Jeudi 24 janvier dans la Salle Benoîte Groult du Park Hôtel à 14h 30, dans le cadre de son cycle Philosophie et interrogations contemporaines, l’UTD propose une conférence-réflexion intitulée : L’inconscient déchiffré : Quel bilan pour la psychanalyse 80 ans après la mort de Sigmund Freud ? par Philippe Granarolo.
Une pensée en héritage
Disciple de Schopenhauer (plus encore que de Nietzsche), Freud a été un incontestable philosophe. Il est incompréhensible sans cette filiation, n’en déplaise à certains psychanalystes. 80 ans après sa mort, un bilan objectif se doit de prendre en compte sa place en tant que penseur, par-delà la dimension psychologique du père de la psychanalyse. Cette conférence évoquera donc le noyau philosophique de la théorie freudienne.
Une vie au service d’une idée
À la mort de son père Freud entreprend de « s’auto-analyser » grâce à la correspondance soutenue qu’il entretient avec son ami, le docteur Fliess. Il met alors progressivement en évidence, à partir de ses propres souvenirs et de ses propres rêves, le principe de refoulement, le complexe d’Œdipe, la théorie du transfert, puis, celle de l’interprétation des rêves avec un ouvrage éponyme, qui paraît en 1900.
Il y décrit pour la première fois le concept d’association libre, l’un des principes fondamentaux de la psychanalyse. L’idée : le patient doit exprimer spontanément tout ce qui lui passe par l’esprit.
En 1902, Freud est nommé professeur titulaire à l’université de Vienne. Trois ans plus tard, il publie le Cas Dora, la première narration d’une analyse, ainsi que Trois essais sur la théorie sexuelle, dans lesquels il expose sa théorie sur la place de la sexualité dans le développement de la personnalité.
La théorie freudienne s’exporte
Autour de lui, se forme un groupe de sympathisants, dont Carl Gustav Jung, psychiatre et essayiste suisse, fondateur de la psychologie analytique. Les deux hommes se rencontrent en 1907 et entretiennent une correspondance. Mais très vite, des divergences apparaissent entre eux. Jung remet en cause l’approche analytique et l’élaboration freudienne de la structure de l’inconscient. Dans les années 1910, ils se séparent.
À la même époque, la psychanalyse s’exporte outre-Atlantique, quand Freud est invité par le professeur Stanley Hall, philosophe et psychologue à la Clarck University, aux Etats-Unis. Il y fera de nombreux adeptes. En 1920, Freud écrit Au-delà du principe de plaisir. Un autre ouvrage majeur qui théorise les pulsions de mort (Thanatos) et de vie (eros) qui cohabitent dans chaque être, défini par le Moi, le Ca et le Surmoi. (Photo)
Sa renommée est telle qu’il échappe à la déportation (et non pas ses sœurs).
Il meurt à Londres en 39 dés suite d’un cancer à la mâchoire.
Avec sa verve et son autorité Philippe Granarolo fera l’inventaire des idées de Freud en ce début d’année anniversaire de sa mort. A ne pas manquer.
Jean François Principiano
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