Allemagne 4 France 1 : Les deux pays face à la crise du covid 19

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« Pendant le match de foot la  France fait le spectacle, mais à la fin c’est  toujours l’Allemagne qui gagne ». Cette boutade qui circule dans les stades s’est aussi vérifiée  à l’ occasion de  la crise sanitaire du covid 19.

Comparons. Il y a eu  en Allemagne quatre fois moins de morts dus au Corona virus qu’en France. Les allemands n’ont pas connu  les attestations de circulation, ni les amendes, ni les ridicules déclarations guerrières, ni les  mensonges avérés, ni les hésitations lamentables, ni  le manque de lits de réanimation, ni l’hécatombe dans les maisons de retraite, ni la mise en panne de son économie… En somme, une gouvernance meilleure et au bout du compte un exécutif sorti renforcé alors qu’en France la méfiance et le doute se sont installés et sans doute pour longtemps… Pourquoi ?

Le poids de l’inconscient collectif
La réussite allemande s’explique par  des bonnes décisions et un inconscient collectif responsable. Pays fédéral, l’Allemagne compte un nombre important de PME qui ont joué le jeu des tests à outrance dès le début ce qui a permis d’isoler très vite et d’une façon systématique les malades. Autre bonne décision, lors des premières annonces, la chancelière s’est appuyée sur les Länder dont relève la gestion de la santé et qui ont su préserver une infrastructure sanitaire solide, les incitant à moduler la parade selon les diverses intensités de contagion.

Christian Drosten, Le virologue qui a conseillé Merkel

Elle a su anticiper en écoutant les conseils d’un scientifique éclairé. Mais surtout Merkel a  fait appel à la responsabilité de chaque citoyen, sans discours pompeux, sans le côté péremptoire,  condescendant et paternaliste de Macron. A la même époque,  de leur côté, les français en était encore à voter pour valider l’usage du 49,3 sur la réforme des  retraites…

Le comportement des dirigeants français est marqué  par l’inconscient collectif d’un pays centralisateur, tandis que l’Allemagne par celui d’un pays fédéral.

Dans cette affaire  en France tout a été autoritaire. La Constitution française de 1958 est l’héritage du pouvoir centralisateur des rois. De Gaulle se méfiait du Parlement. Dans la Macronie le pouvoir exécutif n’est plus limité par le pouvoir législatif. Entre le désir  arrogant « jupitérien » et le peuple il n’y a plus de barrières.

Le poids des deux conceptions du citoyen.
Depuis la Vème République les lois constitutionnelles protègent la République une et indivisible. En Allemagne,  la Constitution fédérale issue de l’expérience du IIIème Reich protège le citoyen. C’est toute la différence. La France est forte pour les discours pompeux, l’Allemagne excelle  dans l’action pragmatique. Lorsque Macron s’adresse aux  français on dirait un petit prof qui fait  la leçon  à ses élèves. On sent que le discours est faux. Il veut simplement qu’on lui obéisse. Il joue un rôle. Merkel   au contraire s’adresse avec respect et humilité au peuple des citoyens allemands. Elle est naturelle et sincère. Encore une fois l’Allemagne était en avance d’une guerre !

Prenons  quelques exemples qui découlent de ces deux visions constitutionnalistes. En France lors du confinement c’est l’agent des forces de l’ordre qui jugeait de la validité du déplacement. En Allemagne pas d’attestation, pas d’amendes, pas d’état d’urgence, pas de rodomontade, pas de dramatisation ni d’injonction sanitaire. Simplement l’appel à  la responsabilité. En fin de compte, l’Allemagne est apparue plus démocratique que la France. La France soit disant le pays des droits de l’homme ! Des belles paroles ! D’ailleurs, les juristes vous diront tous  qu’une proclamation signifie en fait que la valeur que l’on veut promouvoir n’est pas si profondément assimilée que ça. A quoi sert de proclamer  aux yeux du monde  ce qui devrait aller de soi ! L’Allemagne  reconnaît simplement la dignité de l’homme alors que la France  se complait dans des discours abstraits. Macron est le digne continuateur de cette lignée bavarde, prétentieuse et inefficace.

En conclusion l’Allemagne sort renforcée de la crise alors que la France doute de ses dirigeants. On se souvient de la phrase de Michelet, « le plus grand défaut des français c’est de toujours douter de ceux qu’ils ont choisi comme gouvernants. » Ont-ils tort vu le score ?

Jean-François Principiano

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