Professeur de médecine, généticien reconnu, essayiste, président de la Ligue contre le Cancer, Axel Kahn s’est donc éteint, le mardi 6 juillet, en regardant la mort en face. Il avait annoncé lui-même l’échéance prévue, avec une sérénité, une conscience de l’inéluctable, une élégance, qui forcent le respect. Car si tous les hommes qui viennent au monde savent qu’un jour viendra la fin, bien peu sont capables d’affronter cette réalité : l’Homme est un être mortel.
Certains mettent leurs espérances dans les religions : mourir, oui, mais avec un « après ».
Axel Kahn, en bon scientifique, était agnostique.
C’est donc avec la seule force de sa pensée, de son travail, de son amour des autres, d’une vie riche en expériences multiples – il s’est même engagé au Parti Socialiste, et a perdu une élection qui l’opposait à François Fillon – que le Professeur Axel Kahn a accepté de perdre une bataille contre le cancer. Mais il a offert à tous ceux qui le connaissaient, de près ou de loin, un exemple rare de courage et de dignité.
Nicole Fau
