L’Espace Comedia au Mourillon propose une soirée d’hommage au souffleur de théâtre, il suggeritore, le jeudi 3 février. Bonne pioche d’André Neyton Le Souffleur d’après la pièce d’Emanuel Vacca « Ildebrando Biribo ou un souffle à l’âme » A voir.
L’Histoire du dernier souffleur
À la fin de la première mondiale de Cyrano de Bergerac Ildebrando Biribo le souffleur du Théâtre de la Porte Saint Martin fut retrouvé mort dans son trou de souffleur. Ce fait divers a inspiré l’auteur de cette pièce, Emmanuel Vacca. Ce personnage l’intéressait parce qu’il faisait partie de l’histoire du Théâtre. Il incarnait cette passion sans bornes pour la scène et toutes ces petites mains invisibles qui veillent à l’ombre à la réussite d’un spectacle et sur qui tout comédien peut compter. La pièce a eu un grand succès au Festival d’Avignon.
Un précédent, le Chant du Cygne de Tchekhov
Le métier de souffleur qui a disparu pourrait paraître ingrat et particulièrement frustrant pour tout aspirant comédien. Dans sa pièce en un acte le Chant du cygne, Tchekhov le met en scène à travers le personnage de Nikita Ivanovitch un pauvre ivrogne oublié après une soirée qui devient l’interlocuteur d’un vieux comédien vedette Svetlovidov. Qui mieux qu’un tel personnage sorti de l’imagination d’un auteur aussi comédien pourrait invoquer l’esprit du souffleur.
Il appartenait autrefois au souffleur d’anticiper toute défaillance et trous de mémoire des comédiens, véritablement collé à leur respiration, il devait pouvoir leur souffler le texte immédiatement, ce qui signifiait que le texte, il le connaissait par cœur.
Pour l’amour du théâtre
En hommage à cet anti-héros par excellence, le texte d’Emmanuel Vacca lui donne l’occasion de revenir sur terre. C’est sa revanche, une seconde chance pour exister cette fois, un temps, dans la lumière. Sur une scène à l’abandon dans sa nudité d’après spectacle, Ildebrando Biribò nous dit l’amour qu’il a porté à son métier et aux comédiens qu’il a servis durant tant d’années. Il devient le porte-parole de tous les rêveurs, les passionnés, les invisibles. Paolo Crocco interprète avec justesse et émotion ce rôle plein de poésie, d’humour, de tendresse. Avec un public comme témoin, le souffleur-acteur démontre magistralement que le théâtre peut toucher juste et en plein cœur pour peu qu’il ait « un souffle à l’âme ».
Une brillante distribution La compagnia dell’edulis et Pony production.
Jeudi 3 février 20h45 Espace Comedia au Mourillon Le Souffleur texte d’Emmanuel Vacca. D’après sa pièce « Ildebrando Biribo ou un souffle à l’âme » Mise en scène : Paolo Crocco avec Paolo Crocco. Collaboration artistique : Fabio Marra. Lumière : Luc Dégassart. Régie plateau : Alberto Taranto. Composition : Claudio Del Vecchio. Costumes : Pauline Zurini, Bernadette Tisseau. Construction Décor : Claude Pierson.
Tél. infos et réservations : 04 94 42 71 01 Espace Comedia 10 rue Orvès Le Mourillon 83000 Toulon.
Jean François Principiano