Ce dimanche 15 mars 2020 n’est pas un jour comme les autres : depuis la veille, nous savons tous que la France, comme l’Italie ou l’Espagne, applique des mesures de confinement, que le virus se répand à grande vitesse, et que notre comportement doit être « responsable », pour nous, mais aussi pour les autres… Et c’est là que les choses deviennent compliquées !
10 h 30, dans une boucherie d’un quartier périphérique. Il n’y a pas foule, mais les gens semblent détendus, et sont plutôt souriants. Chacun respecte la distance minimale d’un mètre entre chaque client. Et puis, la file s’allonge, déborde sur le trottoir, et soudain la personne qui arrive derrière moi, visiblement, s’impatiente. Elle ne comprend pas pourquoi je n’avance pas, elle est même prête à passer devant moi, persuadée, sans doute, que j’ai un problème de motricité…
À la sortie, les discussions vont bon train : « on ne va pas s’arrêter de vivre ! » Certes, mais à condition de ne pas faire mourir votre voisin…
13 h 50, dans un bureau de vote du quartier du Cap Brun : trois bureaux sont ouverts, mais il n’y a personne dans le mien. J’ai enfilé des gants, sorti mon stylo, présenté ma carte d’électeur : en quelques minutes, mon vote est enregistré. Un seul assesseur porte un masque et mes gants ne font sourire personne.
Finalement, aller voter est plus facile qu’acheter une tranche de jambon…
N.F