30 ans après Tchernobyl, la santé publique en question

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30 ans après Tchernobyl, la France a-t-elle à nouveau préféré l’industrie nucléaire à la santé de plus de 500 millions d’Européens?
Discrètes négociations autour d’un projet sans fondement scientifique
Depuis plus d’un an, les représentants des 28 Etats membres de l’Union européenne débattent, au sein du groupe QUESTIONS ATOMIQUES, des limites de contamination radioactive applicables à nos aliments en cas d’accident nucléaire: à partir de combien de morts et de malades, l’impact sanitaire sera-t-il jugé suffisamment élevé pour justifier l’interdiction de commercialisation et les coûts d’indemnisation des agriculteurs et éleveurs concernés?

Le projet de règlement élaboré par la Commission européenne prévoit le maintien des limites de contamination excessivement élevées adoptées en 1987-1989 sous la pression de la France. Il est d’autant plus impératif de revoir ces limites à la baisse que depuis cette époque les effets cancérigènes des produits radioactifs se sont avérés bien plus élevés qu’on ne le pensait (ce qui a conduit l’Europe à abaisser de 5 m Sv/an à 1 mSv/an la limite de dose définie pour le public).

La CRIIRAD a procédé en début d’année à l’analyse critique du rapport d’expertise cité en référence par la Commission européenne et censé justifier le maintien, sans changement, des niveaux maximaux admissibles de radioactivité dans les aliments.

Ce rapport est entaché d’anomalies graves (omissions, contradictions,erreurs…) qui conduisent toutes à minorer très fortement les risques. Leur correction conduirait à diviser par 100 les limites de contamination définies dans le projet de règlement.

La CRIIRAD a transmis son analyse à toutes les entités appelées à se prononcer (le rapporteur du Parlement européen, la commission environnement, les eurodéputés, les membres du groupe question atomiques…) et ses contacts à l’étranger ont pu relayer ses informations auprès des responsables de plusieurs Etats membres.

Suite à ces démarches, un courriel du cabinet du ministre de la Santé de l’Autriche est venu attester que les Etats membres sont parfaitement au courant des graves travers de l’expertise Euratom.
L’Autriche et l’Allemagne ont d’ailleurs essayé d’obtenir sa révision mais ont échoué, faute de majorité. Elles ont tenté d’en compenser les insuffisances et ont surtout évité le pire en s’opposant aux Etats qui voulaient que les limites établies dans le règlement (déjà excessivement élevées) puissent être revues à la hausse dès lors qu’un accident surviendrait. Quel rôle ont joué les autorités françaises?

Les risques sanitaires associés aux taux de radioactivité autorisés dans les aliments sont extrêmement élevés, tout particulièrement pour les enfants.
S’il est exact que la France n’a pas appuyé les efforts de l’Allemagne et de l’Autriche, elle est déjà coupable, à nos yeux, de « non- assistance à personne en danger».
Sa responsabilité va-t-elle au-delà?

La France s’est-elle simplement abstenue d’intervenir ou fait-elle partie des Etats qui ont essayé «longtemps – et avec véhémence» d’obtenir la possibilité d’augmenter les limites?

Elle serait alors coupable de « mise en danger de la vie d’autrui»

Compte tenu des enjeux du dossier, ces questions sont posées ce jour, publiquement, au Président de la République.

La CRIIRAD adresse ce jour une lettre ouverte au Président de la République

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