Plaidoiries Je plaide donc je suis

Jan 31, 2022

Richard Berry à Fréjus Un acteur, cinq plaidoiries, cinq moments de vérité. Jeudi 10 février à 20h30 au Forum.

Les affaires judiciaires ne sont pas toujours enregistrées. Les paroles s’effacent parfois. Mais grâce au travail de reconstitution conduit par Matthieu Aron, les mots sont à nouveau prononcés. Incarnant les grandes figures du barreau, Richard Berry fait revivre ces procès célèbres qui révèlent des faits de société majeurs ayant marqué l’histoire judiciaire et l’opinion publique de ces quarante dernières années.

Quelques grands procès
À Bobigny, en 1972, Gisèle Halimi défend l’avortement. Elle dénonce une loi obsolète qui empêche les femmes de disposer librement de leur corps. En 1976, c’est à la peine de mort que Paul Lombard s’attaque, en voulant éviter la peine capitale à Christian Ranucci. Débuté en 1997 à Bordeaux, le procès de Maurice Papon revisite les heures sombres de l’Histoire de France. À Clichy-sous-Bois, Jean-Pierre Mignard défend les familles de Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés en 2005 dans un poste électrique pour avoir tenté d’échapper à un contrôle de police. Un an plus tard, l’acte infanticide de Véronique Courjault lève le tabou du déni de grossesse.

Un grand comédien
Richard Berry acteur qui n’est plus à louer, défend un thème qui aurait pu être trop consensuel. Il montre que les choix des circonstances mettent en lumière la justesse de ce que l’on peut appeler l’équité. Car un coupable l’est toujours selon le système de valeur de la société qui le juge. Mais ces valeurs peuvent évoluer ou changer : par exemple l’homosexualité était admise dans la Grèce ancienne alors que c’est le comble de l’abomination au XIXème siècle en Europe… Ce spectacle nous rappelle que la justice se construit au rythme de l’élévation ou de l’abandon de sa conscience par le groupe humain qui s’y réfère et qu’elle est relative aux normes de l’époque. Elle est donc plus ou moins relative.