On s’en fume un ?

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Jusqu’au 28 février les varois sont invités à donner leur avis sur le cannabis ! Ça va péter !

Que faut-il penser du Cannabis récréatif ? Les varois sont-ils pour ou contre l’évolution de la législation ? Quel est le réel danger de sa consommation ? Comment encadrer sa consommation pour éviter les drames humains ?

À l’origine de ce questionnement une décision de l’Assemblée Nationale qui par l’intermédiaire d’un questionnaire en ligne désire connaître la réelle opinion des citoyens. 2021-Cannabis_recreatif.pdf.

À l’issue de la consultation citoyenne, au moment de la publication du rapport, l’intégralité des réponses anonymisées seront publiées sur la plateforme open data de l’Assemblée nationale dans un format ouvert et librement réutilisable.

Une consommation en augmentation
Aujourd’hui la consommation et la vente du cannabis sont interdites dans le Var comme dans toute la France. Pourtant il y a un paradoxe selon l’Observatoire français des drogues et toxicomanies : il reste le produit illicite le plus consommé. D’un côté l’interdiction, de l’autre l’accroissement de la consommation, notamment dans le Var et plus particulièrement pendant la crise de la Covid qui a vu une augmentation notable des « habitués ».

Que dit le peuple ?
À quoi va servir cette campagne de sensibilisation au Cannabis ?
Selon les députés, elle devrait « contribuer à la réflexion à la mission d’information qui doit se prononcer sur l’évolution de la réglementation. »
Pour certains instituts de sondages, près d’un français sur deux serait favorable à un changement de législation. C’est pour vérifier cette évolution que les représentants du peuple désirent interroger le peuple…Il me revient à l’esprit une phrase célèbre de Ledru Rollin au balcon de l’Hôtel de Ville à Paris répondant au roi Louis-Philippe qui s’étonnait de sa longévité politique et de sa popularité « Il faut bien que je les suive, puisque je suis leur chef. »

Dix vérités médicales sur le cannabis
Objectivement je propose ici une synthèse des opinions médicales sur le sujet.
-Le surdosage au cannabis survient en cas de prises très importantes (fumées ou ingérées) et peut entraîner une dépersonnalisation et des manifestations délirantes.
-Il s’accompagne d’une accélération du rythme cardiaque sans gravité et, dans les cas extrêmes, de troubles de la coordination motrice.
-En dehors des risques liés aux nausées et vomissements, il ne présente pas de caractères de gravité clinique et régresse en moins de 24 heures ; la toxicité du cannabis est faible sur l’organisme et il n’y a pas d’overdose ou de dose mortelle consécutive à l’intoxication.
-La construction d’un équilibre psychique dans lequel le cannabis est omniprésent peut favoriser l’évolution vers une maladie psychiatrique chez les personnes prédisposées. La consommation n’en est pas la cause mais peut être un des éléments déclencheurs. Ce sujet reste controversé au sein de la communauté médicale.
-La complication la plus grave, sur le plan psychique, est la décompensation psychotique délirante, à thèmes de persécution, qui peut survenir principalement chez les personnes souffrant de maladies psychiatriques graves.
-Tout en soulignant la rareté d’épisodes violents chez les patients souffrant de schizophrénie, il faut rappeler qu’ils surviennent la plupart du temps après une prise de toxique. Le cannabis peut donc provoquer une rechute chez les malades souffrant de schizophrénie ou de troubles de l’humeur graves, la composante hallucinatoire pouvant être majorée par l’usage de cannabis.
-Un autre risque est représenté par un syndrome « amotivationnel ». Il peut prendre l’aspect d’un repli sur soi, avec isolement, une moindre sociabilité et une plus grande inhibition à exprimer ses émotions. Même si les adolescents sont exposés au cannabis, il peut aussi s’agir d’une attitude défensive sans lien avec une consommation de produits. En effet, l’adolescence s’accompagne d’une réorganisation des émotions et de la sexualité pouvant se traduire par l’apparition d’une pudeur à laquelle certains parents ne sont pas encore prêts.

La consommation elle-même peut renforcer une passivité, un fléchissement affectif et intellectuel ainsi qu’une désinsertion socioprofessionnelle aggravée par la dépendance psychique. Celle-ci va inciter l’usager à rechercher des solutions, préférentiellement avec le produit qu’en dehors de celui-ci.

Lorsque la consommation est massive et prolongée, elle peut s’associer à des symptômes apparentés à des troubles psychotiques réversibles. Le passage aux autres drogues existe mais il est très rare et, le plus souvent, il est lié à des troubles relationnels et une précarité affective profonds. Dans ce cas, l’on peut proposer à la personne de parler de cette problématique lorsqu’elle en ressent le besoin. Une attitude trop directive risque d’induire un rejet et une discussion trop intime avec des proches peut être limitée et contre-productive en se substituant à un suivi psychothérapeutique réalisé par un professionnel avec la garantie de la confidentialité.

Chez les gros fumeurs quotidiens de cannabis, un léger syndrome de sevrage avec irritabilité et insomnie passagère peut se rencontrer. Les symptômes disparaissent en quelques jours et peuvent être soulagés par un traitement léger aux antihistaminiques pour leurs propriétés sédatives. Dans le cas de consommateurs très réguliers sur une longue période, les fumées de cannabis inhalées présentent un pouvoir cancérigène beaucoup plus puissant que celles du tabac (plus de dix fois plus), et provoquent une dilatation temporaire des bronches ainsi qu’un encombrement des voies aériennes provoquant un enrouement, voire des bronchites.

Source : assemblee-nationale.fr

Jean-François Principiano

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