E8 mars journée de la femme mais aussi journée inauguratrice du Festival Présences féminines animé par Claire Bodin. Ce moment incontournable de la vie culturelle met en valeur les artistes et compositeurs femmes qui ont apporté leurs pierres à l’édifice universel de l’art Musical.
Cette année plusieurs communes du Var sont concernées : Toulon, La Garde, la Valette, Saint Mandrier. La semaine musicale sera riche : Vendredi 8 mars au Foyer Campra, samedi 9 mars au Musée de la Marine, Mardi 12 mars à la salle Camus du Théâtre Liberté puis le 14 mars à la Garde à la Chapelle Notre Dame.
Tous ces beaux concerts sont entièrement consacrés à des œuvres de compositrices de valeur mais parfois peu connues du grand public. Élise Bertrand, Christel Marchand, Caroline Marçot et Pierrette Mari. Soulignons enfin une initiative originale les concerts autour de tableaux ou d’œuvres exposées lors des visites muséales.
Le programme détaillé se trouve sur le site http://www.presencesfeminines.com/festival/programme-2019/
Une création mondiale de Michèle Reverdy
Parmi les invitées il faut souligner la présence et l’œuvre de Michèle Reverdy qui propose au Liberté mardi 12 mars une création mondiale autour de deux extraits des Cosmicomiche de l’écrivain italien Italo Calvino. Reprenons la présentation qu’en donne le Festival. Michèle Reverdy « rêvait d’écrire un opéra buffa en italien », mais devant faire face à de nombreuses
contraintes, elle a décidé de composer une œuvre contenant les « ingrédients » du buffa, mais tenant plus du théâtre musical que de l’opéra à proprement parler. C’est ainsi qu’est né Le Cosmicomiche, à partir des nouvelles « Un segno nello spazio et Tutto in un punto » extraites du recueil du même nom d’Italo Calvino.
Humour scientifique à l’italienne
L’œuvre était donc écrite, et attendait depuis déjà quelques années l’occasion d’être créée. L’un des objectifs du festival Présences Féminines est d’être un lieu de création pour les compositrices, et la résidence de Michèle Reverdy a permis de créer
cette œuvre. Parodiant avec humour le discours scientifique, Italo Calvino revoit l’astronomie sous un angle décalé. Comment concevoir le monde avant le Big-Bang ? Que représente la création humaine dans l’immensité de l’univers ? Tout le sens de la vie n’est-il pas finalement contenu dans une bonne assiette de tagliatelles fraîches ? Autant de vastes questions qu’évoqueront gaiement un trio de chanteurs, mi- cosmonautes, mi- arlequins, accompagnés de sept musiciens de l’orchestre de l’Opéra. Ils seront tous acteurs de ce qu’on appellera fort à propos une mise en espace, pour un spectacle qui tâchera d’évoquer l’infini en une heure de temps ! L’Éternité c’est
long surtout vers la fin comme disait un philosophe célèbre…Le spectacle est en italien sous-titré en français. Le style de Reverdy est puissant, novateur sans être provocateur mais au contraire empreint d’un grand lyrisme latin qui la rapproche plus de Dallapiccola que de Boulez. Je me souviens d’avoir accompagné des mélomanes de l’association Opéravenir à l’Opéra de Lyon en janvier 2003 pour la création de son opéra Médée. Un grand moment de belle musique.
Une initiative heureuse
Ce Festival a donc quelque chose d’émouvant et de nécessaire. Émouvant parce qu’il permet de retrouver des émotions émanant d’œuvres belles mais hélas parfois oubliées. Et
puis surtout combien de petites filles de génie ont-elles été victimes de la pression masculine et religieuse au cours de l’histoire ? Point de Liberté point d’Épanouissement. Combien de Mozart féminin l’humanité a-t-elle perdu ? D’autre part, alors que certaines ont été souvent appréciées et reconnues par leurs contemporains, pour quelles raisons sociales, politiques, ou raisons de civilisation, les compositrices ont été effacées de nos mémoires… rayées de l’histoire !? Ce Festival est donc nécessaire. Il faut le soutenir.resapresencesfeminines@gmail.com et 06 13 06 82.
Association Présences féminines, 11 rue Mirabeau 83000 Toulon.
Jean François Principiano