« Merci à la CJR pour son enquête au nom
des 170 000 morts du Covid-19 »
« Les juges et l’assassin » Ed Flammarion
Gérard DAVET et Fabrice LHOMME
Février 2025
Ils ont révélé les dessous de l’enquête de la CJR (Cour de Justice de la République) sur la gestion de la crise sanitaire du Covid-19 lors des six premiers mois , une formidable enquête politico-judiciaire qui aurait dû rester cachée à jamais.
Documents à l’appui d’une faillite d’état, le livre enquête : « les juges et l’assassin » par Gérard DAVET et Fabrice LHOMME est une bombe au coeur du pouvoir et pour nos concitoyens. Les familles des 170 000 victimes du Covid-19, dont les nôtres et nos proches, apprécieront la violence des révélations faites au grand jour par la CJR à travers les auditions des plus hautes personnalités de l’État en responsabilité de la gestion de la crise sanitaire.
Que ces journalistes du Monde Gérard DAVET et Fabrice LHOMME soient remerciés au nom de toutes ces familles endeuillées et pour le rappel de tous ces drames humains pour lesquels il n’y aura jamais d’hommage et de deuil pour la nation contrairement à ce qu’annonçait le 14 Avril 2021 Gabriel ATTAL porte-parole du gouvernement et futur premier ministre, comme s’il fallait effacer par tous les moyens cet épisode tragique de la pensée collective et des mémoires.
Il y a quelque chose de fascinant et d’hallucinant dans ces révélations au coeur du pouvoir, elles vont marquer les esprits et choquer les consciences, c’est certain. « De toutes les affaires couvertes aucune autre n’avait autant d’intérêt public de par son impact direct sur nos concitoyens et restera à jamais inscrite dans l’histoire avec ses 170 000 morts » écrivent les auteurs sans compter les autres conséquences non encore établies du Covid long.
Nous faisons partie avec l’AMUF de celles et ceux qui ont sollicité la CJR par devoir et en leurs mémoires. L’Histoire retiendra pour toujours ses morts et ses drames humains parmi nos soignants, sans oublier le Docteur Eric LOUPIAC de notre Association tombé au front avec tous lors de la première vague du Covid-19 et sans protection, sans jamais oublier non plus nos proches, parents et amis disparus.
Trois magistrats saisis de l’affaire du Covid-19 ont passé de longues semaines à analyser de nombreux documents et éléments riches d’enseignements. Ils découvrent une crise inédite au coeur de l’État, inédite mais loin d’être imprévisible, la preuve pendant des années le pays s’y était préparé, mais c’était avant ! Avant le grand désarmement responsable.
51 rapports, plans d’actions, et circulaires produits entre 2001 et 2019 devaient préparer le pays en cas de pandémie, en vain. La gestion et le maintien des stocks stratégiques de masques de protection détruits et non renouvelés dans des logiques comptables et d’économie en est tout le symbole.
« La CJR n’autorise aucune constitution de partie civile, les plaignants et les victimes et proches pas plus que leurs avocats n’ont accès à la procédure, comme s’il fallait s’assurer que jamais personne ne sache ce qu’il se trame dans les alcôves du pouvoir lorsqu’il est soupçonné d’avoir fauté » écrivent les journalistes.
Dans la période de crise majeure que nous traversons et qui acte de manière inédite dans l’histoire la fracture et la rupture de la confiance en la parole politique et publique, deux événements majeurs resteront gravés à jamais : La crise sanitaire du Covid-19 et les informations portées ici dans ce livre par la CJR et dont nous devons toutes et tous prendre connaissance et le TCE (Traité de constitution européenne) de 2005 rejeté par les Français et inversé en 2008 par le traité de Lisbonne sans nouvelle consultation démocratique.
Ces deux événements majeurs actent un bouleversement profond au sein de notre démocratie et signent pour longtemps la rupture avec nos gouvernants.
Plus d’un million de pages, plus de 25 000 cotes, Mails, SMS, rapports, notes, interrogatoires, scellés, croquis et un sentiment de vertige à la constitution de ce dossier judiciaire de la CJR est ici résumé et porté à la connaissance du public et sauvé de l’oubli et du classement aux archives pour toujours.
Alors que tous les services d’Urgences de France vivaient depuis 2019 une crise sans précédent à travers des mouvements de grèves pour alerter de l’état de rupture atteint au sein de notre système de santé et relayé en Septembre 2017 par le rapport du Sénat, la Ministre de la Santé, Agnès BUZYN lors d’une conférence de presse , le 21 Janvier 2020 , soit trois semaines après le déclenchement de l’alerte, se risquait devant la nation :
« Nous sommes prêts ! Notre système de santé est bien préparé, le risque d’introduction du virus en France est faible mais non exclu ! ».
C‘est faux ! La CJR qui auditionne sans relâche découvre tout l’inverse. Le Professeur Jean François DELFRAISSY Président du Conseil Scientifique auprès de Président MACRON avoue : « Nous n’étions pas suffisamment préparés pour une pandémie, non ce n’était pas imprévisible ! » tout comme plusieurs notes prophétiques de hauts responsables qui alertaient dans ce sens depuis des années. « Nous étions tous conscients qu’en cas de crise nous ne saurions pas faire face, nous pouvions gérer qu’une crise sanitaire à hauteur de celle des pizzas Buitoni » avoue François BOURDILLON le Directeur de SPF ( Santé Publique France ) , le bras armé du ministère de la santé pour les crises.
Ce que nous découvrons dans ce « livre enquête » dépasse parfois pour les soignants que nous sommes et familles endeuillées les limites de l’acceptable et nous conduit à comprendre le pourquoi de ce niveau de défiance et de perte de confiance jamais vécu à l’égard de notre monde politique et de nos dirigeants.
Le malheur de l’histoire, parce qu’il ne peut y avoir d’ironie, est que le « soldat » BUZYN, Ex Ministre de la Santé qui a été sacrifié, aura joué au final le rôle de lanceur d’alerte, comme les médecins Urgentistes qu’elle ignorait quand ils sollicitaient les Directions, ARS, et Ministères, son Ministère, en vain : La CJR comme nous tous garderont en tête sa remarque glaçante inscrite dans la procédure d’enquête et adressée à Édouard PHILIPPE premier Ministre et au Président de la République : « Derrière vos décisions, ce sont des gens qui vont mourir, le discours du Président de ce soir est incohérent. Faites de la politique et prenez vos responsabilités ! ». Elle résume de manière dramatique l’enjeu, les 170 000 morts, certainement plus, sans parler des souffrances et dégâts humains à vie, et les séquelles non connues du Covid long.
Les soignants découvrent aussi à travers la CJR et les éléments d’enquête des six premiers mois d’épidémie, le déni, les mensonges, les luttes d’égos, de pouvoir, d’ambitions politiques et de trahisons, de protection et de transferts de responsabilités non assumées au service d’intérêts particuliers et de carrières politiques plus que pour l’intérêt général et les conséquences sanitaires avant que la panique ne s’empare de tous.
On découvre aussi les méandres des couches administratives, l’absence de coordination, la frustration des Préfets qui savent gérer les crises depuis toujours, les ordres et contre ordres, voire la méconnaissance des stratégies de gestions de crises et de connaissance des grandes lignes organisationnelles au plus haut niveau. La Ministre Agnès BUZYN demande à son DG santé ce qu’est le Plan ORSAN REB (Organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles et risques épidémiques et bacteriologiques ). Surréaliste !
Les familles qui témoignent leurs souffrances et leurs peines à vie devant la CJR ne se font pas beaucoup d’illusions et ont peu d’espoir. Toutes redoutent le jeu des pressions et influences politiques sans parler du temps qui brouille les mémoires et parfois efface les scandales. Beaucoup ne souhaitent qu’une seule chose, la reconnaissance de leurs morts, ils ne veulent pas d’indemnités mais juste que les gens qui ont été élus pour diriger le pays en responsabilité, rendent des comptes et assument leurs responsabilités au lieu de les fuir.
Les attitudes et stratégies de défenses des ministres attendues en pareilles circonstances n’ont pas été à la hauteur de leur rang et ont été lamentables disent les familles : « C’est la fatalité d’une pandémie », « Nous avons été meilleurs que d’autres pays », « on a limité la casse » sans compter la litanie des chiffres et des statistiques sur les décès, froides, robotiques, automatiques sans aucune humanité ni empathie …..
Les pires des révélations pour les familles seront certainement celles qui montrent qu’il y a eu entrave à la manifestation de la vérité notamment durant l’enquête parlementaire truquée avec la liste des questions transmises la veille pour éviter de mettre en difficulté une ministre qui choisit ses questions, des mensonges sous serment devant des juges, des vérités interdites dictées au plus haut niveau de l’état en exigeant que tous soient « alignés » sur un devoir de silence, une volonté manifeste de manipuler l’opinion publique et le tout révélé au grand jour devant la nation qui semble sortir du réel et d’une démocratie digne de ce nom.
Les familles vont découvrir aussi les stratégies de diversion et de communication à travers les changements de « Doctrines » où il ne faut plus valider l’utilité des masques pour tous mais que pour les soignants car les stocks ont disparu. Les mots « pénurie » et « rupture » sont interdits, on parle de « tension » pour cacher la mission « destruction » des masques en pleine crise sanitaire.
Que penser aussi des révélations portées sur la Présidence de la République qui refusera d’aider la CJR dans le déroulement de son enquête qui instruit pour obtenir devant la nation et les familles endeuillées, la vérité et la transparence .
L’état a failli et s’est désengagé du renouvellement des stocks de masques de protection pour faire des économies est une des leçons majeures de la CJR. La nouvelle Doctrine du transfert des Stocks de masques sous la responsabilité des employeurs n’est connue de personne, ni des employeurs ni même de la Ministre de la Santé. Invraisemblable, hallucinant.
La CJR a clôturé son enquête le 28 novembre 2024, les réquisitions du Procureur Général de la cour de cassation sont attendues pour 2025, sans doute un non-lieu annoncent les journalistes du monde, ainsi sauf réel coup de théâtre il n’y aura jamais de procès dans l’affaire du Covid-19. Pas un mea culpa non plus, pas un pardon, pas une demande d’excuses, ni de simple regret, là où nous continuerons, nous, à demander pardon sur les tombes des nôtres.
La CJR à l’immense mérite d’avoir mis au jour des failles béantes dans l’appareil sanitaire français sur lesquelles la gestion erratique du Covid a jeté une lumière crue. Ils ont aussi dégagé des responsabilités. Aux cinquante rapports et notes avant l’irruption du Covid-19 qui alertaient les autorités politiques du délabrement sanitaire en cours se rajoutent plus de vingt nouveaux rapports ou Retex rédigés après la crise qui établissent que l’État a fauté par incompétence et/ou impréparation.
Les faits sont là en dépit des cris d’orfraie des ministres et autres responsables mis en cause, certes l’autorité judiciaire ne doit pas se substituer au pouvoir politique, mais il a le droit de lui demander des comptes lorsqu’il est soupçonné d’avoir fauté, comme le demandent les familles.
« Ce n’est pas parce qu’une enquête judiciaire se conclut par un non-lieu qu’elle a échoué ou qu’elle a été inutile, mettre à jour les dysfonctionnements des instances dirigeantes sanitaires est salutaire à condition que les responsables de l’État français en tirent les enseignements et là est certainement au vu du présent le symbole de l’inacceptable et de l’inexcusable » poursuivent les auteurs du livre.
« Nous sommes prêts » était un mensonge d’État. Avons-nous tenu compte des leçons du Covid et de ses drames, de ses 170 000 morts aujourd’hui ?
« C’est pire qu’avant » avouait Agnès BUZYN lors de l’épisode de tension de l’été 2023 au sein des services d’Urgence de France, l’hiver 2024 et ce début de 2025 avec le déclenchement de Plans Blancs dans plus de 87 hôpitaux publics pour affronter l’épidémie de grippe hivernale, ne peut pas la désavouer et rajoutera de la colère au jugement sévère de l’histoire.
L’affaire du « sang contaminé » en 1991 avait été confrontée au même jugement, «Responsable mais pas coupable» la CJR avait relaxé en 1999 l’ancienne ministre socialiste Georgina DUFOIX et son premier ministre Laurent FABIUS.
Vingt-cinq ans plus tard , l’histoire se poursuit.
« Tout ça pour ça » écrivent les auteurs avec le non-lieu probablement attendu en 2025 pour les Ministres mis en cause, certes, mais rien ne parviendra à effacer le détestable sentiment d’impunité et de protection des élites entre elles, ni le cruel sentiment d’injustice pour les 170 000 familles de victimes qui sont aussi les nôtres.
« L’histoire les jugera sévèrement, très sévèrement ! » ne cessent de prévenir nos familles, ils auront échappé aux condamnations sur le plan pénal et juridique mais pas sur le plan démocratique, les urnes ont apporté leur jugement lors des dernières élections législatives. Les carrières et les ambitions politiques de certains ministres ont été interrompues à jamais là est aussi le jugement qui compte le plus et qui apaise.
Le temps de la CJR et des Ministres est passé, vient maintenant celui de la juridiction de droit commun, celle du TJP, Tribunal Judiciaire de Paris qui va poursuivre et prendre le relais de ce dossier et des plaintes avec la recherche en responsabilité de nombreux acteurs dont certains déjà entendus par la CJR, les attentes des familles n’ont pas changé, leurs espoirs en la justice lors de cette nouvelle phase judiciaire est restée la même et entière. Les responsables vont ils assumer leurs responsabilités, être mis devant ces responsabilités et enfin rendre des comptes ?
« Bien sûr qu’on s’est trompés » restera la seule attitude courageuse et rare devant les juges, celle de Benoit RIBADEAU-DUMAS bras droit d’Édouard PHILLIPE à Matignon, puisse l’avenir offrir à notre pays des personnalités à son image pour retrouver la confiance perdue car les experts annoncent d’autres cataclysmes sanitaires inéluctables à venir.
« La France sera t-elle cette fois prête à y faire face ? »
« Le culte du déni et de l’irresponsabilité qui ont régné au sommet de l’État lors du Covid, sans parler des multiples alertes connues et ignorées les années précédentes, permettent d’en douter sérieusement » concluent les auteurs.

Tribune dédiée
au Docteur Eric Loupiac , a son épouse et à ses enfants
à nos soignants, nos proches et nos familles
à toutes les familles des 170 000 morts du Covid
Dr Vincent CARRET
AMUF