Six-Fours : Femmes en lutte et droit du travail

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un ciné-débat féministe autour du film « Petites Mains » sur la thématique des droits des femmes et du monde du travail aura lieu le mercredi 1er mai à 19h au cinéma Six N’étoiles de Six-Fours.

Cet évènement original s’inscrit dans la campagne des élections européennes et nous aurons le plaisir, parmi les intervenantes, d’accueillir Hélène Bidard, 4e colistière de la liste Léon Deffontaines et Adjointe à l’égalité Femmes-Hommes à la mairie de Paris.

C’est bien ces « petites mains », ces femmes précaires en lutte sur leur lieu de travail, que nous entendons mettre à l’honneur, elles qui sont d’ordinaire invisibilisées. L’enjeu du droit des femmes est par ailleurs très populaire et actuel.

Dans le sillage des « Kellys »
Le motif de ce film fait directement écho aux luttes emblématiques de femmes de chambre au sein de palaces ou de grands groupes hôteliers européens contre les abus de la sous-traitance.
Il s’inscrit ainsi dans le sillage du mouvement des « Kellys », ces femmes de chambre qui ont manifesté en Espagne contre les palaces en 2017 ; dans celui de l’hôtel Ibis Batignolles en 2021 à Paris qui, au terme de 22 mois de grève, est parvenu à faire plier le groupe Accor ; de même que dans celui mené par les femmes de chambre du Park Hyatt en 2018, qui s’est soldé par un accord au terme de 87 jours de grève.

Lutte après lutte, la sous-traitance est pointée comme le fléau de cette profession extra-féminisée où les femmes, précarisées et souvent issues de l’immigration, voient leurs droits minorés sous ce statut d’externe et subissent le poids de clauses de mobilité astreignantes.

Ces mouvements sociaux ont eu pour effet de dévoiler les rouages dissimulés d’un capitalisme qui prospère sur le mécanisme pervers de la division du travail, où les conditions salariales lamentables s’ajoutent à des discriminations raciales et sexuelles.

Un système d’exploitation et de domination pernicieux qui s’attaque à une profession d’ordinaire invisibilisée, reléguée au silence des chambres feutrées que ces femmes nettoient à la chaîne – pour beaucoup dans des palaces – ce qui finit d’accroître le contraste malaisant entre leur précarité et le faste de ces hôtels.

C’est bien la dénonciation de ce modèle économique assujettissant, à l’œuvre dans une multitude d’autres secteurs d’activité extra-féminisées, que ce ciné-débat entend cibler.

Être une « petite main »
Le rapport des femmes au marché du travail révèle l’ampleur d’un système qui repose, pour partie, sur une précarité non-consentie mais « acceptée » sous contrainte financière principalement, où se cumulent les difficultés : temps partiel, flexibilité, emploi discontinu, ubérisation, tâches répétitives majoritairement dans les services personnels et domestiques, etc.
Si la proportion de mères isolées y est plus forte, l’immigration constitue quant à elle un facteur supplémentaire de précarisation économique et sociale.
Être une « petite main », c’est se lever aux aurores pour aller nettoyer des bureaux et des chambres d’hôtels avant de se volatiliser.
C’est occuper les caisses des supermarchés en étant flexible à souhait.
C’est enchaîner les actes de soins à la personne, privée du temps suffisant pour donner du sens à des gestes profondément humains.
C’est travailler à des cadences éreintantes dans les usines ou les abattoirs. C’est aussi subir le sexisme des hommes sur son lieu de travail.
C’est être intérimaire et corvéable à merci.
C’est être une première de cordée qu’un jour on a applaudi…

Être une petite main, c’est ainsi entretenir, malgré soi, une relation lâche et discontinue au marché du travail au prix d’emplois instables et mal rémunérés, qui induisent des salaires et de futures pensions de retraites misérables.

Plus d’1 femme sur 4 occupe un emploi à temps partiel contre 1 homme sur 10.

En 2021, une étude révèle qu’elles sont surreprésentées dans les métiers du soin : 91 % des aide-soignants sont des femmes ; 88 % des soignants infirmiers le sont également. Quant aux agents de propreté, les femmes occupent 77 % des postes, tandis qu’elles représentent 76 % des caissiers et vendeurs.

Cette fréquence, qui n’a rien d’aléatoire, est bien de nature structurelle : elle met en exergue la persistance des inégalités femmes-hommes dans la sphère professionnelle.

Si rien n’est fait pour réduire les inégalités salariales, l’égalité femmes-hommes ne se produirait qu’en 2186 !

Ainsi, dès à présent, lutter contre ces inégalités permet de s’attaquer véritablement aux inégalités de genre qui structurent nos sociétés. Et par le prisme de ce film, la lutte sociale révèle tout son potentiel émancipateur.

Si être une «petite main» isolée rend chacune de ces femmes vulnérable – et entretient vicieusement une relation concurrentielle entre elles – la lutte collective qui les fédère sur fond de solidarité et de sororité est capable de leur faire conquérir de nouveaux droits

Les droits des femmes au Parlement européen
Sous la forme originale d’un ciné-débat, la liste de la Gauche unie pour le monde du travail est toute désignée pour mettre à l’honneur la condition de ces femmes précarisées, victimes collatérales de mécaniques libérales européennes.
La liste portée par Léon Deffontaines se veut ainsi la garante de propositions fortes et ambitieuses telle que celle de la clause de l’Européenne la plus favorisée qui vise à harmoniser par le haut les droits des femmes en Europe en coopérant et en s’inspirant des États membres les plus avancés en la matière.
Cette élection est de même l’occasion de dénoncer la banalisation et le regain d’idées et d’actes rétrogrades, machistes et sexistes qui essentialisent l’inégalité entre femmes et hommes, en pointant notamment l’imposture du vote du Rassemblement National sur ce sujet.

Le 9 juin prochain, reprenons la main pour une Union européenne féministe !

mercredi 1er mai à 19h
Débat « Femmes en lutte & droit du travail » 20h30
✔  Hélène Bidard · Adjointe à l’égalité Femmes-Hommes (mairie de Paris) 4e colistière PCF · Liste Léon Deffontaines « Gauche unie »
✔  Danielle de March · Vice-présidente honoraire du Parlement européen Ex-députée européenne PCF
✔  Nathalie Marin · Secrétaire générale CGT cheminots de Toulon & environs
✔ Manon Delorme · Ouvrière dans l’agro-alimentaire · Syndicaliste CGT
50e colistière PCF · Liste Léon Deffontaines « Gauche unie »

& témoignages de syndicalistes féministes & de femmes en lutte.
Débat animé par Anaïs Escudier· Animatrice Commission Droits des femmes & féminisme PCF Var

Anaïs ESCUDIER
Commission Droits des femmes & féminisme PCF Var

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