Une rentrée sous haute tension

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Dans un contexte mondial climatique et militaire très inquiétant, la rentrée politique en France est déjà placée sous le signe de l’aggravation de l’austérité et de ses conséquences pour une majorité d’un peuple pressuré par les tenants du capitalisme et leurs serviteurs au pouvoir ou dans « l’opposition »de droite et d’extrême-droite qui se veut plus radicale encore.

La macronie en mal de popularité fait tout ce qu’elle peut pour détourner le débat public sur les conditions de vie insoutenables pour les plus démunis. Le ministre de l’Éducation nationale a trouvé le moyen, croit-il, de rassembler (?) les Français en interdisant…l’abaya à l’école ?? Au nom de la laïcité, bien sûr ! Une robe longue traditionnelle qui ne couvre ni la tête, ni les mains, ni les pieds, une forme de mode et non un signe religieux, d’autant qu’elle n’est pas portée dans tous les pays musulmans.

On peut tout interpréter, dans un contexte où l’islamophobie, comme l’antisémitisme ou encore le racisme et sa variante suprémaciste reprennent des couleurs dans nombre de pays occidentaux où la nostalgie des colonies est loin d’avoir disparu. Ce que pratique également l’islamisme -et non pas l’islam- à l’égard de tous les « mécréants ».

Coïncidence ? Ciotti LR et Bardella RN viennent de réclamer un référendum sur l’immigration pour essayer de démontrer qu’une majorité de Français.es ne veut pas de l’entrée d’étrangers dans les pays d’Europe, le leur en particulier… « sérieusement métissé, disent-ils, il est temps d’arrêter ! » C’est tout de même nauséeux « leur humanisme »…Les marchandises et l’argent, pas de problème, ils peuvent circuler mais pas les personnes, enfin pas celles qui n’ont rien ou si peu.

Les milliardaires étrangers y sont les bienvenus, pardi : ils peuvent investir en France autant qu’ils veulent. Ils peuvent même acheter de grands clubs et offrir des fortunes à des sportifs,  les plus recherchés, qui voient des ponts d’or leur tomber dans les poches…

Un référendum…pourquoi pas ?
Sur l’annulation de la loi à l’esbroufe sur les retraites à 64 ans et revenir à 60 ans, et pourquoi pas, sur l’abolition des privilèges de quelques-uns, aux dépens de tous les laissés pour compte, pour enfin faire la clarté sur l’origine, la transparence, le montant de leurs profits et de leur patrimoine qui en découle.

Autrement dit, sur l’urgence d’en finir avec le capitalisme prédateur et de lui substituer un autre pouvoir fondé sur l’humain, l’égalité, la justice sociale par le partage des résultats du travail, moins long et mieux payé, avec la garantie à vie d’une sécurité d’emploi et de formation, la finance réorientée, une recherche publique dynamisée, tournée vers le mieux vivre ensemble sur une planète respectée.

Macron et Borne à l’inverse, confirment que le gouvernement a toujours « la fibre pro-business« . Au MEDEF Macron a naturellement flatté le patronat français : « j’ai besoin de vous pour gagner la bataille du plein emploi…et de la réindustrialisation » alors que ses prédécesseurs ont laissé filer notre industrie et qu’il n’a rien fait pour inverser la trajectoire, bien au contraire. Les faits sont là.

Il prolonge la durée du travail jusqu’à 64 ans, précarise l’emploi et réduit les indemnités-chômage…il justifie toutes les atteintes à ce qui faisait notre modèle social, dont les retraites et la sécurité sociale. Il accélère la privatisation de nos services publics dont on voit les résultats dans tous les domaines. Il réduit délibérément le pouvoir d’achat donc les conditions de vie d’une large majorité de familles. Sans toucher au capital toujours aussi florissant ! De qui se moque-t-il ?

La gauche marque ses différences
L’union des partis de gauche aux dernières législatives, concrétisée par la NUPES et l’élection de 75 députés très majoritairement issus de LFI, laissait à chaque parti la possibilité de faire un groupe autonome tout en respectant les accords législatifs signés par tous. La NUPES n’ayant pas vocation à être le parti politique unique de la gauche.

Les convergences y sont très nombreuses mais il existe des divergences sérieuses qui ne font pas l’unanimité, comme la question des énergies, par exemple, qui conditionne aux yeux du PCF, la crédibilité de notre indépendance nationale énergétique dans le contexte actuel qui n’en prend pas le chemin.

Pour réduire les gaz à effet de serre, il est nécessaire de réduire beaucoup plus vite l’usage des énergies carbonées (charbon, pétrole, gaz…) tout en augmentant celles qui sont décarbonées (énergies renouvelables, hydrauliques, nucléaires…) sans les opposer d’autant que la demande d’électricité ne peut que s’accroître. C’est ce que nous disent les scientifiques du Giec.

Divergences encore dans la vision européenne très libérale et des traités qui en découlent. Ou dans la conception de l’union qui, pour les uns, est la condition suffisante. Pour d’autres tout aussi unitaires, elle doit être assortie d’un contenu préalable susceptible de mobiliser des électeurs au-delà du seul effet unitaire.

LFI défend le principe d’union de la gauche à toutes les élections pour des raisons d’efficacité, les autres partis ayant fait savoir qu’ils allaient ou avaient décidé de présenter une liste pour défendre leurs idées propres à l’élection européenne de 2024, élection à la proportionnelle, donc à un seul tour.

C’est le cas des Verts, du PS et du PCF qui n’a plus d’élus au parlement européen. N’est-ce pas le moyen de faire élire davantage d’élus de gauche et écologistes ?

Comment, par ailleurs, expliquer la candidature sur-réaliste de Ségolène Royal qui s’offre comme tête de liste de la gauche à la prochaine élection européenne ? Elle fut candidate à la présidentielle en 2007 et ancienne ministre, ex-PS qui, plus récemment, voulait faire intervenir l’armée contre les Gilets jaunes et qui trouvait en 2018, que l’humiliation de 151 lycéens de Mantes-la-Jolie, maintenus à genoux par terre, les mains sur la tête, parce qu’ils protestaient contre les violences policières : « cela leur fera un souvenir » avait-elle commenté !

Et comment expliquer l’accueil très favorable de JL Mélenchon à une telle candidature ? Si ce n’est qu’il partage la même conception d’une candidature unique de toute la gauche, dont elle s’est passablement détachée tout en soutenant la candidature de JLM en 2022.

D’où l’importance d’un contenu transformateur et d’une volonté politique pour y associer les citoyens.es dont la mobilisation sera déterminante pour redonner l’espoir et construire une autre société, authentiquement démocratique et Républicaine, d’égalité, de partage, de paix et de solidarité.

Et du même coup, écarter le danger, à ne pas sous-estimer, que fait peser, notamment en France et en Europe, le néo-fascisme incarné par le RN.

Du côté de Strasbourg, à l’Université du PCF, F. Roussel dont la popularité à gauche a fait un bond spectaculaire, a développé les priorités des communistes pour la rentrée : la paix, la transition écologique et la question sociale.

« Nous pouvons défendre chacun notre projet, avoir chacun un groupe et nous retrouver sur des combats politiques…Nous sommes plus forts en convainquant sur nos projets qu’en cherchant à en rabattre sur nos idées au nom d’une union de façade. »

René Fredon

 

 

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