La Commission des Comptes de l’Agriculture de la Nation (CCAN) vient de présenter les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2015. Les résultats présentés sont très approximatifs, car Il devient impossible pour l’Insee de simuler un résultat agricole de la ferme France alors qu’une bonne partie des productions n’est pas vendue, avec des prix devenus très volatils, et quand se mélangent les productions dans leur grande diversité.
Le chiffre avancé par l’Insee est une augmentation du revenu des facteurs de la branche agricole par actif de 8,8 %, « confortant la hausse de 2014 », du fait d’une stabilité de la production agricole combinée à une baisse des intrants nécessaires. Comment s’y retrouver pour les non-avertis alors que, durant cette même séance, a été présentée la baisse de 0,7 % du même revenu 2014, cette fois-ci vue sous l’angle du résultat courant avant impôt rapporté à l’unité de travail non-salarié (l’agriculteur)… ?!!
Par ailleurs, vu leur poids dans le revenu, le retard de traitement des dossiers PAC et les inconnues concernant les enveloppes qui seront payées par les Conseils régionaux, il pourrait bien y avoir des mauvaises surprises concernant les aides PAC lors du prochain semestre.
S’il convient de se réjouir que quelques secteurs continuent de bien se porter, comme une partie de la viticulture, ou se redressent tels que les fruits et légumes, la Coordination Rurale rappelle au ministre de l’Agriculture et au Gouvernement que son tissu rural se déchire : les éleveurs sont dans une situation gravissime et les exploitations dites de grandes cultures se disputent la queue du peloton des revenus avec les éleveurs porcins.
2015, ainsi repeinte aujourd’hui en rose, a été marquée par de nombreuses manifestations agricoles. Les agriculteurs sont à bout et ne se laisseront pas éliminer en 2016 sans bouger. Plutôt que des annonces lénifiantes, ils exigent maintenant une réelle prise en compte de leur situation assortie de vraies solutions.
