par René Raybaud
On pourra voir les 3, 21 et 24 août une reconstitution théâtrale de la Bataille de la Seyne par René Raybaud et le théâtre Poquelin. Une fresque historique où le jeune Bonaparte s’illustra par des choix décisifs qui permirent la reprise de la ville de Toulon tombée aux mains des Anglais en 1793. A ne pas manquer pour revivre l’épopée des soldats de l’an II.
Entre l’Éguillette et Balaguier
On sait que c’est le jeune lieutenant d‘artillerie, Napoléon Bonaparte qui concevra le plan décisif prévoyant de prendre les fortins de l’Éguillette et de Balaguier, sur la colline du Caire, pour ensuite interdire la passe entre la petite et la grande rade du port, ce qui couperait le ravitaillement maritime, nécessaire aux assiégés. Les anglos-alliés prévenus de ce plan, édifient alors une grande redoute de terre, au sommet de la colline, baptisée « Fort Mulgrave », en l’honneur du commandant britannique. Elle est appuyée par trois plus petites, nommées : « Saint-Philippe », « Saint-Côme » et « Saint-Charles ». L’ensemble apparemment imprenable est surnommé par les Britanniques le « Petit Gibraltar ».
L’initiative est prise à la Seyne.
Bonaparte, répliquera en faisant construire à la hâte une « redoute d’attaque », sur le rivage de Brégaillon, dite des « Sans-Culottes ». L’amiral anglais Hood tentera de la faire réduire au silence, sans succès, et la flotte britannique devra se résoudre alors à longer la côte au niveau des hauts-fonds du Mourillon et de la Tour royale pour éviter les canons républicains.
« Le 1er octobre, précise René Raybaud, Bonaparte prend l’initiative de bombarder le grand fort de Malbousquet, dont la prise conditionne celle de la ville. Il fait alors réquisitionner de l’artillerie dans toute la campagne environnante, portant l’effectif à cinquante batteries de six canons. » Promu chef de bataillon le 19 octobre, il organise alors une grande batterie dite « de la Convention », face au fort, sur la colline des Arènes, appuyée par celle « du Camp des Républicains » sur la colline Dumonceau, celle « de la Farinière » sur la butte des Gaux et celle « de la Poudrière » à Lagoubran.
L’Envol de l’Aigle
On connaît la suite, les navires anglais sous le feu des batteries républicaines, quitteront la place. Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1793 c’est l’assaut général à partir du fort Balaguier. Grâce à l’initiative partie de la Seyne, Toulon est reprise aux royalistes. Une terrible répression (entre 600 et 800 fusillés) suivra. La ville, qui avait fait le mauvais choix politique, (j’allais dire comme toujours), sera débaptisée pour s’appeler Port la Montagne. Bonaparte, qui a été légèrement blessé, sera promu général de brigade le 22 décembre. Il a juste 24 ans. C’est l’envol de l’aigle comme dit René Raybaud, homme de théâtre de talent et d’expérience qui a bien raison de souligner que tout a commencé à la Seyne.
Le Théâtre Poquelin
Le Théâtre Poquelin existe depuis 1962. Il est connu depuis 30 ans dans les collèges et lycées du Var pour ses tournées scolaires avec ses pièces de Molière. Il créa également le café-théâtre de la porte d’Italie à Toulon et n’a cessé de défendre dans notre région un théâtre populaire, ouvert à tous et notamment aux scolaires. Nul ne doute que ce nouveau spectacle intéressera à la fois les varois et les nombreux touristes présents cet été dans le département. Un peu d’histoire locale, surtout lorsqu’elle se confond avec la grande, fait toujours du bien. Outre les nombreux comédiens Raybaud a su s’entourer de spécialistes comme Jo Dechiffre et Patrick Gabrielli. Ce spectacle est soutenu par la ville de la Seyne sur mer.
Information sur le spectacle qui sera donné le 3 août 21h l’Hacienda forêt de Janas à la Seyne entrée gratuite. Tel de l’Hacienda 04 94 74 72 08.
Et au Théâtre de Fabrégas 20h30 les 21 et 24 août : tel : 06 30 36 73 30
Jean-François Principiano