Pour rendre les transports en commun plus rapides et efficaces dans l’agglomération embouteillée, un projet de Tramway est lancé au début des années 90. Le SITCAT (Syndicat intercommunal des transports en commun de l’agglomération toulonnaise) est porteur du projet. A l’époque, le Président du SITCAT s’appelle Louis Colombani, Adjoint au Maire de Toulon (François Trucy) et Député du Var. Il assurait tous ses interlocuteurs : le tramway entrerait en fonction avant la fin des années 90. Fédérant 8 communes autour de lui, le dynamique Président mène les études préliminaires puis complémentaires. En 1993, hormis 3 communes qui ne sont pas directement concernées par le passage du tram, toutes adoptent leur POS en réservant les zones nécessaires au tracé… Un vrai conte de fées
Les experts sont formels c’est un « mode de déplacement adapté à la configuration de l’espace urbain et circulant sur des voies de roulement spécifiques ou protégées, ce qui permet d’augmenter la vitesse des transports en commun, d’améliorer leur fréquence en optimisant les dessertes des bus et d’alléger le flux des véhicules particuliers par la création de parkings de dissuasion aux entrées des villes. »
Puis patatra, le 18 juin 1995, c’est le Front national qui gagne les élections. Le nouveau Président frontiste Didier Gestat de Garambé, entend marquer de son empreinte son passage à la Présidence du SITCAT malgré le désengagement de l’État, de la Région et du Département. Le premier coup de pioche était prévu en effet pour 2002 et le chantier devait durer 2 à 3 ans à raison de 120 MF le km, soit l’équivalent de 378,7 M€ pour l’ensemble de ce premier tronçon. Jusqu’en 2001 le dossier connaitra bien des problèmes, appel d’offres suspendu par le Conseil d’Etat, désengagement ou hésitation des villes, larsen au sein du conseil municipal … On parle déjà d’un tramway qui n’avance pas vite
En 2001 à l’arrivée d’Hubert Falco à la mairie de Toulon, une deuxième enquête publique modificative est réalisée. En juillet 2004 pour réévaluer la pertinence du tracé et prendre en compte de nouveaux équipements publics dont l’hôpital de Sainte Musse, on réfléchit de nouveau. Puis le Plan de Déplacements Urbains (PDU) de l’agglomération TPM, qui confirme le tramway comme Transport en Commun en site propre, en 2006 il est même envisagé une seconde ligne Nord-Sud.
C’est là que les ennuis commencent. Propriétaires immobiliers, ferme des Olivades, unions de commerçants, comités d’intérêt local attachés à l’usage de la voiture tous reprochent que le tracé ne passe pas par la gare SNCF, tous craignent pour le commerce en ville, certains maires concernés craignent les inconvénients des travaux qui pourraient jouer électoralement contre eux. Ils décident donc de suspendre les travaux en octobre 2006, réorientant la politique de transport de l’agglomération… Une nouvelle fois
Après avoir un temps opté pour un tramway sur pneus, M. Falco, réélu dès le premier tour maire en mars 2008, opte pour un Bus à Haut Niveau de Service (BHNS), utilisant en partie le site propre qui devait recevoir la plate-forme du tramway, pour une mise en service en 2013.
En avril 2009, sur proposition de l’association Toulon Var Déplacements, différentes associations locales d’usagers et de promotion des modes de transports écologiques se regroupent pour défendre le choix du tramway sur fer comme TCSP. Ce « Collectif tramway » regroupe en particulier Toulon @ Venir Présidé par Valentin Gies et auteur d’un dossier comparatif détaillé tramway/BHNS, la FNAUT PACA, plusieurs Comités d’Intérêts Locaux, ainsi que des particuliers intéressés par la question.
A 4 reprises le collectif d’associations dont Toulon @venir gagnera au tribunal administratif. Le 9 novembre 2012 le verdict est sans appel : le BHNS est illégal car contraire à la DUP et au PDU. Hubert Falco a annoncé qu’aucun appel ne sera mené, mais qu’en revanche une nouvelle DUP serait déposée pour la création d’un BHNS au lieu d’un tramway.
Le 12 Février 2016, Le rapporteur, Yannick Chénevard, au Conseil Syndical de TPM a fait un rapide bilan du plan précédent (2005-2015), l’évolution (+60%) des fréquentations de nos modes de transports dans l’aire toulonnaise, le nombre de km de pistes cyclables (247) en augmentation, des parcs de co-voiturage … des objectifs portant sur 120 actions dont 82% se sont concrétisées ! Mais pour ce qui concerne le TCSP à l’arrêt depuis 2008, une nouvelle DUP (déclaration d’utilité publique) est obligatoire.
Et nous voilà repartis dans la boucle. Cette fois plus personne n’ose donner un échéancier. Il faut tout reprendre à zéro refaire une troisième DUP, un PDU (Plan de Déplacement Urbain) redéfinir les conditions techniques, les études préliminaires puis complémentaires, ne pas ou ne plus faire d’erreurs administratives et … s’armer de patience.
Dans le même temps, à l’annonce de la réunion du 12 Février dernier la maire de La Seyne sur Mer (deuxième ville du département) Marc Vuillemot ne manque pas l’occasion d’écrire un article sur son blog « Transport en commun en site propre : ne pas oublier La Seyne« . Les Hyérois ne loupent pas l’occasion de souligner que ce nouveau projet leur demande de participer financièrement, alors que le BHNS nouvelle formule s’arrêtera à … La Garde et certains autres grognent sous cape, sans oser s’opposer à l’entêtement d’Hubert Falco sur ce dossier.
Vous l’aurez compris, malgré la volonté du Président de TPM, Maire de Toulon, Sénateur du Var et ancien Secrétaire dEtat à l’aménagement du territoire Hubert Falco, ce nouveau dossier n’est pas gagné. Dans la mesure où nos hommes politiques sont tous plus brillants les uns que les autres, il est fort à parier que rien ne verra le jour avant belle lurette. Quand on se souvient que c’est en 1970, que le gouvernement Français à mis sur la liste des 10 villes de France, Toulon pour y réintroduire le tramway … ça laisse rêveur.
Après 46 ans d’argumentaires sans faille, de discours brillants, il serait peut être temps de demander à nos hommes politiques (toutes tendances confondues) d’être un peu moins brillants mais beaucoup plus efficaces !
Laurent di Gennaro
Crédit photo : http://collection-jfm.fr/ un superbe site pour tous les amoureux des cartes postales et des vieux papiers
Pour le Front National, c’est le Tramway qui est le mieux adapté à l’agglomération…
Dans son édition de ce jour, Var Matin revient sur la question du futur transport en commun en site propre (TCSP) pour l’agglomération, en revenant sur la position de certaines associations qui s’opposent au projet de BHNS (Bus à haut niveau de service) de l’actuelle majorité et de M.Falco.
Le groupe Front National à TPM tient à rappeler qu’il s’est opposé lui-même en séance le 12 Février à ce projet de BHNS et qu’il s’est prononcé clairement en faveur du tramway.
Cette position a été constante depuis l’origine du projet. Elle s’appuie sur les arguments objectifs suivants :
-Seul le tramway permettra d’obtenir un débit suffisant en nombre de passagers horaires, sur l’axe prioritaire Est – Ouest de la communauté d’agglomération
-Sur la durée, les études ont montré que les charges d’exploitation du tramway sont à son avantage, avec en particulier un coût du passager transporté inférieur, et compensent donc, dans une large mesure, le surcoût initial à l’investissement.
-Pour concurrencer véritablement la voiture par un transport en commun plus efficace et vraiment plus attractif qu’un super bus, c’est le tramway qui est le mieux placé.
Seul un véritable TCSP, c’est-à-dire un tramway sur rail, permettra de répondre aux défis du développement économique, en étant à la hauteur d’une communauté d’agglomération de 430 000 habitants, tout en respectant au mieux les contraintes environnementales, et pour un coût pratiquement équivalent dans la durée. C’est en réalité un investissement d’avenir incontournable.
Frédéric Boccaletti
Secrétaire départemental du Front national
Conseiller Régional PACA