Sanary 70-90 des turpitudes à la romaine !

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J’ai lu avec un certain intérêt Familia Grande, le livre dont tout le monde parle en ce moment. Non pas que je sois particulièrement attiré par les histoires de touche-pipi des grands de ce monde, ni par la vie quotidienne dorée des belles villas des bobos des années 70-90. Non ce qui m’a frappé dans ce livre apparemment courageux et bien écrit c’est une phrase de l’auteure : « À Sanary écrit Camille Kouchner parents et enfants s’embrassaient sur la bouche. Mon beau-père chauffait les femmes de ses copains. Les copains draguaient les nounous. Les jeunes étaient offerts aux femmes plus âgées. »

Je rappelle que tout ce beau monde au moment des faits rapportés est dans la mouvance socialiste et se permet de donner des leçons à la France entière.

Cette clique de parvenus, Bourdieu les appelle des « héritiers ». Des soixante-huitards recyclés qui ont fait de bonnes études et de bons mariages et qui pètent dans la soie. Nullement gênés de racheter les terrains autour de leur splendide propriété pour ne pas trop se mélanger au peuple …

À la même époque plusieurs instances politiques, syndicales, confessionnelles dénoncent la pauvreté qui s’installe dans le Var, par exemple Emmaüs Var qui en appelle à la générosité lors du terrible hiver de 85 où il neigea sur Sanary…

En relisant Plutarque
Les hasards d’une relecture classique de l’histoire sociale de la Rome antique m’ont remis sous les yeux cette phrase de Caius Gracchus le tribun Romain citée par Plutarque « À Rome, parents et enfants s’embrassent sur la bouche dans l’opulence de villas sénatoriales regorgeants de richesse alors que d’honnêtes citoyens romains croupissent dans l’ignorance, le mépris et l’indigence   dans des masures gelées ». Même temps même mœurs !

Ce que Plutarque (en 46 après J.-C) souligne c’est que la décadence commence par les mœurs, l’égoïsme, l’injustice sociale et la perte des valeurs.

Découvrir ce qui se passe dans les alcôves des français, puissants ou misérables, n’a jamais grandi le journalisme d’investigation. Cependant décrire avec autant de cynisme les inégalités et la vie quotidienne répugnante souvent incestueuse de certains puissants (sous couvert de dénonciation trente ans après…) tient à la fois du voyeurisme malsain et de la complaisance coupable. Il n’y a pas de prescription pour l’injustice sociale et l’arrogance des riches.

Jean-François Principiano

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