Toulon 11 novembre

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La commémoration de l’Armistice du 11 novembre. Une rencontre avec l’Histoire

…L’Italie devance la France le 4 novembre
À la fin du mois d’octobre 1918, alors que l’armée austro-hongroise subit une cuisante défaite à la bataille de Vittorio Veneto, l’État-major austro-hongrois cherche un cessez-le-feu à tout prix pour mettre fin à la guerre et éviter des pertes territoriales. Pendant la bataille de Vittorio Veneto, les troupes de l’Autriche-Hongrie sont mises hors de combat et entament une retraite chaotique. À partir du 28 octobre, l’Autriche-Hongrie cherche à négocier une trêve, mais se montre réticente à signer le texte de l’armistice. Les Italiens, en attendant, avancent en direction de Trente, d’Udine et de Trieste. Après la menace de rompre les négociations le 3 novembre, les Austro-Hongrois acceptent les conditions d’un armistice. Il doit prendre théoriquement effet à 15 h 00 le 4 novembre. Après la guerre, le royaume d’Italie annexe le Tyrol du Sud (aujourd’hui le Trentin-Haut-Adige) et Trieste au prix de  1 million 240.000 morts. L’Autriche-Hongrie change de régime au prix de 1 million 567 000 morts

…La France suivra à Rethondes le 11 novembre
Le 5 novembre 1918, à 6 heures du matin, le caporal Maurice Hacot, en service au centre radiotélégraphique de la tour Eiffel, reçoit un message en morse émis depuis Spa en Belgique. Il s’agit de la demande d’armistice de l’état-major allemand. Le message est très rapidement transmis au haut état-major français qui informe immédiatement Georges Clémenceau. Deux jours plus tard, le 7 novembre, un représentant du gouvernement allemand, Matthias Erzberger, arrive dans les lignes françaises accompagné d’une petite délégation de plénipotentiaires. Ils sont d’abord escortés jusqu’au village de La Capelle avant d’être convoyés par voitures jusqu’à la clairière de Rethondes. Ce lieu discret était aménagé avec deux voies ferrées parallèles servant à déplacer les pièces d’artillerie lourde. Deux trains y ont été spécialement stationnés. Celui du maréchal Foch, et un pour recevoir les délégués allemands.

Les discussions s’engagent. En réalité, les Allemands se rendent très vite compte que leur marge de négociation est quasi nulle. Les alliés leur soumettent un texte énonçant toutes leurs conditions. Les clauses arrêtées par le texte sont très strictes. Sous quinze jours après la signature par les parties, l’Allemagne doit évacuer tous les pays qu’elle a envahis, l’Alsace-Lorraine, la rive gauche du Rhin et une bande de dix kilomètres sur la rive droite. Sous trente jours, elle doit abandonner les têtes de pont de Mayence, Coblence et Cologne. Tous ses soldats stationnés dans des pays alliés de l’Allemagne doivent réintégrer leurs frontières. Elle a en outre l’obligation de livrer un impressionnant matériel de guerre, entre autres 5000 canons, 1700 avions, tous ses sous-marins, 5000 camions, 5000 locomotives et 150 000 wagons. Les alliés se montrent inflexibles. Foch en particulier qui est sur la même ligne dure défendue par Clemenceau. D’autant plus que le 9 novembre, la situation se dégrade brutalement en Allemagne. Le Kaiser abdique et s’exile au Pays-Bas. Pour les délégués allemands réunis à Rethondes, le coup est rude et anéantit définitivement leurs maigres espoirs d’obtenir quelques concessions favorables de la part des alliés. Dès le 10, le nouveau gouvernement de Berlin, qui craint par-dessus tout de se faire déborder par les mouvements révolutionnaires d’extrême gauche, leur fait parvenir des messages pressants pour signer l’armistice au plus vite, sans plus chercher à discuter. Les termes de l’armistice de Rethondes sont humiliants pour l’Allemagne.

La France récupère les deux régions perdues en 1870, l’Alsace et la Lorraine, au prix de 1 million 897 000 morts. Le plus jeune poilu de France était parti de Toulon pour mourir à 13 ans en Turquie. Si l’on fait bien attention, on peut trouver, à côté de l’hôpital militaire de Toulon, un buste de pierre représentant un gamin en uniforme.*….L’Allemagne quant à elle sombre dans le chaos. Elle ne sera même pas invitée au traité de Versailles au prix de 2 millions  462 897 de morts…Un fleuve de sang.        

Jour de fête et jour de deuil  entre la France et l’Allemagne.
En 1918 l’opéra de Toulon célébra la victoire avec une manifestation lyrique et religieuse à l’opéra (des extraits de la Grande messe des morts  de Berlioz) devant un parterre de parents et de blessés de la guerre, les gueules cassées. Le concert fut suivi  d’une grande loterie au profit des 1235 familles toulonnaises victimes de la guerre. Il ne reste plus de « poilus » français témoins directs de cette guerre. Seules l’Histoire et la Mémoire.

Jean-François Principiano

*https://www.curieuseshistoires.net/desire-bianco-plus-jeune-13-ans-poilu-mort-durant-grande-guerre/

 

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