Spectacle de cabaret autour de la figure de Louise Michel à l’espace Comedia, une bonne pioche d’André Neyton. Spectacle le vendredi 6 novembre 20h45
Un spectacle original
On suit Louise Michel pendant la Commune de Paris, les trahisons de la République, un forgeron dénonçant Louis XVI, un Hugo poète et dragueur… Mais les comédiens ont des comptes à régler entre eux, une histoire n’est pas digérée… tout comme n’est pas digéré ce glorieux et tragique épisode de la Commune de Paris de 1871 bien oublié des livres d’Histoire actuels. Même si le sujet est grave le spectacle ne manque ni de verdeur ni d’humour.
Qui était Louise Michel ?
Née d’un milieu aisé, après des études sérieuses Louise Michel s’installe à Paris pour enseigner dans l’institution de madame Voillier. Pour satisfaire sa soif de connaissance, elle suit les cours du soir dans les domaines les plus modernes du savoir. A Paris, elle fait la connaissance de Jules Vallès, Eugène Varlin, Rigault, Eudes, et surtout Théophile Ferré, qu’elle aime avec passion. Elle écrit pour des journaux d’opposition et rédige des poèmes qu’elle adresse à Victor Hugo. Elle entretient avec l’auteur des Misérables une longue correspondance de 1850 à 1879. Secrétaire de la Société démocratique de moralisation, dont le but est d’aider les femmes à vivre par le travail, Louise Michel mène également une activité politique, qu’elle poursuivra jusqu’à sa mort.
En 1870, elle est élue présidente du Comité de vigilance des citoyennes du XVIIIe arrondissement de Paris. Très active pendant la Commune de Paris, Louise Michel fait partie de la frange révolutionnaire la plus radicale et se porte même volontaire pour aller seule à Versailles tuer Adolphe Thiers. Sa mère ayant été arrêtée et menacée d’être exécutée pour faire pression sur elle, Louise Michel se rend pour la faire libérer. Surnommée la Vierge Rouge, elle est condamnée à la déportation à vie et envoyée en Nouvelle Calédonie où elle reste jusqu’en 1880. C’est sans doute au contact de Nathalie Lemel, une des animatrices de la Commune, déportée avec elle, que Louise Michel devient anarchiste. Elle défend la cause des femmes des exploités, des colonisés et des animaux… Ses Mémoires sont un chef d’œuvre de la littérature révolutionnaire de son temps.
Accueillie par la foule à Paris, Louise Michel reprend son activité militante. Elle donne des conférences, intervient dans des meetings, défend l’abolition de la peine de mort, les ouvriers et les chômeurs. En 1888, Pierre Lucas, un extrémiste, attente à sa vie en la blessant à la tête, mais elle témoigne au procès de celui-ci pour qu’il n’aille pas en prison.
Lassée par les calomnies et le manque de liberté d’expression, Louise Michel s’installe à Londres en 1890 où elle gère une école libertaire. A la demande de Sébastien Faure, elle revient en France en 1895. Arrêtée à plusieurs reprises lors de manifestations, elle est emprisonnée pendant trois ans avant d’être libérée sur l’intervention de Clemenceau.
Louise Michel meurt d’une pneumonie à Marseille au cours d’une tournée de conférences. Une foule de 120 000 personnes l’accompagne lors de ses funérailles jusqu’au cimetière de Levallois. Louise Michel a appartenu à un atelier maçonnique dissident du rite écossais et fut sœur au Droit Humain (une loge porte son nom à Paris 13).
C’est son histoire personnelle qui rejoint la grande Histoire dans ce beau spectacle hommage. On y voit Louise Michel, Théophile Ferré, l’amour de sa vie… et aussi leurs ennemis, Jules Ferry et Adolphe Thiers quand ils trahissaient la France. Le quotidien l’Humanité a écrit de ce spectacle « Un demi-siècle après 1968 les idées de révolte et de révolution ont toujours leur place au théâtre ».
Texte de Régis Vlachos Mise en scène de Marc Pistolesi avec : Régis Vlachos, Charlotte Zotto, Johanna Garnier.
Renseignements et réservations en ligne : http://www.espacecomedia.com
Email contact@espacecomedia.com Tél : 04.94.42.71.01
Jean-François Principiano
