« Ils essaient de faire en sorte que les intellectuels évitent de poser des questions. Nous allons les interroger. Nous avons vu ce qu’est la prison. Si nécessaire, nous y retournerons. Ils doivent revenir à l’État de droit. Nous n’avons pas peur. »
Déclaration d’Ahmet Altan hier soir, après 1138 jours derrière les barreaux.
Lundi 4 novembre 2019, à l’issue d’un nouveau procès, la 26ème Haute Cour Pénale d’Istanbul a ordonné la remise en liberté du journaliste et écrivain Ahmet Altan ainsi que celle de la journaliste et auteure Nazli Ilicak, après l’annulation d’une première condamnation à la prison à vie.
La Haute Cour Pénale d’Istanbul les a condamnés respectivement à dix ans et demi et à huit ans et neuf mois de prison mais a demandé leur libération sous contrôle judiciaire en raison des trois années qu’ils ont déjà passées derrière les barreaux.
Accusés d’être impliqués dans la tentative de coup d’État de 2016, Ahmet Altan et Nazli Ilicak avaient été condamnés en 2018 à la prison à perpétuité.
Mais le 5 juillet dernier, la Cour Suprême de Turquie a annulé cette condamnation à vie, estimant que les deux écrivains n’auraient pas dû être jugés pour tentative de putsch, mais pour avoir « aidé un groupe terroriste », un chef d’accusation passible d’une peine d’emprisonnement plus faible.
La Haute Cour Pénale d’Istanbul a également acquitté le journaliste Mehmet Altan, le frère d’Ahmet Altan.
Je ne reverrai plus le monde
Textes de prison
Traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes
Parution en librairie le 4 septembre 2019
Éditions Actes Sud
Un livre de résistance exemplaire.
Ce livre est publié en Allemagne, en Espagne et en Italie mais pas en Turquie pour l’instant. La présente édition est néanmoins traduite d’après le manuscrit turc.
D’Ahmet Altan, les éditions Actes Sud ont publié Comme une blessure de sabre (2000) et L’Amour au temps des révoltes (2008).