PCF : que demande le peuple ?

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C’est à une consultation nationale inédite du peuple d’en bas qu’invite le PCF, à travers un questionnaire fourni, destiné, non pas à recueillir le soutien à ses propositions en vue des prochaines échéances électorales, mais l’opinion des citoyens sur les solutions concrètes à leurs problèmes, telles qu’ils les souhaitent.

Cela en vue de construire un pacte d’engagement commun avec les forces politiques, syndicales, associatives, citoyennes qui veulent s’y associer jusqu’à désigner des candidatures communes dans les circonscriptions et pour la présidentielle.

Une démarche d’autant mieux comprise que l’échec de la politique libérale, calquée sur celle de l’UE, menée par François Hollande depuis 2012, tourne le dos à ses engagements : réduire le chômage et les inégalités, relever l’économie, s’attaquer à la finance… Et ce n’est pas le passage en force de la loi Khomri, cassant le code du travail qui va lui redorer son blason !

Face à la déception, à la colère que ses renoncements ont suscitées, y compris dans sa propre formation, le chef de l’Etat voit sa cote d’impopularité grimper à un niveau jamais atteint, au point, s’il se présente, de ne pas être sûr du tout de figurer au second tour !

Cette hypothèse, tenue pour une forte probabilité, implique qu’un candidat de large rassemblement, résolument à gauche, relève le défi.  Pour donner un débouché politique au mouvement social, en rupture avec les politiques d’austérité pour le peuple et de largesses pour les très riches, dont on voit les résultats. Un candidat porteur d’un contrat d’engagement collectif  qui réponde aux attentes sociales aussi bien qu’à l’intérêt national. Ce, dans tous les domaines.

Autrement dit, un processus qui permette très sérieusement d’envisager une présence au second tour de la gauche de transformation sociale et écologique, à condition que cette, ces candidatures soient le fruit d’une élaboration collective des contenus d’un tel contrat.

Faute de quoi, le risque est grand, en cas de candidatures multiples à gauche hostiles aux politiques gouvernementales et à leurs soutiens, d’aller vers un duel droite-extrême droite au second tour comme ce fut le cas aux élections présidentielles de 2002 !! Il est possible de  sortir de ce piège.

Se rassembler, c’est pouvoir gagner, se disperser c’est être sûr de perdre

Comment engager une campagne présidentielle de 1er tour dynamique pour des candidats qui, séparés, n’ont aucune chance de figurer au second ? Et en sachant qu’il ne pourra en ressortir qu’une amplification des politiques d’austérité creusant les inégalités, de privatisations, de réductions des dépenses publiques, de soumission volontaire à la dictature des marchés financiers, d’atteintes accélérées à ce qui reste du « modèle social français » que le patronat s’est promis d’effacer !

Le droit de faire acte de candidature est fondamental. L’exercer au prix de l’échec de tous, demande réflexion dans les circonstances actuelles où le PS, jusqu’ici dominant, a visiblement choisi l’autodestruction.

A tel point que Macron, au mépris de toute solidarité gouvernementale, frétille d’impatience pour occuper l’espace perdu et se lancer dans l’arène. Il plaît beaucoup à une partie de la droite celui que Valls présente comme étant  lui-même « le produit le plus méritant de l’élite de la République ». Tout un programme.

Il ne s’agit pas de sauver le PS devenu sourd aux revendications populaires et sensible à la voix des marchés et du patronat au service des actionnaires. Le PS doit assumer son tournant libéral depuis longtemps amorcé.

Il s’agit, pour toute la gauche progressiste, sociale et écologiste, de repasser à l’offensive, de redonner sens aux idéaux de la Révolution française, de repenser l’avenir d’une grande nation indépendante et souveraine dans une Europe des coopérations entre peuples libres et égaux, à l’opposé de celle que rejettent aujourd’hui très majoritairement les citoyens.

Se résoudre à la division des forces populaires revient à démissionner devant la difficulté à contruire un rassemblement, à effacer les égos devant l’efficacité du collectif et du commun, pour  redonner confiance aux citoyens consultés parce que considérés, après avoir été saturés de promesses non tenues, ils peuvent exprimer leurs idées multiples enfin libérées et prises en compte.

Les communistes refusent le scénario de l’échec. Les Français (es) n’attendent pas un homme providentiel. Ils ne croient plus au Père Noël, ni au ralliement le temps d’une élection. Ils privilégient le contenu d’abord, les solutions qui seront retenues pour un pacte d’engagement commun au plus large collectif possible.

Les dialogues des militants(es) allant au-devant des citoyens, en plein été, aux abords des plages, dans les quartiers populaires, sur les places des marchés, les confortent dans leur démarche.

Certes il y a du scepticisme, comme ce 12 juillet aux Sablettes, à La Seyne.  Des indifférents, assez peu, très rarement de l’hostilité : « ça va servir à quoi ? »… »Il y a déjà des candidats déclarés… » « vous avez raison mais vous êtes si peu entendus »….Mais aussi beaucoup d’intérêt, d’échanges, on sent le besoin d’être écouté, compris, pas méprisé : « on nous demande jamais notre avis »… »qu’allez-vous en faire ? » « C’est du sérieux, votre questionnaire… » « votre démarche me plaît, continuez… »

Certains prennent le temps de le remplir sur place, d’autres le ramènent dans l’heure qui suit, d’autres, pressés, l’emportent pour lire attentivement les questions et promettent de l’adresser directement à Paris. Assurément, il y a aura d’autres initiatives comme celle-là. Partout dans le Var.

Le but, on l’aura compris : réhabiliter la parole citoyene et la traduire en actes. Une votation citoyenne nationale début octobre prolongera le contrat d’engagement commun. A la suite de quoi les forces engagées dans ce processus désigneront pour la présidentielle, si plusieurs candidats se proposent, selon les formes qu’elles choisiront, le (ou la) candidat(e) qui portera ces engagements.

Pour les législatives, c’est dès à-présent que les communistes proposent sur le même fond la même démarche aux citoyens et aux partenaires disponibles dans chaque circonscription pour gagner ensemble de nouvelles circonscriptions, donc aussi de nouveaux députés(es) communistes parmi les sièges à conquérir grâce à un tel rassemblement.

Créer un nouveau rapport de forces au parlement constitue un enjeu de taille à lui seul. Il peut être atteint au bénéfice de tous les partenaires. L’émiettement, là encore, ne pourrait qu’avoir des conséquences négatives au seul bénéfice de la droite et de l’extrême-droite. Qu’on pense à l’effacement de toute opposition de gauche à Toulon, à la région, au département, dans de nombreux conseils municipaux !

Il y va du renouveau de la démocratie, d’un débouché politique aux luttes sociales et sociétales, de la perspective d’une reconquête des pouvoirs par la mise en mouvement des forces populaires pour leur propre compte. Contre la dictature de la finance et de ceux qui la servent.

Reprenons notre destin en mains.

René Fredon

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