Speedy Graphito accoste à Toulon

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À l’invitation de l’Hôtel des arts, le plus grand des graffeurs français Olivier Rizzo alias Speedy Graphito va tenter de réconcilier les toulonnais avec l’art contemporain radical, contestataire, libertaire, anarchiste. Sorte de gilet ultraviolet de l’école  du street-art français des années  80, il s’installe pour quelques mois à Toulon. Vernissage vendredi 8 mars 18h30. Un seul mot Bravo ! Enfin !

Une évolution du goût du public toulonnais.
Rassurons-nous on peut aimer à la fois Raphaël  et Speedy Graphito.
Je me souviens du désespoir de Marie-Claude Beaud (Nouveau Musée National de Monaco) qui dirigeait alors le  Musée de Toulon (1978-1984)  et qui se faisait alors copieusement insulter par certains toulonnais et toulonnaises. Elle montrait les lettres que des mains anonymes lui écrivaient lorsqu’elle avait fait cette splendide exposition de l’école support-surface américaine que  des amateurs de toute la France venait voir. Sauf les toulonnais qui disaient et écrivaient sur le livre d’or « Mon fils de six ans en fait autant ! » Soutenue par le docteur Perrucchio et quelques connaisseurs nous la consolions. Les choses évolueront  Marie Claude à Toulon !… tu verras… tu verras même à Toulon… Et bien voilà les choses ont évoluées. Sans doute grâce aux medias et peut être un peu aussi par l’école et  avec des hommes politiques régionaux plus responsables. Il faut se méfier des goûts du plus grand nombre disait Cézanne.

Une exposition à géométrie variable
Inaugurée le 8 et 9 mars cette expo s’intitulera le musée imaginaire de Speedy Graphito le 8 et 9 mars cette expo s’intitulera le musée imaginaire de Speedy Graphito. On y verra des toiles, des installations, des références, des choix  d’Olivier Rizzo,  ce peintre français, né en 1961, faisant la jonction entre la figuration libre et à la scène Street art française des années 1980. Artiste précurseur, reconnu comme l’un des pionniers du mouvement Street Art en France, il est archi connu sous le pseudo de Speedy Graphito. Félicitons Ricardo Vazquez actuel directeur de l’Hôtel des Arts (un équipement du Conseil Départemental du Var) et Yann Tainguy pour ce choix qui honore la politique culturelle de la ville et du département.  On devrait dire d’ailleurs la nouvelle culture varoise tant elle semble heureusement délivrée des dernières traces (tâches) du provincialisme feutré qui l’a tant hanté il y a une génération passée. (Théâtre Liberté, Opéra TPM, Rue des Arts etc…) Autant de signes d’une authentique renaissance. Mais revenons à Graphito.

La consécration du street art
L’année 1985 marque un tournant décisif dans sa carrière. Il participe au premier rassemblement du mouvement graffiti et d’art urbain à Bondy avec Miss Tic, Jef Aérosol, SP 38, Banlieue-Banlieue, Blek le rat, Futura 2000, Nuklé-Art, Epsylon Point … Autant d’artistes groupés ou individuels à la limite de la marginalité esthétique ou sociale. La même année, il remporte un concours d’affiches, organisé par le Ministère de la Culture pour  » Le mois au Musée « , avec son œuvre, La ruée vers l’art (un cavalier sur un cheval cabré), ce qui le propulse immédiatement sous les feux des projecteurs. Comme toujours l’institutionnel rattrape l’avant-garde et la récupère, l’instrumentalise un peu. Olivier Rizzo devient Speedy. Il s’invite à diverses manifestations et se met à peindre bombe à la main devant ses admiratrices en improvisant des happenings Sturm und Drang. Performeur incisif depuis ses débuts, il peint également de nombreux murs et toiles en direct lors de festivals, de foires, ou lors de ventes aux enchères et d’expositions….Histoire de dire l’art est ailleurs. Dans la rue par exemple. La musique, toutes les musiques, musiques traditionnelles, rock et dérivés,  rap, reggae, ragga, funk pop, musiques électroniques et hip hop accompagnent l’artiste urbain. Il dit : « Une rue  c’est déjà de l’art ! ». L’exposition en solo exhibition  durera  du 9 Mars au 2 Juin 2019. De nombreux concerts sont prévus Jazz, Rock musiques actuelles avec les copains de Tandem qui se démènent aussi avec  courage pour  faire entendre la musique différente. De nombreuses activités incitatrices sont programmées, visites guidées, conférences, ateliers. Bref c’est du lourd qui  s’annonce pour ce printemps sur la rade. Et c’est gratuit mais il faut réserver. On vous le dit les temps ont changé ! Pour tout savoir : le site (très convivial) https://hda.var.fr/ et Tél : 04 83 95 18 40.

Jean-François Principiano

Le Musée imaginaire de Speedy Graphito (Olivier Rizzo) Hôtel Départemental des Arts, Centre d’Art du Var, 236 bd Maréchal Leclerc 83000 Toulon  jusqu’au 2 juin.

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