Quatuors en fête à Saint Paul de Toulon

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À l’invitation du Festival Hivernal  c’est un concert de quatuors à cordes qui est proposé aux mélomanes  Jeudi soir 31 janvier. Au programme le jeune Quatuor Ebène dans des pages célèbres du romantisme allemand et de l’impressionnisme musical français.

Un quatuor en liberté
Le Quatuor Ebène est un des quatuors les plus polyvalents de la scène musicale, il a choisi,  de se consacrer à un élargissement des choix musicaux. Ces jeunes artistes Pierre Colombet, violon Gabriel Le Magadure,  violon, Marie Chilemme, alto Raphaël Merlin, violoncelle peuvent aussi bien jouer du jazz que de la musique contemporaine ou classique. C’est cette dernière option qu’ils choisissent pour ce concert qui reflète leur intérêt actuel pour la musique de Beethoven, qu’ils interprètent avec une incandescence qui n’appartient qu’à eux. Ils s’étaient ainsi beaucoup intéressés aux quatuors de la fin de la vie du compositeur, notamment à l’occasion d’une tournée américaine. Puis ils ont décidé de remonter petit à petit le temps, et ils abordent ainsi les quatuors de la période médiane Ludwig van Beethoven (Quatuor à cordes n°4, opus 18) puis le Quatuor à cordes en fa majeur de Maurice Ravel  et pour terminer de Ludwig van Beethoven le Quatuor à cordes n°16, opus 135 avec lequel Beethoven prouve sa force visionnaire.

Un chef-d’œuvre français

Maurice Ravel

L’unique quatuor de Maurice Ravel est un pur diamant. Il fut composé par Maurice Ravel en 1902. Cette œuvre d’un musicien de 27 ans témoigne de son admiration pour Mozart et Joseph Haydn. Il est dédié à Gabriel Fauré. Il débute avec un chant magnifique, très doux, qui va remplir de sa substance riche et expressive la cadre du mouvement entier. Le second sujet marqué très expressif est visiblement issu du premier. Au cours du développement un thème nouveau, visiblement issu du matériel thématique de départ apparaît et sera combiné avec le second  mais c’est le premier  devenu conquérant qui s’affirme avec véhémence dans un triple fortissimo, point culminant du mouvement.  Au cours de la coda, le chant du début passe par de superbes modulations, fa # majeur, si majeur, ré majeur et le fa majeur triple pianissimo de l’accord final. Le scherzo Assez vif et bien rythmé, tout en pizzicati introduit le cœur de l’œuvre.

Le mouvement lent est construit sur  un thème très chantant en sol bémol majeur  exposé par l’alto, il est suivi par un retour du chant du premier mouvement dont l’expression est changée par de troublantes modulations. L’alternance entre ces deux thèmes se poursuit tout le long du mouvement, elle est interrompue par un intermède central plus véhément. C’est une fois de plus le thème du début du quatuor qui a le dernier mot en sol bémol dans le registre suraigu des quatre instruments.

Regard vers la modernité
Le finale Vif et agité nous emmène dans un monde nouveau, celui de la modernité.  Ce finale s’ouvre par un rythme 5/8 répété obstinément fortissimo pendant 42 mesures. Si le rythme boiteux de 5/8 forme la base du mouvement, on passe aussi par 5/4 et 3/4. Alors que dans les mouvements précédents la douceur et les sourdines dominaient, ici les fortissimi se maintiennent du début à la fin ce qui n’exclue pas quelques instants de détente. Cette œuvre stupéfiante  a étonné dès sa création et a installé Ravel parmi les plus grands maîtres français de son époque. Rarement donnée parce que difficile à l’écoute comme à l’exécution elle reste incontournable pour tout amateur de musique pure. C’est donc une occasion unique à ne pas manquer.

Jeudi 31 janvier  20h 30 Quatuor Ébène –Beethoven et Ravel Concert classique proposé par le Festival de Musique de Toulon et sa région à l’Église St Paul de Toulon.

Infos http://www.festivalmusiquetoulon.com

Jean François Principiano

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