Salernes : Voyage aux Amériques avec la Camerata Vocale

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Concert découverte à Salernes au Musée Terra-Rossa samedi 24 novembre 18h 30

Une exportation de la musique occidentale
Voilà un périple musical très original qui démarre à l’aube du XVIe siècle, en Espagne, patrie de Morales, Victoria et Guerrero trois grands maîtres du siècle d’or espagnol. Lorsque le Génois Christophe Colomb à bord des trois caravelles Nina, Pinta y Santa Maria ouvre le monde européen aux Amériques, la tradition musicale occidentale se développe au-delà de la mer océane. Leur solide formation de polyphonistes, ainsi que la forme traditionnelle du Villancico venue d’Italie, traverse l’Atlantique avec les premiers colons, et se propage à travers toute la Nouvelle Espagne. Depuis l’arrivée des conquistadors, fin du XVe siècle, le continent est divisé en vice-royautés, disposant chacune d’un gouvernement propre mais, toutes dépendant de l’Espagne sur le plan économique et culturel…

Une rencontre culturelle
La Nouvelle Espagne part de la Floride actuelle, englobe le Costa Rica, les Caraibes et le Mexique; la Nouvelle Grenade occupe les territoires de l’actuel Venezuela, Colombie, Panama et Équateur ; le Pérou est constitué des audiences de Lima, Cuzco et du Chili ; La Plata englobe la Bolivie, le Paraguay, Argentine et l’Uruguay et enfin le Brésil. La musique fut introduite sur le nouveau continent par les missionnaires franciscains d’abord, puis par les dominicains, les augustins et enfin, les jésuites. Elle occupe une place prépondérante dans la conversion des Indiens car, dans leur culture, la musique est absolument indissociable du culte.

L’intégration des musiciens indigènes.
Dès les années 1520, les indigènes sont incorporés à des maîtrises où ils mènent une carrière de musicien professionnel ; l’apprentissage est très strict mais, en contrepartie, ils bénéficient d’avantages considérables, comme l’exemption d’impôts par exemple. La hiérarchie reste cependant strictement réglementée : les indigènes n’ayant pas accès à la prêtrise, ils restent confinés à des postes subalternes.

Une nouvelle musique religieuse
Au cours des XVIe et XVIIe siècles, des maîtres de chapelles venant d’Europe, tels que Tomas de Torrejon y Velasco, Gaspar Fernandes, ou Juan de Araujo, vont transmettre et développer une écriture musicale qui se métisse au contact des traditions populaires locales. Dans ce concert le public voyagera, de Mexico à Lima, en passant par Sucre. Avec cette exportation au-delà de l’Atlantique la musique espagnole, tout comme la peinture, trouve une nouvelle vigueur. Tomás Luis de Victoria, compositeur, particulièrement de musique chorale, du XVI° siècle, est considéré comme l’un des plus grands compositeurs classiques espagnols. Il se distingue de la tendance dominante de son temps en préférant au contrepoint des mélodies plus longues, plus simples, moins techniques et plus mystérieuses, en utilisant la dissonance d’une manière que l’École romaine, au contraire, évite. Il fait preuve d’une extraordinaire créativité dans le domaine de la théorie musicale en reliant la tonalité et la couleur de sa musique à celles de ses paroles, notamment dans ses motets. L’œuvre de Victoria trouve un écho dans celle d’Alonso Lobo – un homme que Victoria considère comme son égal. Les compositions de Lobo – également chorales dans la forme et religieuses dans leur contenu – soulignent la nature austère et minimaliste de la musique religieuse. Lobo cherche à allier l’intensité émotionnelle de Victoria à l’habileté technique d’un Palestrina et la solution qu’il trouve constitue l’acte fondateur de la musique baroque en Espagne.

Une rêverie musicale syncrétiste
Adèle Pons un des meilleurs chefs de chœur actuel imagine aussi dans ce concert prolonger ce style en convoquant d’autres compositeurs L’aventure de ce concert devient alors rêverie musicale… Qu’adviendrait-il si J.S.Bach mêlait son écriture au flamboyant baroque du Nouveau Monde ? Et si les thèmes populaires du Brésil actuel rencontraient l’instrumentation baroque ? Si la Samba s’accommodait de la basse continue ? Une expérience à noter (musicalement) sur sa portée personnelle…

Concert-découverte Nina, Pinta y Santa Maria à Salerne par la Camerata vocale chœur de chambre et l’Ensemble Instrumental direction Adèle Pons au Musée Terra Rossa samedi 24 novembre 18h 30. Libre participation. Infos et réservations 06 63 66 46 09 et cameratavocale.org

Ce concert est organisé avec le concours de la ville de Salernes

Jean François Principiano

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