Concert de la Camerata Vocale sous la direction d’Adèle Pons
La Camerata Vocale de Draguignan propose le 21 juillet un voyage musical au XVIe siècle lors de la conquête du Nouveau-Monde. Cette aventure intitulée du nom des trois caravelles de Colomb Niña, Pinta Y Santa Maria nous montrera comment les polyphonies se sont adaptées à la culture locale et comment s’effectua le mélange des genres entre le baroque européen et les rythmes tropicaux. Dépaysement sonore garanti.
Adèle Pons excellent chef de chœur, proposera aussi des arrangements conçus spécialement pour l’occasion ; du baroque devenant de la bossa nova, de la bossa nova devenant une œuvre chorale ! Il est certain que la musique est un réceptacle d’influences et le climat, les rythmes, les chants populaires l’ont toujours influencé. Dont acte.
L’histoire d’un transfert culturel
Depuis l’arrivée des conquistadors, fin du XVe siècle, le continent est divisé en vice-royautés, disposant chacune d’un gouvernement propres mais, toutes dépendant de l’Espagne. La musique fut introduite sur le nouveau continent par les missionnaires franciscains d’abord, puis par les dominicains, les augustins et enfin, les jésuites. Elle occupe une place prépondérante dans la conversion des Indiens car, dans leur culture, la musique était absolument indissociable du culte. Dès les années 1520, les indigènes sont donc incorporés à des chorales où ils mènent une carrière de musiciens professionnels ; l’apprentissage est très strict mais, en contrepartie, ils bénéficient d’avantages considérables, comme l’exemption d’impôts par exemple. Les chanteurs sont toujours accompagnés d’instruments et, aux côtés des instruments occidentaux, on trouve également les instruments traditionnels comme par exemples les bajunes, sorte de grandes flûtes de pan. Sous l’impulsion de deux maîtres de chapelle, Juan Garcia de Zespedes, puis Gaspar Fernandez (1566/1629), la cathédrale de Puebla va connaître un siècle resplendissant en mélangeant les influences. D’un esprit plus dynamique et innovateur qu’à Mexico, les genres nouveaux se développent avec à peine quelques années de décalage avec le vieux continent. Le villancico, dérivé espagnol du virelai médiéval, basé sur le principe des couplets (coplas), reliés par un refrain (estrebillo), devient le genre musical caractéristique du nouveau monde.
Art presque populaire, il était chanté en langue profane, voire en dialecte local et contenait des éléments empruntés au théâtre sur des sujets religieux.
Pour rester fidèle a cette tradition le chœur de la Camerata Vocale, dirigé par Adèle Pons, sera accompagné de sept instrumentistes professionnels. Viva mexico !
Jean François Principiano
Concert de la Camerata Vocale de Draguignan 19h30 Chapelle de l’observance 31 Rue de la Ménudière, 83300 Draguignan. Entrée Libre
Adèle Pons chef de chœur
La Camerata Vocale de Draguignan
Vidéo https://www.youtube.com/watch?v=XIaj0C5OuBQ