Carlos Ghosn aux prud’hommes !!!

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Vous avez bien lu et ce n’est pas une farce. L’information est tombée le 12/1/20. Le célèbre patron du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi, l’un des plus grassement payés parmi les PDG des grandes firmes automobiles du monde, n’a pas apprécié son licenciement sec de Renault a-t-il annoncé de Beyrouth son nouveau port d’attache après sa spectaculaire évasion du Japon où il était assigné à résidence.

C’est moins son honneur que ses intérêts qu’il entend défendre et là, il faut s’accrocher car ce qu’il demande ce sont « ses droits à la retraite et aux acquis de la fonction » qu’il occupait et ça va chercher 770 000 euros par an (64 000 euros par mois !) sans compter les actions de performances qu’il dit lui revenir et ce, à partir de 2015 et, pour faire bonne mesure, ajoutons dans le panier 250 000 euros de prime de départ à la retraite ! 

Ne vous frottez pas les yeux, vous avez bien lu ! Parions que s’il parvient à convaincre la justice, jamais un tribunal des prud’hommes n’aura eu à apprécier de telles demandes d’indemnisation ? Si tant est que ce tribunal soit compétent…

Si on ne perd pas de vue que Ghosn était aussi PDG de Nissan et Mitsubishi, il avait touché en 2017 13 millions d’euros (après une petite baisse), selon le cabinet Proxinvest cité par BFMTV, dont une petite moitié par Nissan. Même quand il a quitté la direction opérationnelle du groupe japonais il était resté président de la firme. Cela crée des liens.

Et l’on ne parle pas des centaines de milliers d’actions gratuites dont il a bénéficié qui évoluent au gré des performances de l’entreprise et qu’il peut vendre quand il veut pour engranger la plus-value. Ainsi va la vie chez les « grands » rapaces de ce monde.

Au Japon, il gagnait trois fois plus que les autres PDG de l’automobile et avait déjà subi une baisse substantielle . Mais ce n’est pas pour son salaire mirobolant qu’il a été licencié de Renault et incarcéré au Japon.

Encore qu’il s’agit de questions d’abus de pouvoirs, de dissimilation de revenus, de fraude fiscale, d’opérations financières estimées préjudiciables à l’entreprise. La location de Versailles pour son second mariage, aux frais de Renault et d’autres opérations financières soustraites au contrôle des actionnaires, illustrent le pouvoir que s’arrogeait le PDG, accusations qu’il revient à la justice de démontrer.

Si les droits des salariés sont très limités, quasi-nuls concernant la gestion de leurs entreprises, ceux des PDG des multinationales, notamment, sont illimités jusqu’à ce que le scandale arrive et ne puisse plus être étouffé.

De là à plaindre le « pauvre » PDG pour le préjudice qu’il est en train de subir tout en occupant l’espace médiatique pour ses « performances » autres que financières, dignes des films d’espionnage, il y a un gouffre

Ce n’est pas l’admiration qui nous vient à l’esprit, ce serait plutôt la nausée.

René Fredon

 

https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-07-avril-2018

 

 

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