Produire des déchets « le propre » de l’homme ?
La colline inspirée de Châteauvallon propose un spectacle de David Wahl intitulé « le Sale Discours » sur le thème l’avenir de l’homme et de son environnement. Mardi 6 novembre à 20 h 30.
Un auteur atypique
Né en 1978, David Wahl est dramaturge, écrivain et interprète. Il tisse des liens entre différents domaines souvent trop séparés : théâtre et science, recherches savantes et récits populaires, savoirs et curiosités. Le Sale Discours est sa quatrième causerie. Les trois premières (Traité de la boule de cristal, La Visite curieuse et secrète et Histoire spirituelle de la danse) ont paru aux éditions Archimbaud-Riveneuve.
Qu’est-ce qui est propre ? Qu’est-ce qui est sale ?
Exemple. Au début du XIIe siècle, le roi Louis VI ordonna qu’aucun cochon n’entrât plus dans la ville sans être tenu en laisse – une loi de salubrité publique. Mais les porcs, dévorant les immondices, nettoyaient les rues. Et c’est ainsi qu’en l’espace de quelques semaines, la ville se transforma en… porcherie mais les rues étaient propres.
Deuxième exemple. Inodores, incolores et imputrescibles, les déchets nucléaires sont impeccables, d’aspect le plus propre possible. Mais mortellement radioactifs durant des dizaines, voire des centaines de milliers d’années. Le Sale discours, c’est un récit qui parle d’un environnement façonné par nos ordures, nos excréments et nos déchets, et de notre instinct de survie, de nos rêves d’éternité, de la peur de la mort.
Un spectacle inclassable
On y côtoie de manière fortuite un drôle de cochon, des atomes, Marie Curie et l’immunologiste Jean-Claude Ameisen, la voie lactée, des fantômes, avec l’humour et l’intelligence qui font des spectacles de David Wahl des moments très agréables. Drôle de promenade en tout cas, qui mélange allégrement tout. Aborder ces problèmes avec recul et même, avec humour. La réflexion est à ce prix.
Car au-delà de la performance verbale et théâtrale, l’acteur-auteur entraîne le public dans un jeu d’esprit vertigineux, quasi philosophique, parfois un peu gratuit. David Wahl est un conteur subtil et paradoxal. S’inspirant des recherches historiques les plus récentes, commentant les textes d’auteurs divers (Nietzsche, Platon, Fourier, Rilke…) comme les protocoles de médecins oubliés, David Wahl souligne la relativité des pratiques au fil des siècles. Le tout parfumé d’un soupçon d’esprit libertaire. Le Sale discours, de David Wahl, mise en scène Pierre Guillois mardi 6 novembre 20h30. A noter pour ne pas oublier.
Jean François Principiano
