Théâtre au Carré Sainte Maxime
Lazare Herson-Macarel / Edmond Rostand
02 février 2019 à 20h30
Monument du répertoire, Cyrano nous habite et participe d’une mémoire collective. Héroïque, vaillant, généreux et haut en couleurs, il incarne tout à la fois le panache, l’insoumission, le sens du sacrifice, le refus des compromissions et le désir d’insurrection pour un monde meilleur. Rassemblant quarante-cinq personnages, du bourgeois au marquis, du soldat au poète, la pièce compose une ode démocratique à la liberté d’être et de penser. Lazare Herson-Macarel nous en offre une version endiablée à l’étincelante modernité.
« C’est un roc ! C’est un pic ! C’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ! C’est une péninsule ! » Nous avons tous en tête la tirade culte de Cyrano, ce mythique capitaine qui compense par la flamme et l’ardeur de son verbe la laideur de son visage. Si certains classiques du théâtre gardent intactes leurs qualités, c’est parce qu’intemporels, ils viennent résonner avec aujourd’hui. Avec dix acteurs vibrants au plateau accompagnés de deux musiciens à la batterie et la viole de Gambe, la mise en scène de Lazare Herson-Macarel mise sur l’épure de sorte que Cyrano soit vu, entendu et compris comme une offrande à notre temps. Refusant la reconstitution historique, il fait souffler sur la pièce un vent de liberté, donnant à son héros la vigueur d’un poète terriblement actuel. Eddie Chignara, dans le rôle-titre, est un rythmicien magistral à la joie communicative. Alliant le plaisir du verbe à la fougue du jeu, l’énergie vitale au sens de la fête, Lazare Herson-Macarel nous offre un festin de mots, d’intelligence, et de jubilation pure. Ce faisant, il met en lumière ce que la pièce contient peut-être de plus précieux : l’idéalisme. Archétype de l’insoumission, le Gascon bouillonnant est le porte-voix des révoltes possibles, l’insurgé dont notre époque pourrait faire croire qu’il est passé de mode. À l’horizon de ce spectacle festif, endiablé, populaire mais aussi mélancolique et âpre, l’utopie nous éclaire de ses lointaines lueurs et Lazare Herson-Macarel, qui n’a pas renoncé à rêver, nous invite à marcher vers elle.
D’EDMOND ROSTAND MISE EN SCÈNE LAZARE HERSON-MACAREL AVEC HARRISON AREVALO, PHILIPPE CANALES, CÉLINE CHÉENNE, GAËLLE VOUKISSA, EDDIE CHIGNARA, JOSEPH FOUREZ, DAVID GUEZ, MORGANE NAIRAUD, JULIEN CAMPANI MUSICIENS SALOMÉ GASSELIN, PIERRE-LOUIS JOZAN SCÉNOGRAPHIE INGRID PETTIGREW COSTUMES ALICE DUCHANGE ASSISTÉE DE SELMA DELABRIÈRE LUMIÈRE JÉRÉMIE PAPIN ASSISTÉ DE LÉA MARIS MAQUILLAGES PAULINE BRY RÉGIE GÉNÉRALE THOMAS CHRÉTIEN COLLABORATION ARTISTIQUE PHILIPPE CANALES ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE CHLOÉ BONIFAY PRODUCTION COMPAGNIE DE LA JEUNESSE AIMABLE COPRODUCTION THÉÂTRE ANNE DE BRETAGNE – VANNES / THÉÂTRE JEAN VILAR – SURESNES / THÉÂTRE DE LA COUPE D’OR – ROCHEFORT / THÉÂTRE ROGER BARAT – HERBLAY / THÉÂTRE ANDRÉ MALRAUX – CHEVILLY-LARUE / LES PASSERELLES – PONTAULT-COMBAULT / THÉÂTRE MONTANSIER – VERSAILLES.
AVEC L’AIDE À LA CRÉATION DE LA RÉGION ILE-DE-FRANCE AVEC LA PARTICIPATION DU JEUNE THÉÂTRE NATIONAL AVEC LE SOUTIEN DE L’ADAMI.