Var-Matin du 8 janvier relatait « les voeux militants » de l’Union patronale du Var prononcés par le président Gérard Cerutti qui n’y est pas allé de main morte contre les gilets jaunes qualifiés de « mouvement sans fin dont perdurent encore les stigmates des dégradations…des conséquences lourdes en matière de croissance, d’emploi avec près de 58 000 demandes de chômage partiel, de chiffres d’affaires en baisse…des revendications séditieuses et antinomiques…
On le savait déjà que l’UPV est frontalement hostile au mouvement enclenché par les gilets jaunes qui pourtant rassemble aussi des chefs de petites entreprises qui rament face à l’emprise des multinationales et ont bien du mal à survivre dans un contexte où « la concurrence libre et non faussée » s’avère un leurre total que ce soit au niveau national ou européen.
D’ailleurs un des problèmes de l’UPV, c’est justement de ne représenter qu’une minorité d’entreprises et de se préoccuper surtout de celles dont les dirigeants se retrouvent à la tête de l’institution patronale et de la Chambre de commerce, on n’est jamais si bien servi que par soi-même.
En tout cas, le ton du discours du président ne laisse aucune ambiguïté sur le sens de ses préoccupations sociales. Qu’il ait fait des gilets jaunes sa cible privilégiée ne fait que renforcer la légitimité de leur combat pour plus de justice sociale et fiscale, pour plus de démocratie dans la société…et dans les entreprises.
Au moins G.Cerutti affiche la couleur politique de son combat militant, comme il dit. Le dialogue, d’accord mais « au profit de l’économie du territoire »…Comment développer les territoires en supprimant les services publics et en baissant le pouvoir d’achat de la majorité de leurs habitants ?
La réponse ne l’intéresse pas ou plutôt si, la sienne : « arrêtez de nous pourrir la vie, taisez-vous et travaillez, les patrons s’occupent du reste…suivez le guide ! » Le système capitaliste est dans le rouge partout, il peut aussi générer le pire, comme au Brésil par exemple…chut, il ne faut pas en parler, surtout pas à l’UPV. H.Falco y était, il n’en a pas parlé non plus !
Toucher aux profits colossaux des multinationales et des très riches, rétablir l’ISF… permettrait pourtant de baisser réellement les impôts directs et indirects des plus bas revenus, d’augmenter le SMIC, les salaires, pensions, allocations et indemnités diverses…Question de volonté politique. Et ça donnerait du pouvoir d’achat à ceux qui en ont le plus besoin, ce serait bon pour l’économie.
Le pouvoir de Macron, comme les précédents fait l’inverse. G.Cerutti applaudit, du moment qu’on soigne les entreprises, pas assez à son goût.
C’est pourquoi on ne le verra pas sur les ronds-points. Qu’il se rassure : on ne l’y attendait pas !
René Fredon
