Moyen-Orient : au conseil de sécurité de l’ONU les E-U font adopter l’arrêt « immédiat » des attaques des… Houthis ?

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Les États-Unis et le Japon avaient préparé la résolution cette fois. Il n’y a eu aucun véto, seulement 4 votes contre (Russie, Chine, Algérie, Mozambique) et 11 pour, dont la France. Adoptée.  Pouvait-il en être autrement ? Cela aurait été donner le feu vert à l’extension de la guerre qu’Israël intensifie sur le territoire palestinien et même au-delà.

Comme quoi ils instrumentent l’ONU en fonction de leurs intérêts propres et de ceux qu’ils soutiennent. Pour le cessez-le-feu d’Israël à Gaza, le seul véto des E-U avait suffi à rejeter la résolution et à laisser les mains libres à Netanyahou dans sa folie meurtrière. Nous ne l’oublions pas.

Les E-U vont même se faire passer pour de bons gendarmes des mers qui protègent le trafic en Mer rouge et les pays qui y transitent, en faisant respecter les règles internationales. Mais c’est sans scrupule qu’ils démontrent leur soutien inconditionnel -comme l’UE- à Israël qui viole les règles internationales sans craindre des sanctions économiques comme pour la Russie insensible aux appels de l’ONU.

Une institution qui a besoin de dépoussiérage
Le conseil de sécurité se compose de 15 membres dont 5 permanents : la Chine, les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni et de 10 pays élus pour deux ans par l’assemblée générale : Algérie, Équateur, Guyana, Japon, Malte, Mozambique, Corée du Sud, Sierra-Léone, Slovénie et Suisse.

Seuls  les 5 membres permanents peuvent émettre leur véto. L’abstention n’équivaut pas, elle est juste un vote nul. Il faut au moins 9 votes pour valider une résolution sans véto. Voilà ce qui est d’un règlement sur mesure qui permet seulement à 5 pays de bloquer tout projet de résolution qui ne lui convient pas !

Évidemment les E-U ont détaché les actions des rebelles du Yemen, armés par l’Iran, de tout rapport avec les massacres du gouvernement d’Israël protégé et armé par les  Américains. Faisant valoir qu’il valait mieux ne pas externaliser la guerre faite aux Palestiniens malgré les appels au cessez-le- feu de l’ONU que les E-U avaient sabotés au profit d’Israël !

Ainsi, les E-U se montrent impuissants à convaincre Netanyahou d’arrêter le massacre, ce qui ne peut qu’accroître le risque d’embrasement. Ils en porteront la responsabilité par leurs initiatives sélectives alors que s’ils cessaient de leur livrer armes et munitions, la guerre s’arrêterait en quelques jours.

Encore faut-il le vouloir et ne pas s’incliner devant un colonisateur d’extrême-droite convaincu, qui fait tout pour entretenir la haine et la guerre en repoussant des pourparlers de paix inévitables sous la pression des peuples solidaires des Palestiniens.

Israël devant la Cour de Justice Internationale
Saisie par l’Afrique du Sud, la CJI examine ces deux jours à La Haye (12 et 13 janvier) les actes commis  au nom de l’État d’Israël par son  gouvernement au lendemain du 7 octobre.

Nelson Mandela a consacré sa vie à la lutte contre l’apartheid et pour la libération humaine. constitue un symbole très fort. Il disait fréquemment que  : « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens. »

L’Afrique du Sud a obtenu une ordonnance de la CJI en décembre, déclarant qu' »Israël violait ses obligations en vertu de la convention sur le génocide de 1948″. Puis une plainte a été déposée, un argumentaire de 84 pages tendant à prouver que des actes ont été commis, à caractère génocidaire, avec l’intention spécifique requise de détruire les Palestiniens de Gaza, en tant que partie du groupe national, racial et ethnique palestinien au sens large. (Voir l’Humaniré du 11-1-24).

On peut penser que Benayahou restera insensible aux accusations mais devant la CJI il devra se défendre des accusations prises en compte par l’instance judiciaire mondiale et a donc mandaté des juristes. Il y est tenu à moins qu’il ajoute des arguments à ceux qui l’accusent de génocide.

Au terme des deux jours, les 15 juges prendront une décision à la majorité susceptible ou non de faire évoluer la situation. Comme le dit l’un des juristes sud-africain : « le droit international est de retour sur la scène internationale. »

René Fredon

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