Bernard Sananès a créé, il y a quelques mois, ELABE, une structure d’Études et de Conseil dont il est aujourd’hui le président. Après quatre années à la tête de l’institut CSA dont il a été le pdg, ce natif de Nice qui a fait ses études secondaires à La Seyne-sur-Mer et Toulon avant de partir à Aix-en-Provence pour ses études supérieures, a décidé au printemps dernier de voler de ses propres ailes. Il sera très présent sur les plateaux télé, dès l’automne prochain, pour commenter l’actualité politique car ELABE réalisera des enquêtes d’opinion sur les candidats aux élections régionales, partout en France. Bernard Sananès gardera cependant un œil pointé avec un peu plus d’acuité sur sa région, la Provence Alpes Côte d’Azur. Sans doute, saura-t-il avant tout le monde si, fin décembre, la PACA basculera à droite, ou au FN, ou restera à gauche. Il nous parle de tout cela mais aussi des sondeurs, des sondés, de la politique et des grands partis dans un entretien qu’il nous a accordé et que vous pouvez écouter dès maintenant en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
VERBATIM
Croire aux sondages :
« Il ne faut pas croire les politiques qui disent, de plateau télé en plateau télé, que les sondages ne les intéressent pas. Ce n’est pas vrai ! »
« Aujourd’hui, on a appris à mesurer le vote FN qui, longtemps, a été un vote non assumé, non déclaré. Et cela posait des difficultés aux sondeurs. »
« Les sondeurs se trompent, mais aussi les journalistes, les grands chirurgiens, les grands dirigeants. Tout le monde fait des erreurs. »
« Les sondages sont aujourd’hui un des éléments de la vie démocratique. Je comprends que des gens ne soient pas d’accord, je le regrette, mais c’est comme ça. »
« Les sondages sont un élément très important de la dynamique médiatique. Les médias font du sondage un élément du débat politique. »
« Un sondage n’est pas une prédiction, un sondage ne dit pas l’avenir, il dit aujourd’hui ce qui est photographié dans l’opinion. Il faut prendre les sondages pour ce qu’ils sont. »
Le match Les Républicains/Front national aux Régionales :
« On ne voit pas ce qui éviterait à la gauche une nouvelle défaite. Sauvera-t-elle deux ou trois régions ou sera-t-elle rayée de la carte électorale de France ? C’est plus difficile à dire. »
« On verra si la stratégie de Nicolas Sarkozy vis-à-vis du FN est payante. Est-ce que Christian Estrosi sera en tête au premier tour ou pas ? Ce sera un événement à suivre, très important pour le débat national. »
« Marion Maréchal-Le Pen est testée très haute dans les sondages et on n’a pas constaté d’impact de la division familiale. »
La gauche en arbitre :
« On connait les triangulaires en PACA depuis longtemps. En décembre prochain, la France entière sera une triangulaire. »
« La victoire au second tour, a priori, ne semble pouvoir se jouer qu’entre Les Républicains et le Front national. La gauche détient la Région PACA mais ne semble pas, aujourd’hui, en mesure de refaire son retard. »
« La clé du succès de Christian Estrosi ou de Marion Maréchal Le Pen réside dans l’attitude de l’électorat de gauche en PACA. »
