Que devient le Fort Saint-Antoine, au Faron ?

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C’est l’une des questions qui est venue lors de l’assemblée du CIL du Fort Rouge. Trois ans déjà que ce fort, situé au tout début de la montée du Mont Faron, qui était propriété de l’État et faisait partie du patrimoine militaire, avait été vendu, le 28 juillet 2015 à un homme d’affaires pour 970 000 euros.

Curieusement ni la ville, ni TPM, ni le département n’ont voulu s’intéresser à ce bâtiment historique très accessible, entouré de 7 ha de pinède, dans un site classé qui aurait pu susciter de nombreuses utilisations, vu sa proximité avec les quartiers ouest du Fort Rouge et du Jonquet, à une demi-heure à pied, un peu avant le mur d’escalade.

D’autres acquéreurs avaient dix jours pour se manifester. Un autre homme d’affaires, administrateur ou gérant de plusieurs sociétés fiduciaires ou immobilières sortit 1,2 million d’euros et se retrouva propriétaire des lieux. Le site, plus que le fort, l’avait séduit.

Depuis, plus de nouvelles. Qu’est-il prévu de faire de cet espace conséquent et sensible ?

Nul ne le sait. Pas même l’adjointe au maire de Toulon, Florence Fleuteun qui répondit à un habitant du quartier, si l’on en croit le compte-rendu du quotidien local (VM du 10/4/18). « Nous n’avons aucun contact avec l’acquéreur, ni aucun dossier déposé au service de l’urbanisme… » Elle ajoutait que Geneviève Lévy, la députée de Toulon « a essayé d’avoir des informations auprès du notaire qui n’a pas voulu répondre ».

Nous sommes en mesure de lui fournir le renseignement…après deux ou trois clics. L’acquéreur se nomme Jean-Pierre Jarjaille, 59, chemin Bas Poirier 69 210 Lentilly. Sauf homonymie parfaite.

Cela paraît un peu fort que la ville n’ait aucune idée du projet de l’acquéreur -à bon compte- du Fort Saint Antoine, près de trois ans après la vente (6/8/15). Comme il est curieux que le conservatoire du littoral et la SAFER n’aient pas non plus préempté ce bâtiment classé dans un site lui-même classé et dans une zone à risque d’incendies qui plus est.

Cette vente avait un témoin très intéressé : le président de l’association « défense et protection du Faron », Michel Bonjardini qui confiait à la presse que « ce monument aurait pu devenir un musée, un site de développement touristique. Nous restons très amers de voir notre patrimoine partir dans les mains d’une société privée pour ne jamais être ouvert au public. »

L’association qui veille inlassablement au respect des règles d’urbanisme, trop souvent ignorées et pas par défaut d’informations, ne craint pas de saisir les institutions et même le procureur face à un certain laxisme à ne pas sanctionner des transgressions flagrantes et répétées.

Elle reste très attentive à ce qui va être fait par le nouvel acquéreur plutôt très discret mais qui peut être facilement joint si la ville prend en compte les craintes des habitants qui se sont exprimées, sur l’état des lieux et leur entretien notamment extérieur.

Autre sujet de préoccupation : le projet de construction déposé de 18 logements au carrefour de la corniche Émile Fabre et du chemin du Fort Rouge, juste en-dessous du fort, grignotant donc sur le Faron. Il est contesté par l’association ainsi que des riverains devant le tribunal administratif.

Comment se fait-il que la ville ne s’y soit pas opposée ? Ce n’est pas parce qu’il y a eu des villas autorisées bien plus haut, avant le classement, qu’il faut continuer d’empiéter sur la pinède.

René Fredon

crédit photo : http://randojp.free.fr/0-Diaporamas/PlFortes/PlFortes7.html

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