Alexeï Volodin, Henri Demarquette au château de la Moutte

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Duo de Prestige à Saint-Tropez dimanche 11 août 21h
La commune de Saint-Tropez a une image particulière dans l’inconscient collectif du département, lieu de concentration des millionnaires et des parvenus, Golfe-Parc à Yachts ostentatoires, stockage de villas somptueuses, fruits de toutes les exploitations et inégalités sociales… En France les riches ont mauvaise réputation. Sauf pour les banques internationales. Il y a quarante ans au cours d’une conférence, malgré mes réticences,  j’ai fait la connaissance d’une famille qui avait racheté un lieu hanté par les fantômes  de Franz Liszt, de sa fille Blandine et d’Émile Ollivier ministre de la dernière époque de  Napoléon III.  Cette famille Troisier de Diaz aimait la musique. Ils m’invitèrent à découvrir le lieu dont ils voulaient faire un festival (un des premiers dans les années 70). Je fus conquis.

Un peu d’histoire d’un lieu atypique
Remontons le temps. Vers 1856, un riche bourgeois, Martin de Roquebrune fit construire à Saint-Tropez (à cette époque un modeste village) un château à deux tourelles appelé Château des Salins. En 1860, Émile Ollivier et sa première épouse, Blandine, fille de Liszt, achetèrent la demeure et y entreprirent d’importants travaux d’agrandissement.

Ils firent notamment ajouter deux ailes en retrait, l’une à l’Ouest, pour y loger la bibliothèque et l’autre à l’Est, pour disposer d’une vaste salle à manger. Enfin pour loger son père, Émile Ollivier fit construire, à l’Est, une longue bastide d’inspiration toscane qu’il fit relier à la maison principale par une galerie à arcades. Le jardin propose de très belles collections de palmiers (à voir notamment une superbe palmeraie de phœnix), de magnolias et de cyprès chauves plantés dans la seconde moitié du XIXème siècle. En décembre 1998, le Conservatoire du Littoral a reçu le château en donation de Mme Annette Troisier de Diaz, petite fille d’Émile Ollivier. L’ensemble, parc et jardin, est inscrit depuis  à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

Des invités de prestige
Cette famille,  qui avait les moyens et les relations mondaines, avait pris l’habitude d’inviter les plus grands noms de la musique classique d’alors : Rubinstein, Cziffra, Menuhin, Arrau, Milstein, Casadesus…Le haut du gratin. Des cachets pharaoniques. C’était une autre époque. La culture ayant peur du vide, l’aventure continua. Elle continue toujours même si l’exceptionnel a fait place à la qualité supérieure, ce qui est déjà pas si mal. Jean-Philippe Audoli lui-même descendant d’une dynastie de musiciens dont le grand père dirigea le conservatoire de Marseille  ou je fis mes premières armes, en assure la direction artistique avec ferveur. Chaque  année, les Nuits musicales du château de la Moutte perpétuent la volonté des initiateurs. Et la bonne musique y trouve son compte. Seul cela importe.

Alexandre Volodin

Cette année on peut signaler dans le riche programme du  festival, dimanche 11 août 21h , le duo Alexeï Volodin et André Demarquette qui interpréteront  de Brahms, le Scherzo en do mineur, de Rachmaninov, Vocalise op.34, de Chostakovitch, la  Sonate pour violoncelle et piano en ré mineur op.40, de Chopin, Polonaise, Nocturne, Barcarolle op.60 Etudes et Scherzo n°2 op.31.

Les mélomanes exigeants s’y retrouveront sans doute avec plaisir d’autant qu’

André Demarquette

joue sur un violoncelle historique fabriqué par Stradivarius en 1725… (sa valeur représente celle d’un appartement de luxe au centre de Manhattan…)

Pour tout renseignement Château de la Moutte Domaine Émile Ollivier 133, Chemin de la Moutte Saint-Tropez et sur le site  https://lesnuitsduchateaudelamoutte.com/fr/festival

Jean-François Principiano

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