L’intégrisme : une addiction qui cherche sa thérapie

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Les idéologies intégristes, la « pensée unique », existent dans de nombreux domaines, et pas seulement dans les religions. Depuis plus de vingt ans, le Dr Ashraf AMIN, psychiatre à Toulon, travaille sur ce sujet sensible et pense qu’il faudra une génération pour changer les esprits et les coeurs.

Il est d’origine égyptienne, riche d’une double culture, et d’une connaissance approfondie des religions. Le Dr Ashraf AMIN est psychiatre et spécialiste des addictions, à Toulon, depuis de nombreuses années. A côté des substances illicites, il travaille sur l’emprise idéologique, qui transforme des jeunes fragiles en bombes humaines, « car ces intégristes sont beaucoup plus nombreux que les toxicomanes, et beaucoup plus dangereux »…

Il a publié plusieurs communications sur ce thème d’actualité dans notre société : la dépendance idéologique et ses conséquences.

-« L’instrumentalisation des esprits n’est pas un phénomène nouveau , constate t’il : « la propagande hitlérienne a entraîné l’addiction de tout un peuple. Aujourd’hui encore on s’interroge sur ce qui a fait la différence entre les « suiveurs », et ceux qui ont gardé le sens critique, la force de résister… »

La propagande islamiste fonctionne également à deux niveaux : le leader, souvent intelligent et manipulateur, va transformer le « suiveur », qui découvre une famille de substitution, avec des perspectives presque surnaturelles. Le leader va interpréter le Coran sans être freiné par la moindre contestation. Les plus fragiles vont devenir des adeptes inconditionnels…

Racisme ordinaire
« Le racisme n’est pas un mal français, souligne le Dr Amin, car le racisme est une réaction primaire, primitive, même, qui doit disparaître en même temps que se construit le sens de l’analyse. Mais il suffit d’un événement traumatisant, un attentat, par exemple, pour faire régresser les opinions… »

Enfin, porter la barbe ou le voile, n’est pas automatiquement un signe de dérive : c’est un signe d’appartenance, d’identité culturelle quand on ne peut ou on ne sait pas s’intégrer… Et c’est ainsi que se fabriquent des différences, qui deviennent, de façon insidieuse, insurmontables…

L’éducation d’abord
Le Dr AMIN estime que les bonnes volontés ne suffisent pas : « il faudra plusieurs dizaines d’années pour trouver une solution, qui passe obligatoirement par l’éducation. Une éducation qui n’est souvent plus assurée par les familles, « disloquées », et que les enseignants ne peuvent prendre en charge car leur rôle est d’enseigner, pas d’éduquer. L’ignorance reste la cause première de toutes les dérives. »

Un autre axe de réflexion, qui est d’actualité : la sécurité. Sur ce point, le Dr AMIN est formel, « une société ne peut se développer normalement si les individus ne se sentent pas protégés ».

Enfin, l’intégrisme s’invite parfois en toute liberté dans la presse, à la télévision ou dans certaines mosquées. Mais l’intégrisme, ce n’est pas seulement une image détournée de l’Islam. « Il y a, en France, 250 sectes officiellement répertoriées, dont certaines se réclament de la chrétienté, et qui savent parfaitement manipuler les esprits… C’est aussi une dérive intégriste, même si elle se révèle moins violente.»

Pour ce psychiatre qui aide depuis des années, des hommes et des femmes à sortir de la toxicomanie, le travail de « déradicalisation », pour sortir de l’intégrisme religieux, ne fait que commencer…

N.F.

 

 

 

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