Au fait … la COP21, c’est quoi ?

0

La France va accueillir et présider du 30 novembre au 11 décembre 2015 la Conférence Paris Climat. C’est une échéance très importante, puisqu’elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement climatique mondial en deçà de 2°C. L’enjeu clé, c’est le financement des politiques climatiques.

Tout au long de l’année, en préparation à la COP21 qui commence demain, les pays ont publiés leurs objectifs. Au sein de l’Union européenne, nous émettons environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre annuelles mondiales. Les objectifs de réduction sont parmi les plus ambitieux avec une réduction d’émissions d’au moins 40 % d’ici à 2030 (par rapport à 1990). Cet objectif est la première étape vers la réduction des émissions.

Un accord crucial pour le monde entier
Nous sommes déjà en train de vivre le changement climatique de notre planète. Depuis 150 ans, nous avons émis tellement de gaz à effet de serre que notre planète se réchauffe. Il faut désormais tous agir pour limiter le réchauffement planétaire mondial à seulement 2 °C d’ici la fin du siècle.

Pourquoi ? Parce que le changement climatique a de nombreuses conséquences, sur la santé, sur les cultures et les forêts, sur la qualité de l’air, sur les écosystèmes, sur la biodiversité… Parce que le changement climatique va augmenter le nombre de périodes de forte chaleur et les événements extrêmes (fortes pluies, inondations, sècheresses). Parce qu’il va réduire nos réserves d’eau douce, le débit des cours d’eau, diminuer l’accès à l’eau potable entraînant le déplacement de nombreuses populations…

Nous devons aujourd’hui nous adapter à ce changement climatique. Comment ? En nous protégeant des événements extrêmes : construction de digues, de murs anti-inondation pour protéger les côtes, relocalisation des commerces et des habitations menacés… En adaptant notre agriculture : utiliser certaines variétés précoces, diversifier les cultures, lutter contre la grêle et les tempêtes en utilisant des filets paragrêles ou en orientant les rangs par rapport aux vents dominants…

Négocier quoi ? L’avenir de la planète… Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, le Giec, la Terre se réchauffe du fait de l’activité humaine. Émissions de gaz à effet de serre (GES), fonte des glaces, acidification et montée des océans… les effets sont déjà visibles. Pour tenter de les limiter, le Giec suggère de limiter le réchauffement en dessous des 2 degrés d’ici à la fin du siècle, prédisant des conséquences dramatiques si rien n’est fait.

La COP21 en 12 chiffres.
1 : 1 mètre c’est l’élévation attendue du niveau moyen des océans à l’horizon 2100 si le réchauffement se poursuit au rythme actuel. Alimenté par la fonte des glaciers comme au Groenland et en Antarctique et par la dilatation thermique des océans le niveau marin a déjà grimpé de 20cm depuis le période préindustrielle.

2 : 2°C Les états se sont engagés à limiter le réchauffement mondial à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle du XIXè siècle. Cette décision a été prise lors de l’accord de Copenhague en 2009. Ce seuil de 2°C estimé comme dangereux par les scientifiques est d’ores et déjà en passe d’être franchi. Au delà de cette limite les rendements agricoles  donc la sécurité alimentaire pourrait être compromis. Les événements climatiques se multiplieront, la hausse du niveau de la mer menacera une partie du littoral. Aujourd’hui nous en sommes déjà à une hausse des températures mondiales de 0,85°C. Sans aucune politique climatique il faudrait s’attendre à un réchauffement de 4,6°C

7,8 : C’est le pH autrement dit le niveau d’acidité que pourrait atteindre l’océan en 2100 si nous n’arrivons pas à réduire nos émissions de dioxyde de carbone. Aujourd’hui à 8,1, le pH des océans est déjà 30% plus acide qu’à l’ère préindustrielle. En se dissolvant partiellement dans l’eau le  CO2 rend les océans plus acides et de très nombreux organismes marins sont sensibles à l’acidité de l’eau. La rapidité de l’acidification en cours est inédite et nul ne sait comment les écosystèmes marins vont s’y adapter.

21 : La COP21 c’est la 21è conférence mondiale sur le climat COP signifie Conférences des parties signataires de la convention cadre des parties sur le changement climatique. Ce texte signé au sommet de la terre sur la conférence de la terre à Rio en 1992 est le principal traité international destiné à lutter contre le réchauffement climatique

30 : 30% c’est la biodiversité qui pourrait être perdue d’ici la fin du siècle si le rythme actuel des émissions de gaz à effets de serre se poursuit. Autrement dit le réchauffement climatique priverait 1/3 des espèces vivantes d’un environnement adapté à leur survie. Sur les 53 200 espèces recensées à ce jour, 12 000 risquent de disparaître si nous ne faisons rien de significatif rapidement. Les espèces terrestres les plus mobiles ont déjà déplacé leur aire de vie de plusieurs centaines de kilomètres vers le nord.

40 : 40% c’est la réduction minimum des émissions des gaz à effet de serre qu’il faut atteindre d’ici à 2050 pour avoir une chance de demeurer sous le seuil critique des 2°C de réchauffement. L’objectif de la communauté internationale est d’arriver d’ici à la fin du siècle à une économie mondiale neutre en carbone, c’est à dire qui émet autant de carbone qu’elle en absorbe.

100 : Milliards de dollars, se sont les fonds publics et privés que les pays riches ont pris l’engagement de mobiliser chaque année d’ici à 2020 pour permettre aux pays en développement de s’adapter au réchauffement. Cette promesse avait été faite lors de la conférence de Copenhague en 2009. Aujourd’hui cette question de financement reste une des clefs pour conclure un accord à Paris.

147 : 147 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus au premier jour de cette conférence qui tentera de sceller un accord universel contre le réchauffement climatique. Un record sur le sol français.

196 : Lors de la COP21, les 196 parties à la convention se réunissent soit 195 pays plus l’Union Européenne. Ils devront s’entendre sur un accord contraignant et universel pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ce nouvel accord doit remplacer dès 2020 le protocole de Kyoto. En vigueur depuis 2005, cet accord ne concernait que les pays développés, mais aujourd’hui les émissions de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevé.

400 : 400ppm C’est la concentration atmosphérique moyenne de dioxyde de carbone le principal gaz à effet de serre émis par l’homme. Ppm signifie parties par million, cela veut dire que sur un million de molécules de l’atmosphère terrestre 400 sont des molécules de CO2. Cela peut paraitre peu mais cette concentration, mais cette concentration était d’environ 270ppm au XIXè siècle

401 : 401 millions c’est le nombre de personnes qui vivent à moins d’un mètre au dessus du niveau actuel des mers Leur habitat aura donc disparu sous les eaux si le rythme actuel du réchauffement se poursuit. La menace est forte plus de la moitié des 20 plus grandes villes de la planète sont portuaires : Miami, La nouvelle Orléans, New York, Amsterdam, Rotterdam, Alexandrie, Abidjan, Bombay, Calcutta, Dacca, Tianji, Tokyo, Nagoya, Osaka-Kobe, Shangaï, Shenzhen, Guangzhou, Ho Chi Minh Ville, Bangkok

2 800 : C’est 2 800 policiers et gendarmes qui seront mobilisés pour que tout se passe bien sur le site du Bourget et dans les alentours.

Réalisable ? Pour réussir le défi climatique, les économies mondiales doivent se détourner progressivement des énergies fossiles (pétrole, charbon…) fortement émettrices de GES. Un véritable choc culturel et financier qui va demander sacrifices et adaptations. Rien n’est donc fait… Mais pour la première fois, les gouvernants ont compris les conséquences de l’inaction passée. Pollutions, coût des catastrophes climatiques, destruction des écosystèmes, assèchement des matières premières, crise des migrations poussent à avancer vers plus de clairvoyance et de solidarité.

Organisation
Le chantier d’aménagement du site de la COP21 au Bourget a démarré le 5 octobre. 80 000 m2 de hall déjà construits vont être aménagés et 80 000 m2 supplémentaires de structures temporaires et réutilisables vont être construits, soit un total de 16 hectares de surfaces aménagées, dans un souci de responsabilité environnementale. Le site accueillera plus de 40 000 participants : 20 000 personnes accréditées, 20 000 visiteurs dans les espaces dédiés à la société civile et plus de 3 000 journalistes. Il s’agit de la plus grande conférence diplomatique jamais organisée en France depuis la signature de la déclaration universelle des droits de l’homme à Paris en 1948.

Compte – tenu des récents événements et afin de ne pas perturber les trajets des habitants de Paris et d’Ile-de-France et d’assurer aux délégations un accès rapide sur le site du Bourget, les mesures nécessaires pour renforcer les réseaux de transports en commun existants durant la Conférence ont été prises, en lien avec les opérateurs de transports concernés. Samedi et Dimanche les transports seront gratuits en Ile de France.

Un problème de principe
En demandant à des entreprises privées de participer financièrement à l’organisation de cet événement, un problème se pose. Quelle est la contrepartie attendue par Renault-Nissan, EDF, Scheider Electric, Ikéa, Association Française des Banques, Engie, LVMH, Michelin, Bolloré, Sanofi, Suez, Google, Carrefour, Philips, 3M, L’Oréal, Colas, Bic … 60 entreprises au Total? Toutes ces entreprises ont une production industrielle qui sera touchée si des décisions trop contraignantes sont ratifiées. Puisque l’enjeu de la COP21 est majeur et que tout le monde s’accorde à le reconnaitre, nos impôts auraient dû suffire à boucler le budget. Car n demandant à ces grandes entreprises de participer financièrement à l’organisation, la COP21 sera financée par des champions français de la pollution, BNP Paribas, EDF et Engie, qui se livrent à « une véritable opération de greenwashing avec la complicité de nos « décideurs », au lieu de s’engager à stopper tout soutien au secteur du charbon (par exemple).

En laissant la possibilité à ces « major-compagnies » d’être dans cette grande bergerie, il restera toujours un doute, celui qu’elles fassent entre le 30 Novembre et le 11 Décembre ce qu’elles font le reste de l’année à savoir du lobbying pour que les décisions prises le soit à leur avantage.

LdG

 

 

 

 

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.