Marine Le Pen voterait pour…Trump : rien d’étonnant

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Elle a beau s’évertuer à se dire « patriote, laïque et républicaine, ni à droite, ni à gauche », recruter un ancien proche de Chevènement, promouvoir des personnages comme Ménard et  Collard, aller même jusqu’à virer son père trop encombrant car assumant son idéologie d’extrême-droite, elle va avoir du mal à tenir en équilibre sur cette « ligne ».

La voilà qui, après papa, se prend d’admiration pour Trump, ce milliardaire grotesque profondément réactionnaire : elle voterait pour lui, sans hésitation, déclare-t-elle à « Valeurs actuelles », tellement son « parler vrai », son « anti-conformisme », « homme libre face à Wall-Street, aux marchés, aux lobbyes financiers…!!! » bref ses « valeurs » ressemblent à celle que le FN  véhicule tout en s’employant à détourner et à récupérer la colère des victimes de l’establishement, comme il disait, le père fondateur.

Son positionnement pour Trump n’a rien que de très logique. Retour aux sources. Ce qui l’est moins c’est qu’elle puisse vendre sa camelotte identitaire, sécuritaire et xénophobe sans que nos médias à la solde de grands milliardaires s’en offusquent. Ils lui assurent au contraire une promotion toute particulière, très complaisante.

Et pour cause : elle s’accomode des fondements du système d’exploitation des hommes au profit de quelques-uns toujours plus riches…comme Trump ! Ils sont à la base du pillage des richesses et des nations les plus pauvres, du saccage de la nature, de la mise en concurrence des peuples. Des reculs sociaux imposés à ceux qui produisent les richesses par ceux qui les accaparent. Et ils voudraient que ça continue…quitte à changer d’attelage si les équipages précédents sont démonétisés.

Que veut Trump au juste ?
Par delà le personnage outrancier jusqu’au ridicule, fier de sa réussite dans l’immobilier, que personne ne connaissait et ne prenait au sérieux, vu de nos lucarnes, peu à peu s’est dessinée l’image d’un de ces candidats sorti de nulle part, sans complexe, qui savent faire parler d’eux et qui ont les moyens. Pas un américain n’aurait parié un kopeck sur lui et il est arrivé en tête chez les Républicains. Drôle de nom pour représenter les valeurs (boursières) qu’ils incarnent !

Il s’est vanté d’avoir autofinancé les primaires (40 millions $) et se fixe l’objectif de lever 1 milliard  $ ! Il s’est assuré les services d’un ancien responsable de Goldman Sachs, la banque d’affaires tentaculaire. Il est vrai que dans l’autre camp, l’argent coule à flots pour acheter 250 à 300 000 spots publicitaires.

C’est dire à quel niveau s’élève le débat démocratique ? Il s’agit d’imposer son look, ses postures, son savoir faire parler de soi, bien avant ses idées qui, en l’espèce, se revendiquent de l’Amérique « profonde » celle qui veut encore croire au rêve américain, à l’éternelle domination de sa puissance militaire et monétaire sur la planète.

Ils ne voient pas, ne conçoivent pas que c’est fini, le temps des dominés et des dominants, que les autres peuples et nations existent et veulent compter pour un dans l’arène internationale. Ils résistent d’autant qu’ils sont encore les maîtres de la finance et du crédit mettant le monde en ébullition, ravagé par des conflits d’intérêts et des guerres qui en découlent.

Trump, après des mois à défrayer la chronique par ses saillies les plus provocatrices et les plus révélatrices de son fond ultra-conservateur, raciste,sexiste et belliciste veut mettre l’Amérique sur le chemin du bonheur…et de la réussite. Comme lui, car son ego est tel qu’il entretient l’idée qu’il a beaucoup travaillé pour devenir milliardaire et faire don de sa personne au pays ! Le pays où celui qui travaille réussit, paraît-il ! Sauf que le Donald a hérité d’une fortune paternelle amassée dans l’immobilier, déjà, ça aide pour la suite d’une carrière d’homme d’affaires.

Il pourfend les experts, les médias, le Sénat, les politiciens d’en face -et même de son camp- cela ne vous rappelle rien ?

L’accord politique sur le nucléaire avec « l’Iran des fanatiques religieux qui sera notre ennemi et une menace pour Israël », les immigrés ne sont pas les bienvenus à ses yeux purs de bon Américain, pourtant forcément descendant d’immigrés. Les migrants encore moins.

Il a  de ces formules qui sentent bon le grand propriétaire terrien, milliardaire à sa naissance,  régnant depuis plusieurs générations sur les terres volées aux Indiens massacrés sans le moindre scrupule, des formules telles que « les bons murs font les bons voisins » ou parlant des Mexicains : « Ils nous envoient des gens qui ont beaucoup de problèmes et qui emmènent leurs problèmes avec eux… » ou encore concernant la politique d’asile des populations du Moyen-orient : »ce qui revient à envoyer aux membres de Daech une invitation à venir vivre chez nous et tenter de détruire notre pays de l’intérieur… »

Cela ne manque pas de cynisme quand on se souvient des ravages de la guerre déclarée par Bush en Irak en 2003 et soutenue par Tony Blair. Celui-ci a dû, début juillet reconnaître avoir menti au peuple britannique à propos des faux prétextes utilisés. Une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts civils et largement favorisé l’émergence et le développement de Daesh.

Ne reculant devant aucune énormité, Trump affirme que « si nous devons continuer à être le gendarme du monde, alors le monde devra nous financer !! »

On pourrait citer ses professions de foi en matière économique, sociale, éducative, fiscale, religieuses…tout est de la même trempe (sans jeu de mot). A commencer par le rabotage de la fiscalité des sociétés, la libéralisation des écoles (déjà bien avancée), des assurances (idem). le port d’armes pas question d’y toucher, pas plus de 25% d’impôts pour les plus riches…

Bref, il le dit , son ambition : gérer l’Amérique comme une multinationale ! Quelle audace, c’est en cours depuis longtemps et on en voit le résultat ! Mais il est pressé et craint des lendemains difficiles pour sa catégorie, les 1% roulant sur l’or, pourtant bien représentée dans les gouvernements qui servent leurs intérêts à travers le monde. La France en fait partie

Et c’est cet histrion que la patronne du FN, comme papa, choisirait si elle était américaine !

Imaginez -tout est possible- s’il présidait les Etats-Unis ? Déjà que ça craint…

En voilà un aveu de ce qui attend ceux qui se laissent bercer -et berner- par leurs sirènes à destination des déçus des politiques libérales. Mais au FN ils ne veulent surtout pas changer les règles mais les adapter…pour que rien ne change dans la hiérarchie sociale pas plus que dans les méthodes de gouvernement. Si ce n’est au sommet, une élite par une autre, pour aller toujours dans le même sens, celui tracé par Trump.

René Fredon

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