Les ténors règnent en héros sur les scènes lyriques depuis le milieu du 19ème siècle où ils ont supplanté les castrats superstars. Depuis quelques décennies, les contre-ténors sont venus jeter le trouble en faisant revivre, au côté de cantatrices aux voix acrobatiques, tout un pan du répertoire dédié aux castrats, et qui avait totalement disparu du répertoire. Ténor et contre-ténor, deux techniques vocales que l’on oppose et qui offrent pourtant des points communs.
Cédric BRIGNONE, de l’Opéra de Marseille, possède un timbre de ténor léger si aigu qu’il semble se jouer des partitions les plus périlleuses, qu’elles soient baroques ou romantiques. Bruno PICAUDÉ, son professeur, prolonge par les notes graves du baryton sa voix planante de contre-ténor. En duos, ces deux timbres s’opposent et fusionnent à tel point qu’il est parfois difficile de les distinguer. Soutenus par le piano subtil de Pierre LAURENT, ils ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’ils parviennent à déclencher la chair de poule au sein du public en honorant les grands compositeurs des siècles passés.