Six-Fours présente The James Hunter Six et Robin McKelle

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Samedi 19 novembre | 20H30

Neo Soul
Tarif : 20 € Abonnés / 25 € Tarif plein
Concert debout

THE JAMES HUNTER SIX
James-Hunter_Admat_20x30_novembre2015_draft2.inddPrécurseur de la vague néo soul anglaise et compagnon de route d’Aretha Franklin, Etta James ou Willie Nelson, James Hunter s’est d’abord fait connaître sous le sobriquet de Howlin’ Wilf où il s’évertuait à reproduire l’esprit des géants du Rhythm and Blues. Repéré par Van Morrison, il accompagne le maître plusieurs années au début des années 1990. Sa vision anglaise des soulmen américains et la fidélité de ses créations préfigurent largement la démarche d’Amy Winehouse ou de Duffy. Ses albums People Gonna Talk (2006) et The Hard Way (2008) sont excellents pour se replonger dans l’ambiance des fifties et des sixties.

Après l’excellent Minute by Minute en 2013, un pur hymne Rhythm and Blues délicieusement vintage, The James Hunter Six a dévoilé en février dernier « Hold On ! », leur quatrième album. Ce nouvel opus reste fidèle aux productions léchées et aux orchestrations luxueuses du sextet. Rumbas, boléros, bossanovas et même soft-rock viennent enrichir un groove et un swing tout simplement imparables.

ROBIN McKELLE
robin-mckelle-%e2%88%8f-laurent-koffel-1Etonnante Robin McKelle ! Nous la connaissions experte de la Soul, du Blues, du Rhythm’n Blues, du Jazz, de toutes ces musiques de l’âme et de l’émotion. Il y avait fort à parier que la belle américaine d’origine irlandaise nous conduirait plus profondément sur ces mêmes courants ; c’est finalement avec une légèreté trompeuse qu’elle nous entraine vers une Pop Soul raffinée. Robin McKelle n’est jamais là où on l’attend. Elle aime prendre des risques, et c’est exquis…

Nous sommes en 2006. Introducing déboule sur le marché de la musique et fait sensation comme une allégeance au Jazz en big band tendance 40’s. Avec Modern Antique deux ans plus tard, qu’elle considère comme un album de transition vers le Blues, Robin nous intrigue par la patte subtile qu’elle imprime sur les covers, et par sa première composition personnelle Remember. Avec Mess Around en 2010, à la croisée du Rhythm’n Blues, de la Soul et du Jazz, Robin confirme le virage amorcé et signe quatre compositions… des titres à l’intensité équivalente à de grands standards tels que « Mess Around », « Angel », « Until the Day I Die » et « Since I looked In Your Eyes ». C’est l’ascension et son écriture prend sa pleine dimension. Soul Flower qui sort deux ans plus tard, pur chef d’œuvre Soul Music et véritable machine à remonter le temps ambiance Teppaz, fait jaillir son talent de songwriter sur « Tell You One Thing », l’émouvant « Miss You Madly » ou encore « Fairytale Ending ». Robin, à son zénith, accouche d’un album d’une force remarquable annonciateur de Heart of Memphis. Son cinquiéme opus voit le jour en 2014, et propose onze compositions originales dans la pure veine de la flamboyante maison Stax Records.

Depuis ses débuts, toute en modestie et en retenue, ne cessant jamais de remonter aux sources, Robin avance « à tâtons » mais avec fermeté, les deux pieds bien ancrés dans un acquis stupéfiant des racines afro-américaines. Peu importe ce qu’on dit de sa musique, pourvu qu’elle soit bonne. En signant The Looking Glass, Robin McKelle prend les rênes d’un projet solo produit par Steve Greenwell, bien connu dans le milieu de la Pop, de la Soul et pour son travail récompensé aux Grammy Awards (Joss Stone). « Après deux albums plus orientés soul old school Memphis ou Motown, je voulais travailler avec Steve pour rechercher une nouvelle sonorité, que ce nouvel album soit un virage vers une musique qui me permette d’exploiter toutes lesalbum soit un virage vers une musique qui me permette d’exploiter toutes les tessitures de ma voix dans un registre plus intime. » C’est dit…

Robin s’est entourée pour ce projet du batteur emblématique du Hip-Hop au style unique George “Spanky” McCurdy (Lady Gaga, Kanye, P. Diddy, Jill Scott) ainsi que du bassiste Pop/Rock Jack Daley (Lenny Kravitz). Au piano, l’émouvant Ray Angry (Prince, The Roots, D’Angelo, Queen Latifah, Lauryn Hill, Joss Stone, Chaka Khan, Wynton Marsalis, Ayo, Elvis Costello, Dianne Reeves, Q-Tip et Whitney Houston). A la guitare, son fidèle ami Al Street, qui l’accompagne depuis cinq ans (Sharon Jones & the Dap Kings, Lee Fields, Marva Whitney, Maxine Brown, Darrow Fletcher, The Green Berets et Otis Clay avec the Sweet Divines).

« Chacun à sa manière a apporté son propre son et son propre style aux morceaux et c’était primordial. » Le groove profond de la basse et de la batterie entraîne le piano et les guitares vers de sublimes sonorités et des textures inédites. Et cette voix… Mezzo, profonde, parfois rugueuse pour glorifier nos battements de cœur, brute pour mieux nous prendre par surprise et toujours à vif. Loin des braillards vocaux, Robin n’en fait jamais trop : toujours juste, elle est le moins pour le plus. Premier album composé uniquement d’originaux, The Looking Glass est aussi l’œuvre la plus intime et personnelle de Robin. Faisant la part belle à une écriture libérée de toute influence extérieure, c’est un album introspectif d’histoires qui la racontent, proches ou lointaines, d’où la musique jaillit comme une évidence. « I’m the One » écrite comme une évocation de « Remember » de l’album Modern

Antique, « Stand Up » en clin d’œil génération 70/80 et porte drapeau de l’album, « Advantage » magnifié par la guitare d’Al Street, « Forgive Me », aux background vocaux délicats : quatre titres où figure le fameux pianiste/arrangeur Ray Angry qui a signé tant de « hits » pour des artistes aussi divers que Christina Aguilera (« Slow Down Baby »), Ja Rule (« Real Life Fantasy »), et aux collaborations mémorables avec Joss Stone, The Roots, Ayo…

L’espiègle « Gravity » qui ouvre l’album, « Stay » écrit en fulgurance et certitude, « Brave Love » avec le riff de piano entêtant de l’excellent Ray Angry et co-signée par le fidèle Sam Barsh (qui participa à « Soul Flower » en 2012, mais aussi ancien compagnon de route d’Avishai Cohen ou Norah Jones), la ballade « Heartbreak » ou « Down Without A Fight », titres les plus country folk pop de l’album où la voix éraillée de Robin prend toutes les couleurs en longues complaintes, « Get Back Yesterday » en manifeste rock… Des titres écrits et composés par une Robin McKelle plus que jamais fière de toutes ses attirances musicales.

Ne cherchez pas à ranger cet album dans un rayon pré-ordonné du marketing ordinaire. Le casting brouille les pistes et la voix de Robin transcende tous les styles. Pour celle qui n’a jamais altéré les leçons d’Etta, Aretha, Joni, Dionne ou Dolly, pour celle qui n’a jamais autant affirmé sa liberté d’artiste quitte à surprendre, pour celle qui honore la scène en tigresse accrocheuse et tenace, le temps des tubes est arrivé…

 

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