Alstom s’invite à la présidentielle. Joli mois de Mai

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On avait bien dit qu’un Président de la République ne pouvait pas s’improviser acheteur de locomotives et de rames TGV. On le sait désormais. Depuis Octobre on cherche la solution pour que l’Etat paie à la SNCF des engins dont elle n’a pas le besoin immédiat puisque la vitesse sur Marseille Bordeaux sera réduite et que, en conséquence les couts d’exploitation vont augmenter.  La SNCF ce sont des métiers où le professionnalisme est important, que ce soit les conducteurs de trains, les aiguilleurs, les commerçants, les responsables de la maintenance ou les chefs de Gares, cela nécessite une expérience, et les personnes du matériel roulant ne dérogent pas à cette règle. Il faut régler la question avant Mai, le joli mois de Mai, et tout reste à faire pour ne pas voir la procédure choisie remise en question, rien n’est impossible, bien sûr, mais il vaut mieux suivre les règles ! la commande de matériels roulants, ce n’est pas si simple, c’est préparé, c’est du long terme, et il n’est pas interdit d’être compétent pour décider.

Bien sûr, si cette décision a dû être prise, c’est pour sauver Belfort, mais là il fallait y penser avant, c’est-à-dire quand Alstom énergie a été cédé à General Electric. L’idée qu’en effeuillant les deux tiers de la marguerite Alstom on allait permettre au tiers restant de conserver tous les sites industriels était une sottise. Il fallait donc conserver l’intégrité de la compagnie, et là tous les responsables politiques ont déserté le combat jusqu’au mensonge d’Etat final sur le « partenariat » entre Alstom et General Electric. Le partenariat, c’est 50/50, lorsque l’on fait du 51/49 et que l’on prévoit dans les textes la façon dont seront vendus les 49% on cède la propriété, en deux fois, mais on la cède ! Par conséquent désormais lorsque l’on parle de la filière nucléaire française et de la filière énergies nouvelles française on ment encore. General Electric a racheté pour une bouchée de pain les turboalternateurs Arabelle d’Alstom qui étaient des merveilles mondiales et qui étaient un point fort fondamental de la filière, quant aux investissements payés par l’Etat dans les énergies nouvelles, ils sont aussi chez les Américains qui sont devenus sceptiques sur leur intérêt. Tous les candidats vont avoir à résoudre les problèmes de ces deux filières et sont restés sans voix lors du drame national de leur abandon. Chacun dira que c’est l’autre, peu importe, maintenant il faut reprendre en mains la politique industrielle énergétique et ce que l’Etat a défait, il faut le refaire.

Mais il faut aussi parler du troisième domaine de l’Alstom historique, la construction navale avec les Chantiers de l’Atlantique, des installations uniques en Europe qui ont été cédées aux Norvégiens en 2005 avec tambours et trompettes, lesquels ont appelé les Coréens qui n’étaient pas membrés pour faire marcher tous leurs achats. Ils ont fait faillite, et c’est désormais la justice coréenne qui décide de la dévolution des 70% d’un des deux piliers de la construction navale française. Il est bien clair que ceci est contraire aux intérêts de notre pays, et que puisque l’Etat a failli en 2005, c’est encore à lui qu’il convient de faire appel pour réparer. Cela tiendra-t-il jusqu’à Mai, joli mois de Mai, et ne faut-il pas une mobilisation des candidats pour arrêter la pendule ou, du moins la retarder. C’est notre Bien Commun à la gestion duquel ils aspirent, il serait fondé de les voir exprimer leurs vœux aux responsables actuels éphémères en toute hypothèse.

Quand on rajoute sur le deuxième sujet l’inconnue (sur l’investissement nucléaire en Grande Bretagne) du Brexit et de Madame May (joli mois de May), on s’aperçoit que le dossier Alstom s’est invité tout seul dans la campagne présidentielle même si, visiblement, on essaie d’orienter l’opinion sur d’autres sujets à l’importance illusoire. Ces trois dossiers qui illustrent une politique de désindustrialisation massive, sont essentiels pour notre survie collective, ils nécessitent une affirmation politique suivie d’une prise de contrôle, même temporaire, de l’Etat, car le désordre qu’il a lui-même créé doit être financé pour arrêter le désastre.

Comme on le voit il ne faut pas se tromper car cela coute très cher à la collectivité, corrigeons la trajectoire pour préparer ensuite la réindustrialisation du pays.

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