Ceux  de 14 ! Les grands oubliés !

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Ils sont nombreux les écrivains qui ont témoigné de l’horreur de la grande boucherie de 14.

Et c’est bien, très bien  qu’un d’entre eux entre au Panthéon avec tous les poilus.

Mais il ne faut pas oublier les autres, ni  surtout ceux qui ont ouvertement condamnés la guerre, toutes les guerres au lieu de  l’exalter pour faire les gros tirages de vente de bouquins.  !  Car  les guerres sont des matières à profit. Des marchands de canons aux marchands de gloire littéraire.

Maurice Genevoix bien sûr !
Saluons l’initiative, l’auteur de Raboliot, Maurice Genevoix…Panthéonisé ! Mais les autres ! Guillaume Apollinaire ! Déjà pleinement reconnu, le poète s’engage en décembre 1914, Georges Duhamel ! Bien que réformé, le médecin, écrivain et poète s’engage en tant que chirurgien. Blaise Cendrars, Barbusse, Louis-Ferdinand Céline, Jean Giono ne se contenteront pas de « témoigner », ils « condamneront ». Ils deviendront « militants pacifistes ».

Ne les oublions pas
L’écrivain allemand Ernst Jünger a raconté dans Orages d’acier son expérience de combattant. Jünger a puisé dans les quinze carnets qu’il a tenus durant toute la période de la guerre. Il s’agit d’un des récits les plus puissants de la Grande Guerre. Il conclut « Plus jamais ça et surtout plus de commémorations ! »

Tous les jours, Roland Dorgelès prend des notes sur le vif et entretient une abondante correspondance avec sa famille. Des textes, par centaines, détaillant l’état d’esprit et le quotidien des soldats, et qui serviront de base à l’écriture de son fameux livre, « Les Croix de bois. » Il condamne sans appel la guerre « source d’injustice et de profits que l’on camoufle sous de beaux discours ».

Voyage au bout de la nuit
« Je refuse la guerre et tout ce qu’il y a dedans. Je ne la déplore pas moi…je ne la glorifie pas moi… Je ne me résigne pas moi…Je la refuse tout net avec tous les hommes qu’elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils 995 même et moi tout seul, c’est eux qui ont tort et c’est moi qui ai raison car je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir ».Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, une des plus sombre et réaliste dénonciation de la « vacherie humaine »

Et les étrangers
La Terre du Milieu, l’univers créé par Tolkien, est le mythe moderne le plus populaire du XXe siècle. Mais sait-on  que le troisième roman, Le Seigneur des Anneaux, est né dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale ? Tolkien écrivit un pamphlet contre la guerre en 1916 : « Les marais des Morts et les abords du Morannon ont une dette envers le nord de la France après la bataille de la Somme. Toutes les guerres sont des indignités humaines !« .

« Pardonne-moi, camarade : comment as-tu pu être mon ennemi ? Si nous jetions ces armes et cet uniforme, tu pourrais être mon frère. » Un des plus grands écrivains témoins fut l’allemand Erich Maria Remarque dans son chef d’œuvre « A l’ouest rien de nouveau ». Il milita toute sa vie contre le militarisme et  ce qu’il appelait le commémoratisme.

Mort à la guerre
Attention chers  amis, n’oubliez  jamais que l’art qui parle de l’horreur des combats peut avoir deux finalités : ou  glorifier les morts pour que les guerres continuent au nom du patriotisme, ou condamner le principe de la guerre pour que les guerres s’arrêtent au nom de l’internationalisme.

Maurice Genevoix est de ceux qui ont témoigné  avec talent (en un très bon style classique bien utile pour faire des dictées) sans vraiment condamner.

Céline, Giono, Romain Rolland, Remarque, Cendrars, Duhamel, Tolkien, Jünger, Dorgelès, Henri Barbusse, Rosa Luxembourg, Jean Jaurès, Karl Liebknecht, Siegfried Sassoon, Hélène Brion par contre ont vraiment condamné l’horreur de la guerre  d’où qu’elle provienne  et sont devenus « pacifistes ». Oh le vilain mot !

On le leur a fait payer cher, parfois très cher et même de leur vie ! Pas d’académies, pas de panthéon, pas de grands discours, pas de flonflon, pas de clairon patriotique, pas de Marseillaises …Le Pacifisme pur jus ne plait pas aux dirigeants du monde ! Les dirigeants, ils aiment faire de beaux discours sur les morts glorieuses mais  sans remettre en cause le principe de la guerre.

Ainsi va l’Histoire du Monde.

Jean-François Principiano

1 COMMENT

  1. Il faut savoir que Genevoix fut soldat « poilu » moins d’un an, entre 1914 et 1915. Il fut grièvement blessé au début de 1915, ce qui restera dans sa chair. Certains anciens combattants de 14-18 le critiquaient, vu qu’il ne servit que moins d’un an, et pourtant, il avait beaucoup souffert.

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