dépenses de santé. En mauvais camarade, on a envie de demander aux pouvoirs publics d’avoir le regard un peu plus large et moins focalisé sur les seules dépenses hospitalières.

Notre Ministre, en annonçant pour 2020 la fin de la baisse des tarifs, ouvre la voie pour nous redonner un peu d’espace budgétaire.

Nous en avons besoin aussi pour rassurer nos personnels médicaux et non médicaux, qui bénéficient à juste titre d’une considération méritée grâce à des qualités professionnelles et un engagement pour le service public qui peuvent être cités en exemple. Des avancées plus concrètes sont attendues et des premières réponses ont été apportées récemment pour nos personnels aux urgences, et pour les autres dans un 2ème temps. C’est budgétairement difficile mais évidemment nécessaire.

Il ne s’agit pas d’être un adepte de ce que l’on appelle la réflexion « simplifiée ». La complexité du monde hospitalier est très grande et les donneurs de leçons ne sont pas les bienvenus. Mais il faut faire confiance à nos professionnels puisque c’est avec eux que sera maintenu le service public hospitalier de qualité que nous connaissons aujourd’hui.

Tout à l’heure, j’évoquais les tentations du pessimisme, mais nous avons encore bien des raisons d’être optimiste.

Le Centre Hospitalier de Toulon – La Seyne sur Mer maintient à peu près ses équilibres financiers, même s’il continue à supporter les emprunts contractés à l’occasion de la construction de l’hôpital Ste Musse. Mais là encore, la reprise du tiers de la dette annoncée par la Ministre nous donne des espérances.

Et l’important, c’est que notre activité continue à croitre et nous avons encore enregistré plus de séjours en 2019 qu’en 2018, malgré un tassement en milieu d’année.

Notre établissement continue par ailleurs à porter des projets tel que la création d’un service d’addictologie, l’augmentation de l’activité de dialyse, l’ouverture de consultations à destination des personnes présentant un handicap physique et psychique à La Seyne et à Ste Musse depuis le 1er septembre dernier en réponse à un appel à projet de l’ARS. Nous travaillons également sur un projet stratégique, en lien avec l’ARS qui aura pour conséquence notamment l’augmentation de la capacité de nos blocs opératoires.

Des travaux importants vont être conduits en 2020 à La Seyne, tant aux urgences qu’en psychiatrie. Nous entreprenons également la rénovation des extérieurs.

Enfin, les coopérations mises en œuvre au sein du GHT, notre groupement hospitalier du Var, se développent avec la création de 6 pôles inter-établissements, des économies très importantes engendrées par la Direction des achats du GHT, la préparation de l’avenir avec un Projet Médical Partagé mis à jour, et une direction du système d’information convergent qui dynamise nos projets numériques.

Voilà pourquoi l’optimisme doit l’emporter et nous donner toutes les raisons d’avoir confiance.

Et comment ne pas avoir confiance dans les qualités de notre établissement quand une Grande Administration de l’État, à savoir l’Inspection Générale des Affaires Sociales, vient chercher un de ses serviteurs jusque chez nous. Le fait est suffisamment rare pour que nous en soyons fiers et que nous nous en réjouissions.

Bien sûr, notre plaisir est un peu gâché car c’est du Dr Bourcet, notre Président de CME qu’il s’agit et que nous tenions beaucoup à lui, et, tout le monde le sait, moi en premier, tout en partageant le vague à l’âme avec tout le corps médical.

L’IGAS nous enlève un élément essentiel de notre dispositif, même si nous l’avons déjà consolidé avec son aide, avant son départ :
Car le Dr BOURCET était un pilier de l’hôpital… Certes Marseillais, il est arrivé en 1998 en qualité de pédo-psychiatre à Toulon et a très vite pris d’importantes responsabilités : chef de service en 2004, chef du pôle de pédo-psychiatrie en 2007. Moi-même arrivé en 2007, j’ai aussitôt travaillé avec lui puisqu’il était élu au même moment Vice-Président de la CME, la Présidente étant le Dr ANDREOTTI qui succédait au Dr CALVET.

Le Dr ANDREOTTI, le Dr BOURCET et moi-même avons travaillé ensemble pour consolider les fragilités de l’hôpital Font-Pré et suivre la construction de l’hôpital Sainte Musse pendant les 4 ans du mandat du Dr ANDREOTTI.

Puis le Dr BOURCET fut élu Président de la CME en 2011 jusqu’à aujourd’hui, avec des scores soviétiques à chaque fois.

Cela prendrait beaucoup de temps de rappeler tous les dossiers que nous avons portés ensemble mais j’en citerai 3 qui ont été essentiels pour notre avenir: le premier concerne les réorganisations des établissements de Toulon et La Seyne, pour lesquels il a fallu faire preuve de beaucoup de pédagogie et vaincre des incompréhensions, ce pourquoi le Dr BOURCET a été un contributeur essentiel. Le second dossier fut bien sûr celui de l’ouverture du nouvel hôpital qui fut, avec toutes les équipes mobilisées, un quasi sans faute.

Le 3ème dossier est celui du recrutement médical, mais ce dossier a un lien en fait avec notre activité quotidienne depuis 12 ans. En effet, l’ouverture du nouvel hôpital ne pouvait être réussie qu’avec un recrutement médical à la hauteur de nos ambitions et bien évidemment, les qualités du Dr BOURCET furent décisives. Si l’hôpital, suite à son ouverture en 2012, a connu une croissance d’activité de 30 %, ce fut bien sûr grâce à son action nourrie à la fois de dynamisme et d’ambition pour notre établissement.

Voilà quelques résultats concrets d’une activité qui bien sûr ne se résume pas en quelques lignes, mais vous le savez, l’essentiel est ailleurs. Je suis bien sûr attristé par votre départ, que vous aviez annoncé comme une possibilité il y a quelques mois et dont je n’ai pas douté dès le premier instant. Mais je me réjouis d’avoir pu travailler avec vous pendant 12 ans, partager avec vous mes difficultés, bénéficié de vos conseils avisés et de votre soutien. J’en ai même abusé, il faut le dire, honnêtement, vous envoyant sur tous les feux, tous les incendies…Et à l’hôpital, il y a beaucoup de départs de feu… vos collègues vous ont dit toute l’amitié qu’ils avaient pour vous et moi-même, et l’équipe de direction sommes honorés de la vôtre.

L’IGAS vous enlève à l’hôpital de Toulon : vous savez que j’ai bien connu le Club de foot d’Auxerre, l’AJA, et Guy Roux. Ce Club s’était constitué autour du repérage de grands talents qu’il revendait ensuite très chers lors de transferts, pour consolider ses finances.

Je voulais quand même vous dire, que l’IGAS, à l’occasion de votre transfert, n’a toujours pas parlé de chèque.

En compensation, on est sûr de votre attention bienveillante aux problématiques de Toulon, et nous vous souhaitons, dès lundi une excellente prise de fonction.

Il me reste à souhaiter une excellente année 2020 à toutes et à tous, vous souhaiter de trouver les chemins entre ambitions et raison, et réussir dans les projets personnels et professionnels qui vous tiennent à cœur !

Bonne année !

Michel PERROT Directeur du CHITS

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